Ce soir j'ai un peu mal à ma France. Le weekend s'était pourtant magnifiquement déroulé avec des gens chouettes, des rires, du soleil, un fish and chips fabuleux et des souvenirs plein la tête.
La radio coupée, la télévision éteinte, les réseaux sociaux réduits à leur strict minimum depuis vendredi soir pour ne pas être inondé une nouvelle fois d'informations, de sondages d'opinion et autres analyses d'anticipation, j'avais réussi à me tenir loin du tumulte et de l'agitation inutiles qui précèdent une élection surtout dans le contexte particulièrement nauséabond qui a été celui de ces des 15 derniers jours.
Et je voulais que cela dure afin de m'épargner l'angoisse des dernières minutes et de la tension montante, l'imprécision des premiers résultats, d'autant que les derniers sondages mettaient quatre candidats au coude à coude. J'ai donc, tant bien que mal, évité jusque tard dans la soirée tout contact avec l'actualité politique.
Ayant dîné en ville, j'avais, chemin faisant, eu quelques éléments de réponse à la grande interrogation du soir : qui serait au second tour ? La place du Capitole était en effet complètement bloquée aux quatre coins par des cordons de CRS qui évacuaient les lieux tout en en interdisant l'accès. Étrange image... Jamais je n'avais vu cela. C'est finalement en rentrant chez moi à 22h30 qu'allumant ma télévision j'ai découvert le résultat.
La radio coupée, la télévision éteinte, les réseaux sociaux réduits à leur strict minimum depuis vendredi soir pour ne pas être inondé une nouvelle fois d'informations, de sondages d'opinion et autres analyses d'anticipation, j'avais réussi à me tenir loin du tumulte et de l'agitation inutiles qui précèdent une élection surtout dans le contexte particulièrement nauséabond qui a été celui de ces des 15 derniers jours.
Et je voulais que cela dure afin de m'épargner l'angoisse des dernières minutes et de la tension montante, l'imprécision des premiers résultats, d'autant que les derniers sondages mettaient quatre candidats au coude à coude. J'ai donc, tant bien que mal, évité jusque tard dans la soirée tout contact avec l'actualité politique.
Ayant dîné en ville, j'avais, chemin faisant, eu quelques éléments de réponse à la grande interrogation du soir : qui serait au second tour ? La place du Capitole était en effet complètement bloquée aux quatre coins par des cordons de CRS qui évacuaient les lieux tout en en interdisant l'accès. Étrange image... Jamais je n'avais vu cela. C'est finalement en rentrant chez moi à 22h30 qu'allumant ma télévision j'ai découvert le résultat.
Le second tour verra donc s'affronter Emmanuel Macron, en tête au premier tour, et Marine Le Pen qui le talonne de peu. Adieu François Fillon qui paie le juste prix de sa turpitude. Exit la gauche traditionnelle reléguée loin derrière. La gauche dure balaie la gauche molle qui nous a gouverné ces cinq dernières années. Les grands partis traditionnels se voient donc exclus du second tour de l'élection présidentielle. Stupeur et tremblements. Le travail de reconstruction sera considérable. Ce résultat est historique. Je ne sais s'il faut en pleurer ou s'en réjouir.
C'est en tout cas un véritable camouflet pour l'architecture classique de la vie politique française en même temps d'un fort message d'inquiétude dont il faudra évidemment tenir compte dans les années à venir si l'on ne veut pas que la vague bleu marine qui se fait tous les cinq ans plus ferme, ne se transforme jour en tsunami.
Emmanuel Macron crée une percée extraordinaire et bouleverse encore une fois le château de cartes que l'on croyait inébranlable. Un score élevé du candidat était prévisible. Était-il toutefois réellement prêt à assumer le rôle qui lui est maintenant dévolu ? Car il n'y a pas énormément de risques à affirmer dès aujourd'hui qu'il sera notre prochain président de la République...
L'effrayant est évidemment de constater que les extrêmes s'installent fermement en France et que les idées du Front national sont bien ancrées.On le redoutait. Et pourtant les faits sont tristement là : cette élection a des relents de 2002. Voir le Front National encore une fois accéder au second tour de l'élection présidentielle fait quand même bien mal au cul. Cumulé avec les voix de Dupont-Aignan cela fait quand même pas loin de 27 % des électeurs qui ont voté au profit d'idées d'extrême droite. Cet électorat répond toujours massivement présent à l'appel, ce qui en est tout autant la force que la limite.
Dès lors les calculs sont vite faits : le plafond de verre est là qui empêchera sans grand mal le FHaine de l'emporter. Un second tour sans grande suspense, donc...
Mais ce soir comme en 2002, j'ai mal à ma France.
Comme à tous les Français, toutes mes condoléances. Nous avons le choix entre la peste et le choléra.
RépondreSupprimerLa peste d'un côté, certes. De l'autre, le mal est encore de nature inconnue...
Supprimer"La gauche dure balaie la gauche molle qui nous a gouverné ces cinq dernières années". C'est faire peu de cas du score du mignon, qui en est pourtant le fidèle toutou, d'autant que Hamon figurait plutôt dans la ligne des "durs" de la gauche.
RépondreSupprimerQuant à Fillon payant le juste prix de sa turpitude, finalement, je préfère qu'il utilise sa réserve parlementaire pour être moins vulnérable à la pression des lobbies plutôt que dans les projets farfelus et parfaitement inutiles, pour ne pas dire parfois toxiques, dont sont friands certains élus, avec "l'argent des autres" (©hashtable.)
Je ne suis pas d'accord avec toi sur Macron. Certes il doit sa montée au tremplin que lui a donné Hollande en le plaçant aux commandes d'un grand ministère mais dire qu'il en est le toutou, il a un fossé que je ne franchirai pas.
SupprimerIl me semble que l'affaire Fillon va bien au-delà de la simple question de l'usage de sa réserve parlementaire... Fillon avait la carrure parfaite du président et je pense qu'il aurait été un excellent homme d'Etat même si ne je partage pas la globalité de ses positionnements. Il a malheureusement pour lui payé le prix d'un raz le bol, celui d'une France à deux vitesse : la transparence financière à tout prix pour les petites gens ; l'opacité la plus totale dès que l'on franchit une certaine sphère sociale qui jouit (jouissait ?) en conséquence d'une parfaite impunité. L'avenir nous dira si le coup de pied dans la fourmilière a servi à quelque chose...
D'accord avec toi, le terme de toutou n'est pas approprié (quoique, à y réfléchir : il est quand même l'évanescence la plus chimiquement pure), j'aurais dû me limiter à héritier.
SupprimerNous sommes bien d'accord sur Fillon ; quant à ton constat sur l'état actuel de la population et sur la finance, tu prêches un convaincu.
Moi aussi j'ai mal à ma France, Il me revient en tête la phrase de Saint Exupéry : "Si tu diffères de moi mon frère, loin de me lèser , tu m'enrichis.
RépondreSupprimerBelle citation. Il faudrait la donner comme sujet de dissertation aux futurs bacheliers...
SupprimerTout peut encore arriver.
RépondreSupprimerJe reste quant à moi toujours estomaqué par le désir d'hommes providentiels qui ne traduit que l'incapacité générale de se penser et d'agir de manière autonome. Fillon? Caricature de carrure forgée dans une pensée rétrograde. Macron? Le petit s'émerveille des jolis ballons qu'il voit s'envoler à la foire.
RépondreSupprimerLe Pen ? Tout comme il a dit papa !
Après d'autres s'étonnent de voir surgir la bête immonde dont ils favorisent la lente et sûre installation...