Amertume. Je ne vois pas comment définir autrement cette semaine écoulée, déjà derrière moi, qui ne m'a apporté aucune joie particulière, aucun plaisir dont je puis conserver le souvenir, aucune raison particulière de réjouissance, alors pourtant que des choses agréables se profilent pour tout bientôt. Une affreuse envie de pas envie, une lassitude de tout, y compris d'écrire sur ce blog, des instants dont j'aurais pu - dont j'aurais dû - profiter sont passés de façon tout à fait insignifiante, à de très rares exceptions près, largement insuffisantes à rattraper le ton grisâtre donné à ces dernier jours.
Je crois que cela a commencé dimanche dernier, après une trop courte nuit non réparatrice. Nous avions de la visite ce jour là chez mes parents, de la famille venue d'Espagne que je n'avais pas revue depuis l'été dernier. Aussi étrange que cela puisse paraître, je n'avais pas envie de les voir et passer la journée en leur présence n’a suscité aucune émotion particulière alors qu’habituellement leur venue est annonciatrice de festivités enjouées et de fougueux moments de partage. Mais pas cette fois. Egalement en fin de cette même journée, la visite chez mon cousin qui vennait d'être papa depuis quelques jours. Nous y sommes tous allés, moi plus par politesse qu'autre chose ; je n'avais qu'une envie : prendre mes jambes à mon coup et partir le plus vite possible, marcher seul dans la ville à la fraîcheur du soir, regarder se lever les étoiles, le nez dans mon écharpe, et me laisser engloutir par l'obscurité. Des instants sans reliefs ni saveur, des compagnies transparentes ou auxquelles je ne sais plus donner l'importance nécessaire, une étrange impression d'être en total décalage avec les autres, de ne pas avoir du tout les mêmes précoccupations ni les mêmes désirs, impression que tout se délite autour de moi sans plus faire sens, comme si je perdais en quelque sorte mes points de repère. Mais n'est-ce qu'une impression ?
Décalage total aussi avec ces étudiants qui m'ont accompagné sur un forum pour lycéens à Bordeaux vendredi soir et tout samedi. Non, nous ne sommes pas de la même génération ni du même milieu social. Propres sur eux, dans leurs beaux vêtements de marque, venant des beaux quartiers de la ville rose, cette jeunesse dorée semble croire que tout lui est dû, que tout est monnayable, que le monde leur appartient, insouciante et arrogante... J'étais mitigé entre une tendresse béate pour ces futurs adultes qui ne savent pas encore ce que l'avenir leur réserve en embûches et désillusions, et une forme de dégoût pour cette jeunesse dorée que rien ne semble pouvoir atteindre car papa et maman sont là pour veiller sur eux et que l'argent ne manque pas à la maison. En outre la distance naturelle et entretenue entre le professeur et l'étudiant interdit toute connivence qui serait immédiatement taxée de coupable. Mais la connivence était là bel et bien impossible... Il s’agit bien plus que d’un fossé générationnel.
Sentiment de malaise cet après midi enfin. J'avais envie d'aller faire un tour dans les magasins pour garnir ma penderie un brin indigente en ce moment. Je me rendis par conséquent dans un centre commercial non loin de chez moi et arpentais les boutiques adjacentes en quête du coup de coeur. Avec moi faire les boutiques peut aller très vite : j'aime ou j'aime pas, il n'y a presque pas de demi-mesure, et je n'essaye que ce qui me plait vraiment sur le moment, autrement dit quasiment rien. Je fonctionne beaucoup à l'instinct et ne me trompe que rarement, que ce soit avec une paire de godasses ou une personne avec qui je discute. Entré dans ce temple la consommation, tout n'était que lumières, scintillements et ors, dans un brouaha de roulements de pas et de caddys qui s'entrechoquent tandis que les hautparleurs diffusaient des airs d'anciens noëls dont bien peu connaissent encore le nom (tout se perd...). Autour de moi des gens allaient et venaient, des sacs remplis à la main, des enfants se faisaient prendre en photo avec le père noël, des couples qui se tiennent par la main, des beaux, des moches, des gros, des maigres, des à la mode, des pas fashion du tout... Bien vite, mon enthousiasme initial fut submergé par une forme de nausée migraineuse, une forme de dégoût pour je ne sais pas exactement quoi, m'a fait rapidement abréger la visite. Alors qu'en ces jours qui annoncent noël tout porte à se réjouir, les esprits sont à la fête et aux réjouissances, rien ne me fait vibrer, rien ne me titille les sens, rien ne me porte à me réjouir... rien. Au contraire, je suis las de tout.
Out among the walking wounded every face on every bus
Is you and me and him and her, and nothing can replace the "us" I knew
Nothing can replace the "us" I knew
EBGT – Walking Wounded – 1996
Mauvaise période...Fatigue...Surmenage...Courage mon Tambour Major, les vacances approchent et avec un peu de temps pour toi, la grisaille s\'éclaircira peut être un peu...Gros bisous à toi et plein de pensées positives
RépondreSupprimerPresque dans le même état d\'esprit que toi, rien mis depuis 10 jours, et suis du même avis que "nouck31". Je déteste la période sept à déc. Source de rentrée après les vacances, grisaille, froid, donc on reste chez soit, donc on pense, donc.... et merde, vivement le printemps ! Et puis ces "putains" de fête. Ca deviendrait presque une obligation. Tu as envie de t\'acheter de nouveaux vêtements mais à quoi bon puisque de toute manière tu porteras ton manteau par dessus. Envie d\'avoir la paix. Du silence. Ne parler à personne pour mieux se ressourcer. Je ne sais pas si ces quelques secondes te feront rire, au mieux te feront-elles sourire !!!Bisous à toi et ne te laisse surtout pas aller. Nathhttp://www.youtube.com/watch?v=wEFUh4DMBTc
RépondreSupprimerMerci pour votre soutien les filles !BizT.M.
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