Celui-là, j'ai hésité à aller le voir tant le matracage commercial dont on nous assome depuis des mois commençait à me taper sur le système. Etant un poil têtu de nature et n'aimant pas crier avec les loups, je m'étais laissé dire que je n'irais pas, ou pas tout de suite. Et puis finalement, je me suis laissé convaincre... Il n'y a que les imbéciles qui...
Alors, par où commencer ? Pandora est une lointaine planète sur laquelle se trouve un minerais capable de résoudre la crise énergétique sur Terre. Les compagnies d'exploitation déjà sur place sont toutefois contrariées dans leur tâche non seulement par l'atmosphère irrespirable de cette foutue planète, mais surtout par la présence de créatures autochtones, les Na'vi. Ces derniers, qui vivent en parfaite harmonie avec leur environnement, voient d'un très mauvais oeil l'arrivée de bulldozers géants venus décaper la surface de leur planète, et ont eu qui plus est l'outrecuidance d'installer jadis l'un de leurs plus anciens lieux sacrés pile-poil sur le gisement le plus important du minerais tant convoité. Y'a des baffes qui se perdent, c'est moi qui vous le dit. Alors, afin de dégager ces empêcheurs de creuser en rond, des scientifiques ont imaginé le projet Avatar qui permet à des "pilotes" humains de lier leur esprit à un avatar, un corps biologique commandé à distance, capable de survivre dans l'atmosphère létale de Pandora. C'est à ce moment qu'intervient Jake Sully un ancien marine immobilisé dans un fauteuil roulant - incarné par le très bô Sam Worthington - chargé d'incarner l'un de ces avatars pour étudier les Na'vi de plus près et les convaincre qu'une solution diplomatique leur sera plus profitable qu'un génocide. Et ce qui devait arriver arriva, le syndrome de Stockholm va frapper le pauvre Jacke de toutes ses forces...
Le scénario de Avatar ne brille pas par son originalité. L'histoire a un goût de déjà vu et mêle des ingrédients épars puisés dans Star Wars pour certains, dans la mythologie Japonaise pour d'autres, tels l'arbre géant symbole de sagesse que l'on trouve déjà dans Totoro ; enfin un gros soupçon de new-age et d'animisme mijoté à la sauce écolo pour le cas où ça ne suffirait pas. Les personnages ne vont pas non plus renouveler le genre : des gentils que l'on a plaisir à aimer, des méchants que l'on se complait à détester. Malgré tout, Avatar évite l'éccueil du cul-cul-la-praline et du sentimentalisme à la guimauve rapidement nauséeux. De même les dialogues sont bien taillés, sans longueur, fadeur ni foutaises.
C'est déjà pas mal, et tout cela aurait déjà fait de Avatar un film riche et intéressant. Un scénario classique mais solide, des personnages attachants, un joli panel d'acteurs (j'ai retrouvé avec grand plasir Sigourney Waver), un peu de profondeur... Mais là n'est pas l'essentiel.
Car la vraie richesse de Avatar est sans nul doute possible son univers visuel absolument hors du commun, d'une finesse, d'une richesse et d'un aboutissement inégalés à ce jour. Avatar nous invite à une véritable plongée en plein coeur d'un écosystème entièrement neuf, où vivent des créatures naturellement inconnues de nos contrées mais dont l'existence ne nous paraît au fond pas si improbable que cela. Tout y est beau, coloré, intelligemment pensé... J'avoue avoir été bluffé par toutes les trouvaillles exo-biologiques en toutes sortes, témoins d'une imagination exceptionnelle, dont chaque centimètre caré de la toile est dotée. Avec Avatar la preuve est désormais faite que le cinéma ne connait plus aucune limite graphique... J'avais peur que le numérique ne soit trop envahissant au détriment des acteurs réels mais James Cameron parvient à un équilibre saisissant au point qu'il réussit à nous faire oublier toute la supercherie des images de synthèse d'une beauté époustouflante. J'avoue toutefois que j'aurais nettement préféré voir le vrai Sam Worthington (rhââââ lovely...) se trimballer les fesses à l'air pendant 2h40... mais bon, on lui pardonnera.
Elément rigoureusement fondamental dans les effets visuels et qui participe pleinement du rendu spectaculaire : la 3D. La version 2D proposée confine à mon avis au contre-sens absolu. C'est en effet la première fois qu'un film est directement pensé en 3D et que le rendu 3D fait partie intégrante du travail de l'image. Ici point de facilités, pas d'objets qui semblent foncer droit vers soi et qui s'éparpillent dans toutes les directions (la pub Haribo est là pour cela au tout début). Le travail porte ici sur le relief de l'image, la subtilité des textures, le réalisme en somme et apporte un véritable supplément de profondeur dans les perspectives. C'est là toute la magie du film : tromper nos sens au point de nous faire oublier que tout cela n'existe pas, comme des enfants qui croient mordicus que le loup est bel et bien dans le lit de mère-grand. Et encore le tour de force ne serait que purement technique si ne se dégageait pas de cette immense fresque écologique une poésie qui confine à l'envoûtement.
Plus qu'un film, Avatar est résolument une expérience cinématographique assez extraordinaire que je ne peux que vous inviter à découvrir.
Alors, par où commencer ? Pandora est une lointaine planète sur laquelle se trouve un minerais capable de résoudre la crise énergétique sur Terre. Les compagnies d'exploitation déjà sur place sont toutefois contrariées dans leur tâche non seulement par l'atmosphère irrespirable de cette foutue planète, mais surtout par la présence de créatures autochtones, les Na'vi. Ces derniers, qui vivent en parfaite harmonie avec leur environnement, voient d'un très mauvais oeil l'arrivée de bulldozers géants venus décaper la surface de leur planète, et ont eu qui plus est l'outrecuidance d'installer jadis l'un de leurs plus anciens lieux sacrés pile-poil sur le gisement le plus important du minerais tant convoité. Y'a des baffes qui se perdent, c'est moi qui vous le dit. Alors, afin de dégager ces empêcheurs de creuser en rond, des scientifiques ont imaginé le projet Avatar qui permet à des "pilotes" humains de lier leur esprit à un avatar, un corps biologique commandé à distance, capable de survivre dans l'atmosphère létale de Pandora. C'est à ce moment qu'intervient Jake Sully un ancien marine immobilisé dans un fauteuil roulant - incarné par le très bô Sam Worthington - chargé d'incarner l'un de ces avatars pour étudier les Na'vi de plus près et les convaincre qu'une solution diplomatique leur sera plus profitable qu'un génocide. Et ce qui devait arriver arriva, le syndrome de Stockholm va frapper le pauvre Jacke de toutes ses forces...
Le scénario de Avatar ne brille pas par son originalité. L'histoire a un goût de déjà vu et mêle des ingrédients épars puisés dans Star Wars pour certains, dans la mythologie Japonaise pour d'autres, tels l'arbre géant symbole de sagesse que l'on trouve déjà dans Totoro ; enfin un gros soupçon de new-age et d'animisme mijoté à la sauce écolo pour le cas où ça ne suffirait pas. Les personnages ne vont pas non plus renouveler le genre : des gentils que l'on a plaisir à aimer, des méchants que l'on se complait à détester. Malgré tout, Avatar évite l'éccueil du cul-cul-la-praline et du sentimentalisme à la guimauve rapidement nauséeux. De même les dialogues sont bien taillés, sans longueur, fadeur ni foutaises.
Avatar ne se prive pas non plus de nous ouvrir les yeux sur quelques questions aujourd'hui aussi brûlantes que la protection de l'environnement (au lendemain de l'échec de Copenhague... ) et les horreurs de la colonisation lorsque les intérêts financiers priment sur le respect qui devrait pourtant être élémentaire, de la vie, quelqu'en soit la forme. C'est étrange mais c'est la première fois que je ressens aussi violemment la sensation de déracinement et de perte de soi dans un film. D'autres avaient pourtant déjà abordé ce thème là, mais il prend ici un éclat et une puissance assez bouleversante dont je m'étonne d'avoir été aussi marqué. Le film évite par ailleurs le piège grossier des méditations métaphysiques insipides et lourdingues. On perçoit ainsi, dans l'oeil d'un Jack invalide, l'écartèlement cornélien entre son existence d'avatar, sous les traits duquel il incarne un chef de guerre agile et séduisant, et celle de sa condition humaine, l'ex marine juché sur sa chaise de souffrance, réduit à pas grand chose... Les questions sont posées, mais laissées ouvertes.
C'est déjà pas mal, et tout cela aurait déjà fait de Avatar un film riche et intéressant. Un scénario classique mais solide, des personnages attachants, un joli panel d'acteurs (j'ai retrouvé avec grand plasir Sigourney Waver), un peu de profondeur... Mais là n'est pas l'essentiel.
Car la vraie richesse de Avatar est sans nul doute possible son univers visuel absolument hors du commun, d'une finesse, d'une richesse et d'un aboutissement inégalés à ce jour. Avatar nous invite à une véritable plongée en plein coeur d'un écosystème entièrement neuf, où vivent des créatures naturellement inconnues de nos contrées mais dont l'existence ne nous paraît au fond pas si improbable que cela. Tout y est beau, coloré, intelligemment pensé... J'avoue avoir été bluffé par toutes les trouvaillles exo-biologiques en toutes sortes, témoins d'une imagination exceptionnelle, dont chaque centimètre caré de la toile est dotée. Avec Avatar la preuve est désormais faite que le cinéma ne connait plus aucune limite graphique... J'avais peur que le numérique ne soit trop envahissant au détriment des acteurs réels mais James Cameron parvient à un équilibre saisissant au point qu'il réussit à nous faire oublier toute la supercherie des images de synthèse d'une beauté époustouflante. J'avoue toutefois que j'aurais nettement préféré voir le vrai Sam Worthington (rhââââ lovely...) se trimballer les fesses à l'air pendant 2h40... mais bon, on lui pardonnera.
Elément rigoureusement fondamental dans les effets visuels et qui participe pleinement du rendu spectaculaire : la 3D. La version 2D proposée confine à mon avis au contre-sens absolu. C'est en effet la première fois qu'un film est directement pensé en 3D et que le rendu 3D fait partie intégrante du travail de l'image. Ici point de facilités, pas d'objets qui semblent foncer droit vers soi et qui s'éparpillent dans toutes les directions (la pub Haribo est là pour cela au tout début). Le travail porte ici sur le relief de l'image, la subtilité des textures, le réalisme en somme et apporte un véritable supplément de profondeur dans les perspectives. C'est là toute la magie du film : tromper nos sens au point de nous faire oublier que tout cela n'existe pas, comme des enfants qui croient mordicus que le loup est bel et bien dans le lit de mère-grand. Et encore le tour de force ne serait que purement technique si ne se dégageait pas de cette immense fresque écologique une poésie qui confine à l'envoûtement.
Plus qu'un film, Avatar est résolument une expérience cinématographique assez extraordinaire que je ne peux que vous inviter à découvrir.
Je vais peut être aller le voir, finalement... Le rabâchage médiatique me décourageait d'avance, et le coté 3D encore plus, vu que je n'ai jamais été convaincu par les films 3D déjà vu. Mais si, cette fois, la 3D n'a pas été géré comme un gadget technique utilisé à outrance, alors, peut être...
RépondreSupprimerLA bande annonce fait déjà très envie. Il faudra que nous attendions notre voyage en Nouvelle Zélande en février, car la 3D et la VO, ici en Nouvelle-Calédonie, tu peux te brosser, Martine...
RépondreSupprimerPlussoyons, plussoyons.
RépondreSupprimerSi Cameron nous sert un western écolo du fond de l'espace où presque tout est prévisible (dont un Avatar II), il a su fournir un admirable spectacle: images magnifiques, 3D utilisée avec une telle intelligence qu'on l'oublie vite.
Je ne voulais pas aller voir "ça", et puis j'ai craqué, sachant que le scénario ne m'emballerait pas des masses. Enchanté malgré tout.
Il est amusant de constater que l'amour de Cameron pour les profondeurs aquatiques perce ici, avec le délicat flottement des graines-méduses...