Deux jours que j'avais décidé de passer à la campagne, chez mes parents partis en vadrouille. M'isoler au milieu des champs, profiter de la maison, du chat, du chien, et d'un calme absolu pour travailler.
Au final, je n'ai rien, mais a.b.s.o.l.u.m.e.n.t rien foutu. L'ordinateur est resté dans sa sacoche, avec dossiers et bouquins. Le dossier urgent n'a pas avancé d'une virgule. Seul l'agenda a vu la lumière du jour, pour noter un rendez-vous. Et... c'est tout.
Et je dois dire que ne rien faire est le meilleure chose que je pouvais faire. Me lever au petit jour et marcher dans l'herbe gelée par la froidure de la nuit. Courser le chien qui joue à cache-cache dans les herbes hautes, grattouiller le chat, me balader dans les champs et m'émerveiller devant les arbres en fleurs. Aller manger des grillades chez mon frère et ouvrir une bonne bouteille. Regarder rosir les nuages au soir tombant et voir peu à peu s'allumer les étoiles. Faire un feu dans la cheminée, regarder la télévision devant des flammes qui dansent dans un joyeux crépitement, et se blottir dans cette tiédeur moelleuse aux parfums boisés.
Savourer l'instant présent, pleinement. Et rien d'autre.
Je réalise combien il est nécessaire, surtout lorsque tout presse, de faire un pas de côté sur le tumultes des jours et la frénésie des semaines qui nous pressent d'être toujours plus productifs, toujours plus efficaces. Toujours plus présents tout le temps et partout à la fois. Cette petite séance de "rien" m'a vraiment fait le plus grand bien.
C'est donc dans cette douceur lente et le spectacle d'un ciel rougeoyant que s'est achevé ce mois de février. L'air est frais et seul le chant du vent caressant le blés naissant perturbe la tranquillité vespérale de ce dimanche. Soudain le chien se dresse et se met en arrêt. Trois chevreuils détalent à toute vitesse à une centaine de mètres devant moi. Au loin la lune dessine dans le ciel son cercle blond. Il est temps de rentrer.
Proverbe chinois : "ne rien faire c'est quand même faire quelque chose"
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