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  • 6 avril 2017

    Veni Vidi...

    Quoique hésitant, j'ai eu mille fois raison d'aller le retrouver chez lui et de passer en sa compagnie les premiers jours de mes vacances. « J'espère que tu as trouvé des réponses à tes questions », m'a texté une amie à l'issue de ce petit séjour. J'ai trouvé, à vrai dire, bien plus que cela.

    Aller chercher des réponses, construire des souvenirs, et cartographier un peu le ciel de cette petite étoile filante dont j'ignorais alors la trajectoire. 

    Nous avons passé de très jolis moments ensemble sous un beau temps particulièrement bien venu. J'ai aimé découvrir sa ville, m'émerveiller comme un enfant sur l'île aux machines, perdre mon temps dans des boutiques de déco, partager une bière fraîche avec des rillettes de canard le long du canal,  parcourir les bords de Loire à vélo ou encore faire les andouilles avec des dynosaures en plastique dans une boutique flirtant avec l'uber-boboïtude la plus absolue. Mille et une petites choses que nous avons faites ensemble et qui, désormais, font partie de nos souvenirs communs, à nous seuls. Ces petits trèsors qui sont le sel de la vie. Ces moments arc-en-ciel qui font que la vie est parfois rudement chouette.

    De même, je ne connais pas grand chose de plus intime que de dormir dans les bras de quelqu'un. S'endormir dans les bras d'un autre, lui offrant ainsi toute notre vulnérabilité, dans un abandon total empreint d'une infinie tendresse. Sentir l'autre s'endormir contre soi, lové contre mon flanc, peau contre peau, sa joue posée dans le creux de mon épaule, sa jambe recroquevillée autour de la mienne, comme pour dire ne m'abandonne pas... Écouter sa respiration qui s'apaise, devenir profonde, puis peu à peu sentir son souffle s'allonger. Percevoir ses inspirations s'espacer de plus en plus. Saisir cet instant précis où la conscience s'efface, l'éveil qui bascule dans le sommeil. Imperceptiblement son étreinte se relâche. Il dort... On ne ment pas lorsque l'on dort. À peine sait-on que l'on est vivant.

    Oui nous avons passé de forts jolis moment dont je garderai sans nul doute une petite forme de nostalgie, celle qui appartient aux moments que l'on n'oublie pas et auxquels on aime penser de temps en temps en se disant que c'était drôlement chouette et que l'on aimerait recommencer. 

    Mais j'ai souvent eu aussi cette étrange sensation que chacun vivait les choses de son côté, sans réel partage, sans communion et qu'en dépit des signaux envoyés, il n'y était ni sensible ni réceptif. Être bien ensemble mais chacun de son côté, chacun dans sa réalité, sans que nous n'ayons réellement grand chose à nous dire. C'est un fait.

    Surtout j'ai compris que nous vivions dans des temporalités, dans une relation au monde fort  différentes. Lui vit dans le présent. Plus encore, dans l'instant. Hier n'existe plus, demain n'existe pas encore. Le temps s'auto engendre seconde par seconde. Ce qui était n'est plus. Nul ne sait ce qui sera. Son présent est comme autant de points d'intersection entre sa vie et celles des autres, sans recherche ni questionnement autour d'une éventuelle continuité.

    Dans ce tableau digne d'un Seurat, je ne suis qu'un point parmi des miliers d'autres qui dessinent la grande fresque de sa vie. Un tableau construit point par point mais dont il n'a encore aucune idée du dessin général, ni recherche d'une cohérence avec ce qui a déjà été tracé. Comme tant d'autres, je fais partie de son décors. Un point dans son décors. Rien de plus. En l'état actuel des choses, je ne dois rien attendre de particulier de lui, sinon de passer à nouveau de très chouettes moments lorsque l'on se reverra, un jour... peut-être...

    Car nous venons de discuter après que j'ai publié ce billet que j'ajuste en conséquence, contrairement à ce qui est ici habituellement la norme : ne rien toucher. Coup de théâtre... Il dit s'être attaché trop fort, trop vite. Je lui manque, il veut tourner la page pour ne pas se torturer inutilement. Les claques cela arrive concluait-il. Et le voilà qui me dit Au revoir.

    C'en est fini. Il l'a décidé, du haut de son petit monde à lui...

    Et moi dans tout cela ?

    Il restera ainsi la petite étoile filante que j'avais vue en lui. Ma petite étoile filante qui a traversé épisodiquement mon petit monde, l'a illuminé de mille feux et dont je ne dois désormais plus attendre le prochain passage. Au revoir...

    Un point perdu parmi beaucoup d'autres...

    Des réponses donc. Je sais désormais à quoi m'en tenir. Avoir un mode d'emploi et de savoir en conséquence comment caler son pas sur celui des autres est toujours rassurant. Briser les faux espoirs, dépouiller les apparences de leurs oripaux et dissoudre les mirages. Savoir un peu qui on est, où l'on va, ce que l'on veut. 

    Il paraît que cela s'appelle la maturité. Mais je suis très triste.

    4 commentairess:

    1. Pt être que c'est aussi une façon de voir la vie? La sienne en tous cas? Vivre l'instant présent sans se demander ce qu'on fera ensuite, aller au gré de nos envie, laisser aller notre instinct sans pour autant planifier la journée. Le lâcher-prise est un exercice difficile, plus particulièrement lorsqu'on attend quelque-chose même sans trop savoir quoi. Tu devrais peut-être t'adonner à cette discipline afin de te caler sur ce rythme "désordonné" et chaotique afin de, éventuellement, construire quelque chose avec lui? C'est peut-être là la clé d'une des portes menant au bonheur ;)

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      1. Je t'invite à relire la fin du billet que je viens de réecrire en raison d'événements tout frais...

        M'adonner au lâcher prise, tu as mille fois raison. Et c'est précisément ce qui me plaisait chez lui : il y parvenait très bien.

        La vie continue.

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    2. Oh...du coup il a pt être un peu trop lâché prise. Putain que l'Homme est compliqué...courage. Il n'y a pas de raison que tu n'aies pas droit à ta part de rêve ancré dans la réalité :-*

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