Il est des jours où l'homme a rendez-vous avec son destin, des jours où l'insupportable ignominie du monde qui l'entoure le pousse au delà des limites du tolérable, des jours où la souffrance cumulée en son for intérieur ne demande qu'à exploser telle un volcan sous pression, éparpillant sa logorrhée mortifère de cendres brûlantes sur la cohorte des innocents.
Fi c'en est trop... Voici venu l'heure de pousser un grand cri qui déchirera le jour comme un obus déchire les chairs :
Niiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinh !!
(cri hystérique déchirant le jour...)
(cri hystérique déchirant le jour...)
Car, l'heure est grave.
Il est en effet un phénomène qui m'inquiète chez mes congénères, pédés ou pas, une sorte de hantise phobique dictée par je ne sais quelle considération pseudo esthétique ou téléguidée par les grands gourous de la mode déjà dénoncés par Montesquieu en son temps : la maltraitance du poil !
Ce n'est pas sale !
C'est un processus biologique auquel peu de mecs échappent : à l'adolescence le corps change (non, ce n'est pas sale...) et les poils poussent. C'est ainsi, ce sont des caractères sexuels secondaires ; notre corps est programmé pour cela. Ainsi le corps se recouvre d'un tapis plus ou moins opulent de poils aguicheurs, responsables d'impressions capiteuses dans les esprits sensibles aux charmes masculins... Pourtant certains trouvent disgracieuse cette abondante toison car, sacrifions à l'évidence, Dame Nature s'avère parfois excessivement généreuse, jusqu'à l'outrance, la toison devenant jungle.
Pour cette raison, et par un processus de rejet confinant au dégoût, quelques uns ont pris le parti d'éradiquer tout ou partie de leur fourrure. D'autres, si parsemée soit leur toison, font de même pour des raisons qui leur appartiennent et sur lesquelles je reviendrai un peu plus loin, à l'aide des moyens les plus divers : tondeuse, rasoir, cire, crème dépilatoire, (j'en oublie volontairement) qui produisent des résultats sensiblement différents.
L'objet de mon courroux n'est pas l'épilation en elle même. Quoique je n'aime pas ça, ni sur moi ni sur les autres (à l'exception de certaines parties du corps qui demandent un minimum d'attentions afin de n'avoir pas de poils entre les dents), garder ou non ses poils relève d'un choix individuel qui n'a pas à être discuté. Quoiqu'à y bien regarder, lorsque le parti pris n'est pas justifié par des considérations esthétiques, les motivations invoquée pèchent par leur faiblesse.
Pourquoi tant de haine ?
Examinons quelques arguments développés sur divers forums de discussion, dont la teneur est reproduite sans altération. La question posée était à chaque fois : " pour ou contre les mecs qui s'épilent ? ". Voyons ensemble:
1/ Simone de Juan Les Pins :
Chère Simone, il ne fallait pas coucher avec votre lapin... voilà tout ! Et puis mieux vaut un lapin qu'un hérisson, non ?
2/ Martine de Marseille :
3/ Marco de Nevers :
4/ Ecoutons pour terminer le témoignage de Carine, à Rodez :
Raser ou ne pas raser, tondre ou ne pas tondre...?
Là n'est pas tellement la question en définitive.
1/ Simone de Juan Les Pins :
"J'ai eu un copain très poilu et quand je lui touchais ou embrassai le torse, j'avais l'impression de caresser mon lapin."
2/ Martine de Marseille :
Pour la douceur, effectivement, il n'y a pas trop de solution. Peut être un champoing approprié ou un peu de soupline pourrait assouplir la toison de votre bienaimé ? En revanche pour le goût, suggérez-lui de prendre une douche et d'utiliser du savon, en particulier sur les parties intimes... Cela devait apporter un mieux tout à fait notable."Les poils ne sont pas doux et surtout ont pas super bon goût."
3/ Marco de Nevers :
Cher Marco, merci pour cet argumentation claire et solide. En effet quoi de plus irréfutable que la sacro-sainte normalité dont tu te fais le témoin ? Je ne te contredirai pas sur l'effet de lissé que personnellement je déteste, mais c'est une affaire de goût que je ne discuterai point. En revanche prends garde : la douceur d'une peau imberbe disparaît dès les premiers millimètres de repousse ! La peau devient alors aussi râpeuse qu'un cactus ! Enfin ta conception de la propreté m'inquiète : être imberbe ne signifie pas être propre... il s'en faut parfois de beaucoup. Relis mon commentaire fait à Martine." Moi je m'épile. Je trouve que c'est normal ! Je fais ça pour avoir un corps propre et lisse."
4/ Ecoutons pour terminer le témoignage de Carine, à Rodez :
Chère Carine, on peut se raser les aisselles tout en restant un véritable porc. L'hygiène corporelle n'est pas nécessairement une question de pilosité : être poilu n'est pas synonyme de crasse et réciproquement... Votre fiston trouve en outre que le poil c'est laid. Soit, les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Mais alors qu'ils fasse bien gaffe à entretenir ses gambettes au risque de s'exposer au paroxysme de la laideur. Et puis, laissez le assumer cette part de féminité qui semble vous déranger... Vous le serez - hélas - tellement plus lorsqu'il vous présentera (peut-être ?) votre futur gendre ! Mais je m'égare..."Mon fils de 17 ans se rase les aisselles (je trouve çà plus hygiénique en effet) et ...les jambes (crème épilatoire), c'est un sportif, et il dit qu'il n'aime pas les poils non plus, que çà n'est pas beau. Apparemment, beaucoup de ses coéquipiers le font aussi... J'avoue que çà fait un peu féminin, mais bon, pas le choix..."
Raser ou ne pas raser, tondre ou ne pas tondre...?
Là n'est pas tellement la question en définitive.
La tondeuse, un compromis entre poil et pas de poil, a pour effet de diminuer la masse globale de la toison pour ne laisser qu'un duvet dont on aura décidé l'épaisseur. Les autres méthodes font, au prix d'un cruel génocide, une peau lisse comme un cul de bébé en un temps trois mouvements, voire au prix de quelques larmes de douleur pour ceux ayant opté pour la cire. On n'a rien sans rien. Or il ne faut pas perdre de vue que le poil, comme les cheveux et les ongles, ça repousse ! Et c'est là que le bas blesse.
Car il n'y a rien de pire que la vision d'un bras ou d'un torse mal entretenu sur lequel les poils, anéantis avec hargne, profitent de l'inattention de leur hôte pour revenir d'outre-tombe enlaidir la peau de leur fourche noire. Lorsque le hideux confine à l'immonde... Cela donne l'impression peu engageante du mec qui se néglige encore plus que s'il ne se lavait pas ! Hier encore à la salle de sport alors que jematais m'entraînais, un petit kéké aussi narcissique que bien foutu passe à coté de moi. Aussitôt je remarque que s'il a du poil aux pattes, ses bras sont en revanche quasiment imberbes, ou presque... Oui, presque : à y bien regarder, de petits filaments noirs longs de quelques millimètres commençaient à lui scarifier les avants bras... blêêêêrk !
Alors, par pitié : si vous décidez de vous raser ou de vous épiler, faites le, mais alors faites le bien ! Et je vous en conjure : une fois la peau glabre, entretenez là ! Epargnez-nous cette vision d'horreur, aussi effroyable que celle d'un jardin à la française massacré par des taupes qu'un jardinier peu soigneux aurait laissé s'installer. Traquez le poil si ça vous amuse, mais alors traquez le jusqu'au bout : ce parti pris esthétique ne supporte pas la demi-mesure !
Mieux encore : rangez vos outils de jardinage et laissez pousser ...
Car il n'y a rien de pire que la vision d'un bras ou d'un torse mal entretenu sur lequel les poils, anéantis avec hargne, profitent de l'inattention de leur hôte pour revenir d'outre-tombe enlaidir la peau de leur fourche noire. Lorsque le hideux confine à l'immonde... Cela donne l'impression peu engageante du mec qui se néglige encore plus que s'il ne se lavait pas ! Hier encore à la salle de sport alors que je
Alors, par pitié : si vous décidez de vous raser ou de vous épiler, faites le, mais alors faites le bien ! Et je vous en conjure : une fois la peau glabre, entretenez là ! Epargnez-nous cette vision d'horreur, aussi effroyable que celle d'un jardin à la française massacré par des taupes qu'un jardinier peu soigneux aurait laissé s'installer. Traquez le poil si ça vous amuse, mais alors traquez le jusqu'au bout : ce parti pris esthétique ne supporte pas la demi-mesure !
Mieux encore : rangez vos outils de jardinage et laissez pousser ...
L'image d'illustration est empruntée au Blog de Fred
"rangez vos outils de jardinage et laissez pousser"
RépondreSupprimerSauf à deux endroits: les narines, et les oreilles. Parce que là, hein, quand même...
:P
Vive le poil !!!
RépondreSupprimerOrganisons tous ensemble le lobby pro-poil !!
A bas le rasoir ! Dehors la cire !
Oh ! Tambour ! J'ai besoin de ton aide ! Comment faire migrer les poils d'un endroit à un autre ?
RépondreSupprimerTes conseils sur la question me semblent les meilleurs. J'ai actuellement une pilosité du torse propre à faire rire ton esthéticienne, et une pilosité des jambes surdéveloppée. Comment en enlever ici pour en mettre là ?
Car oui, je suis épris d'une certaine uniformité concernant ces deux zones ...
Merci d'avance, mon lapin ! ;)
la question fondamentale est "comment font ceux qui sont totalement rasés pour se mettre à poil" ??? enfin on dira qu'ils ne sont pas feignant car ils n'ont pas un poil dans la main... oui c'est tiré par les cheveux... bon je sors ! je ne voudrais pas être rasoir !
RépondreSupprimer@ Ô. d'Evian : Certes certes... merci pour cette petite correction. Il a d'autres zones qui méritent d'être débroussaillées régulièrement, comme je l'indiquais dans mon billet.
RépondreSupprimer@ Fred : Je me doutais que ça te plairait :D
@ Charlie : Peut être la méditation tenscendantale pourra-t-elle t'aider ? Sinon va voir PPDA : il maitrise parfaitement la migration capilaire.
@ Francis : Ils ne se mettent pas à poil, mais "apoil" ^^
Le pire du pire : en boite de nuit, soirée plein de bears, donc pleins de poils, la soirée est blindée, il fait trop chaud, les gens suent, et les corps se frôlent. Je passe pour aller au bar vers des Gym Queen, au corps glabre, du moins sous les lumières de la boite. Les frôlant, j'ai l'impression de frotter une râpe à fromage. mmmmmm
RépondreSupprimerMoi qui avais envie de faire une série sur l'épilation et les divers moyens de BIEN le faire. Faudra mettre nos articles en relation
Yves : "- Pas mal ce son... Tu le trouves comment mon cor ?"
RépondreSupprimerAndré : "- Je le trouve velu... C'est un cor velu !"
(souvenir d'une session toulousaine)
Savez-vous que, malgré les apparences car il est tout replié, un poil pubien déplié peut parfois être plus grand que votre majeur (c'est à dire généralement plus de 8cm de long) ? Un poil plus long qu'un cheveu... Docteur Freud, dois-je le garder ou l'enlever ? J'ai tout bien relu le mythe de Sanson, et franchement, je me tâte (ben oui, désolé mon cher TM, mais le poil symbole de virilité, c'est pas la faute de Carine, ça remonte quand même à loin !)
RépondreSupprimerEtant peu poilu j'ai eu dans ma jeunesse un petit complexe vis-à-vis de mes collègues au poitrail velu. Je suis moins complexé aujourd'hui même s'ils ont tendance à devenir moins nombreux et surtout à blanchir et pas seulement sur la tête parfois j'en enlève quelques-uns trop voyants :-)
RépondreSupprimer@ Fabisounours : Ton billet fera à n'en pas douter oeuvre de salubrité publique !
RépondreSupprimer@ Méchant Chimiste : Je ne me souvenais pas qu'il s'agissait d'un cor en l'occurrence... J'imagine bien une "chamade velue", recouverte de poils, ça aurait un certain cachet.
@ Kingluther : Précisément, le mythe de Samson ne concerne que les cheveux... En outre, relis bien mon billet, la question n'est pas celle du rapport entre pilosité et virilité, laquelle est tout à fait discutable.
@ Alain lo grelh : On n'est jamais satisfait de ce que l'on a. L'herbe semble toujours plus verte chez le voisin. T'es-tu jamais demandé si tes collègues n'enviaient secrètement pas ta toison plus clairsemée ?
Monsieur Tambour Major,
RépondreSupprimerC'est dommage que ton article ne parle pas du documentaire intéressant passé sur Arte il y a de cela un mois (je crois), "Tous à poils"! Le sujet était traité à la fois d'un point de vue sociologique, artistique et même politique!
Mention spéciale à l'association pour la sauvegarde du poil!
A bientôt monsieur, je repasserai ici!
Jolies Jambes.
Je me sens un peu concerné par cet article. Mais parfois, on n'a pas le choix de couper (ou de raser)... Faudra que je développe à l'occasion.
RépondreSupprimer@ Jolies jambes; j'ai regardé ce documentaire et effectivement, c'était très intéressant... :P
RépondreSupprimerLe pire, quand on est poilu sur le torse (c'est mon cas), c'est quand on voit, par un beau matin de printemps, au milieu des poils noirs pousser un énorme poil blanc... (aaaaargghh)
Le jour où j'en trouve plus bas, c'est sûr, je vais déprimer.
@ Tambour major: oui débrousaillées, je préfère aussi. Mais surtout pas rasée comme un gamin de 8 ans. Là, je n'aime pas du tout.
RépondreSupprimerPour les problèmes de repousse, je suis sorti quelques temps avec un gars qui tondait ton torse. Non seulement ça prenait un aspect de paillasson qui gratte, mais en plus ça repoussait de plus en plus blanc. Pas top.
@ Jolies Jambes : Ce billet léger n'a nulle prétention à l'exhaustivité... Le débat continue !
RépondreSupprimerA bientôt :D
@ Alexandre Bernique : Attention, je ne prône pas la forêt vierge. Chacun est libre de faire ce qu'il veut, à condition de le faire bien ;-)
@ Ô. d'Evian : C'est précisément cette sensation de paillasson qui gratte que je combat. Fabisounours s'en faisait déjà l'écho dans son commentaire supra.
Salut Tambour Major !
RépondreSupprimerJ'ai découvert ton blog y a quelques jours, et j'aime beaucoup beaucoup beaucoup! Tu as un nouveau fan !
Concernant les poils, courage amis rasés et tondus, dans quelques milliers d'années, le poil aura disparu de nos corps d'éphèbes, ainsi le veut l'évolution. Conclusion : un peu de patience, tout vient à point pour qui sait attendre!
Et pour les poilus et contents de l'être, gardez-les, rien de mieux qu'une toison chatoyante pour des câlins ! J'suis preneur d'ailleurs ! :D
Si nous sommes pourvu de poil , c'est qu'ils doivent bien servir à quelquechose.
RépondreSupprimerCertes nous ne sommes plus des hommes des cavernes, merci Darwin, entretenons le devoir de mémoire de nos " anciens", restons poilus pour se souvenir que nous sommes encore parfois un peu des "bêtes" (sourires).
Sincèrement votre.
les poils c'est comme les cheveux faut les tailler quand c'est trop long, et pour les jeux de langue...apres faut pas vous etonner s'il font voir ailleurs si le poil est mieux entretenu.
RépondreSupprimerkriss007
@ Thomas : Welcome on board !
RépondreSupprimerJe note ta proposition de câlins au passage :D
@ Elliot : Ca me rappelle une chanson de Arielle Dombasle (oui, excusez la référence nullissime) : "faites moi l'amour... à la néanderthal"
@ Kriss007 : "Il faut il faut il faut"... tout est une question d'appréciation personnelle et de goût. Si dans un couple on n'est pas capable de discuter de poils, je comprends qu'on finisse par couper des cheveux en quatre !!
Je n'arborais mon calendrier Têtu qu'à la page février (je ne sais plus pourquoi mais peut-être parce qu'il avait quelque chose d'autre) et puis, feuilletant ledit calendrier et n'y découvrant que des corps glabres au point que j'ai trouvé cela suspect, j'ai fini par jeter la chose.
RépondreSupprimerVive les poils !
Moi j'approuve le non-rasage aussi (euh masculin hein... pour moi j'adhère pas :D )
RépondreSupprimerJ'aime les mecs poilus (enfin tant que c'est pas hirsute non plus, on s'entend...) :-p