J'ai peur de vieillir. Sentir son corps qui ne répond plus aussi bien qu'avant, ses capacités intellectuelles peu à peu s'émousser. Avoir les articulations qui flanchent, un peu d'arthrose. Ne plus être capable de se débrouiller seul, pour se préparer à manger, se laver, s'habiller, rester digne...
Je ne parle pas d'une faiblesse de l'esprit ni de ce qu'être jeune soit une attitude volontaire, qu'il suffise de porter des vêtements à la mode et de lire Gala en sirotant une menthe à l'eau pour bénéficier d'un effet jouvence Non. Je parle d'un vieillissement métabolique, lent, irrépressible, qui fait que l'on meurt tous un jour.
Je ne parle pas d'une faiblesse de l'esprit ni de ce qu'être jeune soit une attitude volontaire, qu'il suffise de porter des vêtements à la mode et de lire Gala en sirotant une menthe à l'eau pour bénéficier d'un effet jouvence Non. Je parle d'un vieillissement métabolique, lent, irrépressible, qui fait que l'on meurt tous un jour.
Avoir vu mes deux grand-mères diminuer sous mes yeux d'années en années, alitées suite à un accident vasculaire cérébral qui leur aura fait perdre leur mobilité, a laissé des traces, des images, des souvenirs.
Finirai-je ainsi ?
A leur avantage, elles avaient autour d'elles une famille aimante, dévouée, qui se relayait pour les assister. Elles sont mortes chez elles, au milieu des leurs. Elles n'ont pas eu à subir un mouroir à peine salubre ou une maison de retraite impersonnelle dont on sait le manque chronique de moyens, encore récemment dénoncé à coups de manifestations. Comme je les comprends. Comme je partage leur désarroi de ne pas être en mesure de fournir aux personnes âgées le minimum de temps et d'humanité dont elles ont pourtant besoin.
Moi qui n'aurai vraisemblablement pas d'enfants pour s'occuper de moi lorsque mes os seront trop vieux, qui le fera ? Dans quelles conditions ? Serai-je l'un de ces vieux fous édenté, au visage buriné par les ans, à qui l'on donnera la becquée ?
De même, voir mes parents prendre de l'âge ne me réjouit guère. Mon père qui, bien que toujours actif, adopte progressivement un rythme de petit père tranquille. Ma mère qui, chroniquement s'inquiète de tout (car selon sa petite logique Shadock à elle, il vaut mieux s'inquiéter et qu'il ne se passe rien, plutôt que de ne pas s'inquiéter et qu'il se passe quelque chose !) se convainc qu'elle est déjà une petite vieille alors qu'elle n'a pas encore deux fois trente-trois printemps...
"On ne peut s'empêcher de vieillir mais on peut s'empêcher de devenir vieux", aurait écrit Henri Matisse.
Le temps passe. Et nous avec.
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Les jours s'en vont je demeure
Ben qu'est-ce qu'il t'arrive ? A ton âge ? Il a bien raison le pépé Matisse !
RépondreSupprimerCertaines questions, comme le talent, n'attendent pas le poids des années...
SupprimerC'est clair !
RépondreSupprimerAutre maxime : le temps passe, passe le bien...
RépondreSupprimerSois certain que je m'y emploie ;)
Supprimer