Ca y est, j'y suis ! En Argentine... Voilà, c'est fait. Et ce ne fut pas sans mal. Houlàlà quelle histoire...
Déjà 13 heures de vol depuis Madrid, c'est long. Très long. Surtout les 5 dernières qui paraissent interminables mais qui font également jaillir l'excitation de l'arrivée qui se fait chaque minute plus proche. La sensation de longueur (et de démesure) est accentuée par les écrans de contrôle qui annoncent régulièrement la distance parcourue, celle restant à parcourir et la durée approximative de vol avant d'arriver. On a beau voyager à plus de 850 Km/h, il faut quand même du temps pour avaler les quelques 10.000 Km qui me séparaient de ma destination.
Mais le plus rude ne fut pas tellement ce long courrier. Non. Le plus dur fut d'attraper la correspondance à temps. Vous qui avez rêvé de vivre Pekin Express mais qui n'avez jamais étés sélectionnés, voici la marche à suivre...
Reprenons depuis le début. Partant de Toulouse, j'avais une seule correspondance à Madrid et pour cela une heure vingt à ma disposition. L'aéroport de Madrid a beau être immense (un métro interne relie les deux parties de l'aéroport), une heure vingt est plus que suffisant pour sortir de l'avion, faire une pause pipi, prendre un petit café, traverser les kilomètres de couloir et trouver sa porte d'embarquement. Normal, c'est prévu pour. Voilà, ça c'est pour la théorie.
En pratique, faire la même chose alors que le vol a une heure de retard, c'est nettement plus musclé car il ne vous reste plus que 20 petites minutes pour faire votre correspondance. Chaud devant ! Voilà le timing : sorti de l'avion à Madrid à 12h05, mon vol pour Buenos Aires décollait à 12H30, clôture de l'embarquement à 12h15. Naïvement je me dis que ça me laisse 25 minutes maxi pour arriver à la porte d'embarquement, que je vais certainement courir un peu, que la compagnie aérienne est au courant du retard, qu'il vont nous attendre quelques minutes et que, quand même, en courant un quart d'heure je devrais bien y arriver. Naïf, c'est bien le mot... Car immense est un faible mot pour décrire l'aéroport de Madrid.
Je tiens à préciser que je n'ai certainement pas été le seul à vivre ce drame car presque tous les passagers du premier vol avaient une correspondance imminente pour l'autre bout du monde. L'horreur était collective.
Je tiens à préciser que je n'ai certainement pas été le seul à vivre ce drame car presque tous les passagers du premier vol avaient une correspondance imminente pour l'autre bout du monde. L'horreur était collective.
Me voilà donc en train de dévaler les escaliers quatre à quatre et de traverser le premier bâtiment de l'aéroport comme une flèche, suivant les panneaux qui m'indiquaient le secteur "U" où je devais de rendre. On pousse un peu, on crie en anglais "Please, sorry, excuse me..." pour se frayer un chemin entre les gens qui prennent tout le temps que je n'ai pas. On y croit on y croit, le bout du bâtiment est proche. Et c'est alors que survint le drame. Des panneaux, trois, qui indiquent des directions, dont celle du bâtiment U, ainsi que des temps. Et là, frayeur absolue : le panneau m'annonce qu'à partir de ce point il me faut 25 minutes pour arriver au bâtiment U !! 25 minutes ??? Mais il m'en reste 10 avant que l'avion ne décolle !! C'est un véritable cauchemar. Je n'y arriverai jamais. Ou alors j'arriverai juste à temps pour voir mon avion prendre son envol sur le tarmac. Nooon, putain, pas ça ! Surtout que le prochain vol ne part que dans 12 heures au plus tôt... Des visions d'horreur me traversent l'esprit. Une seule solution : courir, vite, très vite. Je DOIS monter dans cet avion.
J'ai pris mes jambes à mon coup comme jamais dans ma vie, j'ai couru comme un malade, en transpirant à grosses gouttes, soufflant comme un bœuf, les yeux en alerte pour repérer ma porte d'embarquement, située comme par hasard tout au fond du fameux bâtiment U... A coup de "please" et de "sorry" je trace comme une fusée. Mais je n'ai pas le choix, il me faut continuer coûte que coûte jusqu'à la porte 65 de ce putain de bâtiment U de race de merde. Le sentiment de faire tout cela pour rien s'accroit lorsque je découvre le fameux métro dont j'ignorais l'existence. Par chance, une rame arrive exactement au même moment que moi sur le quai. Je monte et descends quelques minutes plus tard. Et la course folle reprend. Putain de bordel de merde mais pourquoi faut-il que ça m'arrive à moi ?? J'ai la gorge sèche, j'ai les jambes qui me font mal, je suis totalement
épuisé (d'autant plus que je n'ai dormi que quatre heures la nuit
précédente). Je souffre vraiment...
Soudain je vois un panneau qui m'indique la porte 65. C'est la mienne ! Miracle, je vois au loin qu'il y a encore 3 personnes de l'équipage à la porte. Tout en continuant de courir, je leur fais de grands signe de la main pour attirer leur attention. A travers les baies vitrées, je vois que l'avion est toujours là. Je m'approche essoufflé, je leur montre mon passeport et ma carte d'embarquement. Le gros monsieur grommèle quelque chose d’incompréhensible à son écran d'ordinateur, puis une hôtesse déchire le talon de mon billet et me le rend en me souhaitant un agréable voyage. Ouf... je me détend un peu. Il est à peine plus de 12h33.
L'avion est plein, je suis le dernier passager à monter. L'hôtesse me dit de choisir la place que je veux. Ca tombe bien, il y un siège libre à côté de deux garçons très graou tout à fait à mon goût. Mais dans un élan de pudeur je me dis que l'excessive virilité de mes effluves sudoripares pourrait être de nature à les incommoder. Finalement je m'assieds quelques sièges plus loin et passerai les treize heures suivantes à dormir ainsi qu'à discuter avec mes voisins voisines Argentins, tous soucieux de me prodiguer les meilleurs conseils.
Beaucoup plus tard, on se pose à Buenos Aires. Tout va bien. Je passe les formalités d'immigration et douanières avec succès, découvre que ma valise est restée à Madrid (normal, j'ai failli y rester moi aussi). Peu importe, j'ai dans mon bagage à main de quoi me changer. J'appelle un taxi et pour la première fois, je respire le grand air de Buenos Aires. La nuit est claire et douce. Nous roulons toutes vitres ouvertes vers le centre ville où m'attend ma chambre d'hôtel.
Je souris. Je suis heureux.
Que l'aventure commence !
Bon séjour !
RépondreSupprimerArriver sans la valise... ma hantise à chaque fois que je prends l'avion ! J'ai peur pour toi pour la suite : ça commence très fort ce voyage :-)
RépondreSupprimerC'est rocambolesque comme départ, bon la valise va suivre (dans quelques jours..) sinon ba shopping in Argentine.Bon courage, au moins tu ne vas t'ennuyer une seconde.
RépondreSupprimerFinalement, l'avion c'est sportif... pose toi bien :-)
RépondreSupprimerQuelque part, ça me rassure, il n'y a pas que moi qui sprinte dans les aéroports (sauf que moi, je le rate!) Bon séjour :)
RépondreSupprimerBien ! Y la historia comienza ...
RépondreSupprimerBesos.
:)
Dieu me préserve de jamais prendre l'avion une seule fois dans ma vie. Ca a l'air cauchemardesque.
RépondreSupprimerEt ce n'est que le début ! :D
RépondreSupprimerL'essentiel était avec toi dans ton bagage à main : ton ordi !
RépondreSupprimerBon séjour argentin! Allez demain j'y vais aussi (mais pour moi c'est moins loin!)http://www.annuaire-mairie.fr/mairie-argentine.html
Je ne retiens que l'essentiel: 13 h. de lecture du Bescherelle...
RépondreSupprimer;-))
Yeees! ça donne la pêche ton récit et je souris aussi :o))
RépondreSupprimerJe ne suis pas le seul à avoir galopé pour avoir une correspondance à Madrid et comme la porte où arrivent les petits avions de Toulouse est la dernière à une extrémité! Mais J'ai toujours eu mes correspondances en raison de retards au décollage:-).
RépondreSupprimerPar contre à Madrid j'utilise abondamment les: por favor, disculpe et autres siento et je suis toujours compris mais jamais de mots anglais question de principe !!
A peine parti et déjà arrivé , c'est beau internet. Il ne te reste plus qu a prendre le pli de nous conter par le menu tes aventures sud américaines !
RépondreSupprimerbon séjour
Ah oui, le train de l'aéroport Barajas, je connais bien. Pareil j'ai souffert et couru dans cet aéroport avec l'avantage de comprendre la langue. J'ai du même prendre un bus je me rappele. Dommage que en cette pression t'aurais pas eu le temps (j'imagine) de regarder l'architecture. Il est beau quand même. Heureux de savoir que t'as eu bon voyage. Et alors? Le service Iberia? Pourri comme je t'ai dit?.
RépondreSupprimerDe Toulouse à Buenos aires tu es le nouveau Carlos Gardel, il va juste falloir que tu te mettes au tango ...
RépondreSupprimerDeux fois j'ai dû courir méchamment pour un avion. Une fois au Chili, tout pareil, la porte d'embarquement est la dernière au fond, on a l'a eu. Et une fois au Maroc, la correspondance est partie parce que notre stewart a mis 20 minutes pour ouvrir la porte de l'avion... Ne pouvant pas monter dans ce vol à destination de Lyon, on s'était rabattus sur un vol pour Genève, finalement bien plus pratique pour nous. Sauf que la personne qui venait nous chercher ne répond JAMAIS au téléphone en conduisant. Nous n'avons donc JAMAIS pu l'avertir du changement... Elle s'en est rendu compte aux portes de l'aéroport de Lyon... Moche... ;)
RépondreSupprimerLes bagages, ce n'est rien ! Tu y es, c'est l'essentiel ! Profite de la magie des premiers instants et de la découverte, ça passe vite ;)
RépondreSupprimerLa magie des aéroports : on a eu le même coup à JFK parce qu'Air France avait merdouillé. La correspondance d'1h30 pour Atlanta s'est transformée en correspondance de 15 minutes.
RépondreSupprimerLe plaisir du sprint dans les couloir, les navettes qui lambinent et la joie de s'asseoir trempé dans un avion... Quel bonheur ! :)
On attend la suite de tes aventures !
Ah! Tu es arrivé, c'est l'essentiel (et que seraient les voyages s'il n'y avait pas les emmerdes pour en raconter toutes les péripéties et rebondissements). Profite bien de ton temps là-bas!
RépondreSupprimerquelle courses ! moi je l'aurai pas eu c'est sûr ! on attends la suite, plus calme pour toi !
RépondreSupprimerJe me souviens d'une cavalcade semblable, lors d'une correspondance à Madrid pour aller à Montréal. La valise aussi, était arrivée plus tard.
RépondreSupprimerTu sais quoi ? Au retour, ça avait été la même chose : cavalcade et valise en retard.
T'es parti avec Iberia ? ;)
Ca a été un cauchemar pour avoir cette correspondance! Quelle horreur, je visualise bien le truc, et tu as réussi alors que c'était quasiment mission impossible: bravo! On est parfois capable de trucs fous quand on veut vraiment qqch :)
RépondreSupprimer@ Ardalia : Merci ! Ca part plutôt bien.
RépondreSupprimer@ Loup : Peur ? Mais de quoi donc ? Que je me fasse draguer par un charmant Argentin ? ;)
@ TraileurFou : J'ai anticipé le non-retour de ma valise en faisant quelques emplettes d'urgence : une chemise et un pantalon.
@ Nekkonezumi : Entre deux avions, oué, c'est sportif... A ce rythme je serai prêt pour les JO de 2016 !
@ GianHoi : C'est la première fois que ça m'arrive dans de telles circonstances. J'espère aussi que ce sera la dernière !!
@ Gildan : Besos wapo :)
@ Jerem : Mais non, mais non... Hormis cette fois-ci, mes vols se sont toujours super bien passés. On va pas en faire une généralité non plus. Pas de quoi dramatiser ;)
@ Orpheus : Oué, bon, j'espère que la suite sera moins stressante !
@ Revigo : Je peux passer une semaine sans ordi. En revanche, une semaine avec les 2 mêmes T-shirts et les 2 mêmes boxers, ça devient vite pénible.
@ Françoise : Tu vas être déçue : même pas une seconde ^^ Mais je progresse très vite dans mes passés simples :)
@ PascalR : Maintenant j'en ri... Sur le moment, j'en ai chié ! :)
@ Alain : Oui, c'est super mal foutu que les avions de Toulouse arrivent totalement à l'extrémité. Et quant à l'anglais, Madrid étant un aéroport international, je suis allé au plus simple et au statistiquement plus compréhensible par tous ;)
@ Corto : Oui, Internet c'est génial ! Même loin, je reste proche et garde contact. Quand on y pense, c'est vertigineux.
@ Jomaora : D'après ce que j'ai compris, le bus a été supprimé au profit du fameux métro. Et non, je n'ai pas eu le temps de regarder l'architecture. Ce sera pour une autre fois où je serai moins pressé :)
@ Gemus : Hé hé, oui, je pensais à Gardel justement. Me mettre au tango, je ne sais pas trop. Normalement il faut des couples mixtes pour ce genre de chose, et mes ambitions en la matière sont toutes autres ;)
@ Sandrine : J'imagine que vous avez gentiment poussé le steward en question dans un réacteur en marche après ça ?
@ Glimpse : Ce n'est rien, mais quand même, c'est super chiant !
@ Charlie : Et on arrive essoufflé dans l'avion, dégoulinant de sueur, puant comme un chien mouillé... Que du bonheur !
@ Doreus : Certes cela fait des anecdotes à raconter mais pourquoi un voyage, qui devrait être un moment de plaisir et de bonheur, doit-il se transformer en cauchemar ?
@ Boutfil : La suite est nettement plus calme, je te rassure ;)
@ Olivier : Oui, c'est Iberia. Il y avait 3 personnes devant moi au bureau des réclamations. Toutes pour le même vol que le mien...
@ Anthonygay : Ben je me suis découvert une endurance que je ne me connaissais pas ! Je m'en serais bien passé cela dit ^^