Ça
Réalisé par Andy Muschietti.
Avec : Bill Skarsgård, Jaeden Lieberher, Finn Wolfhard...
Genre : Clownerie qui fait peur.
Durée : Pile ce qu'il faut.
Synopsis : Pennywise est un joyeux drille de clown, un fieffé boute-en-train qui revient tous les vingt-sept ans pour inonder la ville, un peu trop calme à son goût, de blagues fofolles à base de nez qui font pouet, de coussins péteurs et autres tours burlesques.
Et Pennywise aime beaucoup beaucoup beaucoup les petits enfants. Aussi, entre deux parties de cache-cache dans les égouts, il leur offre des ballons qui flottent.
Toi aussi tu veux un ballon ?
Hein, dis, tu veux un ballon ?
Ils floooOoootent...
Extraits (attention, divulgâchage...) :
- ♪♫ Hooo mon batooo-ho-ho-hoooooooooo ♪♫
- Tu veux un ballon ?
[Cronch !]
- BOOOH !
- Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !
- Redrum, redrum, redrum....
- Viens flotter avec nous Billy...
♪♫ C'est la c'est la c'est la salsaaaaaaaaaaaaa du démon ♪♫
[Garglghhhh]
L'avis de la rédaction : De tous les monstres et créatures maléfiques sortis de la plume du prolifique Stephen King, Pennywise, le clown meurtrier, est entré au panthéon des figures horrifiques dont il probablement l'un des archétypes les plus aboutis. Ça, la terreur qui nous glace le sang et que l'on ne nomme pas. Ça...
Ayant fait l'objet d'une poussive adaptation dans les années 1990 qui ne m'avait jamais véritablement convaincu, j'avais dès les bandes annonces été saisi par l'esthétique de ce nouveau Ça, laquelle n'était pas sans rappeler celle adoptée dans des séries à succès telles que American Horror Story.
Alors, autant être clair : ce premier volet ringardise définitivement la mini-série télévisée réalisée en 1990 par Tommy Lee Wallace, résolument vieillotte. En effet, si je n'attendais pas grand chose de cette nouvelle version, hormis un bon coup de Ripolin plus que nécessaire, il faut reconnaître que le défi est relevé haut la main.
Prenant le pari de contourner la chronologie exacte du roman, Ça en respecte plutôt très fidèlement la trame narrative, dont la légendaire scène d'ouverture qui donne le "La" à quelques deux heures et quart de douce frayeur, emportant le spectateur dans le sillage des sept jeunes protagonistes propulsés, malgré eux, dans les limbes de Derry.
Acteurs pimpants (dont l'excellent Finn Wolfhard vu dans la très réussie Stangers Things dont la saison 2 arrive bientôt !!), photographie soignée et dans l'air du temps, bande son efficace, effets spéciaux léchés et à la hauteur, Ça bénéficie enfin de l'ampleur, du souffle et du rythme qui lui faisaient jusqu'alors cruellement défaut. Et l'on ne peut que s'en réjouir.
On pourrait toutefois discuter sur l'esthétique retenue pour Pennywise. Alors que le premier opus prenait le parti d'une créature goguenarde et lourdaude, en miroir à sa profonde cruauté, Ça nous propose cette fois un personnage dont les traits - et la voix - affichent d'emblée la perfidie. Et, quoique toute réussie soit cette nouvelle mouture, les plus anciens conserveront peut-être une petite nostalgie du précédent Pennywise, tout kitsch et poussiéreux soit-il, comme l'on peut avoir peur d'un vieil objet sorti du grenier, entre les lames du parquet qui grince et ombres inquiétantes sur les murs.
En conclusion : Andy Muschietti nous livre enfin un film beau et efficace qui restitue toute l'ambiance de l’œuvre originale. Ça, un film de peur plus qu'un film d'horreur. Un film sur nos peurs. Celles que l'on doit surmonter enfants pour, devenus adultes, ne plus avoir peur de soi-même et ne plus avoir peur des autres...
Note finale : Ballon d'or.