Dans le temps, on se voyait. On pouvait perdre la tête, oublier ses promesses, risquer l’impossible, convaincre ceux qu’on adorait en les embrassant, en s’accrochant à eux. Un regard pouvait changer tout. Mais avec cet appareil, ce qui est fini est fini… Sois tranquille. On ne se suicide pas deux fois… Je ne saurais pas acheter un revolver… Tu ne me vois pas achetant un revolver… Où trouverais-je la force de combiner un mensonge, mon pauvre adoré ?… Aucune… J’aurais dû avoir du courage. Il y a des circonstances où le mensonge est utile. Toi, si tu me mentais pour rendre la séparation moins pénible… Je ne dis pas que tu mentes. Je dis : Si tu mentais et que je le sache. Si, par exemple, tu n’étais pas chez toi, et que tu me dises… Non, non, mon chéri ! Écoute… Je te crois… Si, tu prends une voix méchante. Je disais simplement que, si tu me trompais par bonté d’âme et que je m’en aperçoive, je n’en aurais que plus de tendresse pour toi… Allô ! … allô…
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Jean Cocteau, La voix humaine (1929)
Ed. Stock
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