• A propos
  • M'écrire
  • Facebook
  • Instagram
  • Lutte Nuptiale
  • Premières fois
  • Identités Singulières
  • Twitter
  • 21 septembre 2011

    10h 17’ 56’’

    10 heures 17 minutes 56 secondes, c'est l'heure à laquelle, il y a dix ans, l'usine Azote De France située au sud de Toulouse pulvérisait une partie de la ville, causant la mort de 31 personnes et en blessant plus de 3.000 autres. A la place des entrepôts de fer et de béton, un cratère béant d’une quarantaine de mètres de diamètre sur sept de profondeur par rapport au sol naturel. Des décombres ont été projetés sur des centaines de mètres aux alentours, en particulier sur la rocade et l'autoroute qui longent le site.

       Cliquez pour agrandir l'image

    Surgissant des entrailles de métal disloqué des bâtiments de l'usine cadavérique, un épais nuage de gaz orange se répand dans les airs et flottera de sa masse étrange pendant deux jours au dessus de la ville.

     Cliquez pour agrandir l'image

    En dépit des nombreuses controverses qui n'ont pas manqué de fleurir dans les esprits encore frappés par la psychose du drame Américain, et de certaines zones d'ombres dans lesquelles certains voient une vérité de l'on voudrait taire, selon toute vraisemblance l'explosion est due au stockage défectueux et à la dégradation anormale de nitrate d'amonium. Environ 400 tonnes le jour de l'explosion, ce qui, d'après les estimations de l'Institut National de l'Environnement Industriel et des Risques, représente l'équivalent de 20 à 40 tonnes de TNT.

      Cliquez pour agrandir l'image

    L'intensité de l'explosion correspond à un séisme de 3,4 sur l’échelle de Richter. Elle a été entendue à 90 Km à la ronde. Les ondes sismiques propagées par le sol furent enregistrées par les sismographes de plusieurs observatoires situées à plus de 500 kilomètres. Presque tous les bâtiments situés dans un rayon de 500 mètres ont été détruits.

    Cliquez pour agrandir l'image

    Construite en pleine campagne lors de sa création en 1927, l'expansion urbaine galopante avait rapproché l'usine AZF des portes de la ville. Ce jour là des milliers de logement furent atteints et gravement endommagés. Les victimes mirent des mois avant que les assurances ne prennent en charge les travaux de réfection nécessaires à les rendre de nouveau habitables. Fin octobre 2001, le nombre de famille à reloger dépassait les 1200.
    Selon une estimation de l’Assurance maladie, le coût des dépenses de soins, d'indemnités journalières et d'arrêts de travail liés à l’accident d’AZF, s'élève, pour la période allant de septembre 2001 à janvier 2009, à la somme de 34.4 millions d’euros.

     Cliquez pour agrandir l'image

     Le 19 novembre 2009, après plus de quatre mois d’audience, le Tribunal Correctionnel de Toulouse a relaxé "au bénéfice du doute" M. Biechlin, l’ancien directeur de l’usine, et Grande Paroisse, propriétaire de l'usine et filiale du groupe Total, provoquant l’indignation des victimes. Un second procès en appel devrait débuter le 3 novembre prochain.



    C'était pourtant une journée qui avait tout pour être belle, portée par la douceur de l'été indien.
    C'était il y a dix ans.


    Dix ans, déjà...


    Horloge ! Dieu sinistre, effrayant, impassible,
    Dont le doigt nous menace et nous dit : 

    "Souviens-toi" !

    Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal

    13 commentairess:

    1. Je me souviens avoir été prévenu de l'explosion dans la matinée alors que j'étais au bureau. L'heure était à l'inquiétude vu ce qui s'était passé 10 jours avant et j'ai vraiment flippé... Le plus navrant dans tout ça, c'est que l'on fait comme s'il n'y en avait pas et que c'était la faute à pas de chance. Je comprends l'indignation des victimes, il y a de quoi !

      RépondreSupprimer
    2. Je voulais dire "comme s'il n'y avait pas de responsable"
      Faut vraiment que je me relise mieux !

      RépondreSupprimer
    3. A cette heure là, j'étais en train de composer au studio Pierre Schaeffer du CRR de Toulouse...
      Evacuation d'urgence de tout le Conservatoire, obligation de rentrer chez soi. Je suis en fait rentré chez ma copine du moment (et celle de presque toujours) qui depuis est devenue ma femme... c'était le premier anniversaire de notre remise en couple... une journée étrange, mais très douce en définitive. Malgré la désolation, le symbole est resté plutôt gravé comme un jour marquant, mais pas forcément que négativement. Pour moi, cela fait plutôt 11 ans en fait...

      RépondreSupprimer
    4. J'étais en cours à l'époque dans une grande bibliothèque avec des portes vitrées très hautes.
      Je me souviens du sursaut du bureau et de mon estomac, des vitres qui tremblent trop fort, des gens qui rentrent complètement affolés car "il y a eu une bombe dans le métro du Mirail".
      Le 11 septembre était dans tous les esprits. L'info sur l'explosion AZF n'a été connue que dans l'heure qui a suivie.
      Ensuite, ce fut le confinement, les lignes téléphoniques saturées et le soulagement de joindre les proches, la difficulté de rentrer à la maison avec les rocades fermées, ma mère sur le canapé en train de tricoter en arrivant et puis le défilement des images apocalyptiques à la tv.
      Un souvenir encore très présent aujourd'hui même si mes proches ont eu la chance d'être épargnés par la catastrophe.

      RépondreSupprimer
    5. Ma mère est passée sur la rocade ce jour là, à quelques minutes elle aurait fait partie des blessés. Une copine qui était en cours dans un préfabriqué en plein centre de Toulouse s'est retrouvée soulevée du sol et projetée contre un mur, heureusement sans gravité.
      La maison familiale, à 10 minutes à vol d'oiseau du site, a eu quelques tuiles cassées et la trappe de la toiture qui s'est envolée. De la chance, en somme.

      Je me souviens m'être fait un sang d'encre, pendant plus de 3 ou 4 heures, n'arrivant à joindre personne par téléphone (et pour cause, les lignes étaient coupées). Ce fut la plus grosse frayeur de ma vie.

      Même si cela doit prendre des années, j'espère sincèrement, pour tous ceux qui ont souffert psychologiquement ou physiquement de ce qui s'est passé ce jour-là, pour ceux qui ont péri, que justice sera rendue.

      RépondreSupprimer
    6. Un très bel article qui donne un peu plus de visibilité aux commemorations des 10ans du plus grave accident industriel ( et je mis connais) qu'ai connu l'europ depuis 1906... d'autant que les médias semblent s'en foutre! Merci

      RépondreSupprimer
    7. Y a des choses qui marquent les esprits AZF c ets vrai mais 10 ans déjà J avais eu une place pour aller voir Aïda et j'avais la tete dans les nuages alors que d'autres les recevaient sur la tete

      RépondreSupprimer
    8. Déjà dix ans, oui, ça semble être une éternité même si c'est sans doute encore très présent dans la tête de beaucoup de monde... Etrangement, tu ne dis pas comment toi tu l'as vécu ? Tu n'étais peut-être pas sur place ?

      RépondreSupprimer
    9. @ Glimpse : On était un peu tous en train de psychoter après les attentats du 11 septembre. Un ennemi invisible, sournois, qui peut frapper n'importe quand et n'importe où...
      Quant au 2nd procès, j'ai lu qu'il y a pas mal de témoins qui demandent à être entendus et qui avaient été écartés dans la conduite du dossier de première instance.

      @ Kingluther : C'est un très joli souvenir. Une rose au milieu des décombres.

      @ P'tit Bedou : C'était vraiment le chaos. J'ai eu de la chance : d'où j'étais je n'ai pas directement subi l'explosion ni la panique.

      @ Anouchka : 10 ans après il y a encore beaucoup de personnes traumatisées qui continuent à se bourrer d’anxiolytiques....

      @ Spleensetideal : Les différentes associations n'ont pas réussi à se mettre d'accord pour organiser une commémoration commune. La tension est encore vive à ce sujet, et je crois qu'il faudra attendre l'issue du 2nd procès pour que le travail de deuil collectif puisse vraiment commencer.

      @ Stephan : A choisir, je serais aussi allé voir Aïda ;)

      @ Loup : 10 ans, c'était hier... C'est passé tellement vite...

      Le jour de l'explosion j'étais chez mes parents, à une trentaine de kilomètres de là. Je me souviens d'un "Boum" comparable à celui qu'aurait fait un avion franchissant le mur du son, mais en beaucoup plus fort. Et dans la seconde qui a suivi, toutes les portes de la maison on claqué violemment. Aussitôt on a mis la radio. "Là il s'est passé quelque chose" disait ma mère. Peu à peu les infos sont arrivées, d'abord confuses : une bombe en ville. Non, des bombes en ville. Mais où ? Rien n'a sauté ! Ha, si, c'est l'usine AZF a explosé... c'est un carnage là bas. Puis vint la consigne de confinement et avec elle cette insupportable odeur d’ammoniac qui ne disparut que le lendemain.

      RépondreSupprimer
    10. On peut aussi vérifier sur Google Earth que la zone située immédiatement à l'est du site d'AZF (43°34'01"N - 1°26'06"E) est toujours protégée par le secret défense.

      RépondreSupprimer
    11. J'ai mis un article semblable à la même date avec une photo identique ! on ne pouvait pas oublier... surtout quand on y était !
      Jj

      RépondreSupprimer
    12. Ce n'est qu'une (petite) partie du nitrate d'amonium qui a explosé. Ouf, si on veut.
      Je crois que pas loin de cette usine, dans la zone industrielle se trouvait une usine de production de phosgène qui est formidablement toxique. Cette usine là a résisté à la déflagration... Ouf encore.

      RépondreSupprimer
    13. La zone à coté du site est en effet secret défense car c'est un site de production d'arme il me semble (lu en diagonal sur wikipédia). Rien à voir avec l'explosion, et c'est normal que ce soit sous secret défense, donc flouté sous google maps.

      RépondreSupprimer

    Bonjour, vous êtes bien chez Tambour Major.

    Ce billet vous a plu ? Il vous fait réagir ?
    Laissez donc un commentaire grâce au magnifique formulaire mis à votre disposition.

    Z'allez voir, ce n'est pas bien compliqué :

    1) Ecrivez votre petit mot doux dans l'espace de saisie ci-dessus.
    2) Identifiez-vous : sous Sélectionner le profil, cochez Nom/URL.
    3) Saisissez votre nom de scène, votre pseudonyme ou celui de votre chat si c'est ce dernier qui écrit.
    4) Si vous avez un blog, vous pouvez lui faire de la pub en mettant son adresse dans la case URL.
    Sinon passez directement à l'étape suivante.
    5) Cliquez sur Publier.
    6) Tadaaaaaam ! Sous vos yeux ébahis, votre commentaire s'affiche dans toute sa splendeur.

    Elle est pas belle la vie ?
    À bientôt !