"Et pour terminer, sache que tu es une raclure. Une belle raclure." C'est en ces termes plutôt musclés que s'est achevée ma conversation avec l'autre... Car depuis le 22 octobre je n'avais pas rompu le fil, pour diverses raisons, notamment essayer d'avoir le fin mot de l'histoire, mais surtout pour avoir les résultats de ses examens sérologiques et savoir s'il me fallait ou non poursuivre le traitement préventif prescrit par le médecin urgentiste.
Fidèle à son insolente désinvolture face à la situation, il n'a pas spontanément fait de test sanguin, alors que c'était la seule chose raisonnable à faire sans qu'il soit besoin d'y réfléchir pluis d'une demi-seconde. Je l'ai donc harcelé pour qu'il en fasse un, pour qu'il sache et que je sache. Parce que c'est la logique du protocole médical que je subis depuis un peu plus de deux semaines, et qu'il est inutile de poursuivre un traitement qui te dézingue les intestins alors qu'aucune infection ne te menace.
Dans un premier temps il m'a dit avoir un rendez-vous "la semaine prochaine", vraisemblablement dans une association, il ne m'a jamais dit où exactement ni dans quel cadre. Puis qu'il aurait les résultats "dans une semaine". Le jour supposé des dits résultats, il m'a adressé un texto me disant que c'était bon, qu'il était négatif. Étrangement lorsque je lui ai demandé à voir les fameux résultats, il a commencé à monter sur ses grands chevaux.
Dans un premier temps il m'a dit ne pas les avoir sur lui puis, face à mon insistance, il a commencé à se poser en victime, à dire qu'il n'appréciait pas que je mette sa parole en doute, qu'il ne montrait pas ses résultats médicaux à n'importe qui, que la paranoïa cela allait bien cinq minutes et que si j'étais inquiet je n'avais qu'à faire un test...
J'ai explosé.
De rire.
De rage.
Voici in extenso la réponse exacte que je lui ai faite :
Hooo pardon de mettre ta parole d'évangile en doute. Je suis désolé de t'ennuyer avec tout cela. Je suis au moins autant ennuyé que tu ne l'est à mon égard. Ha, non, pardon, je suis étourdi : tu n'as strictement rien à foutre de moi et de ma santé. Tu n'en as rien à foutre de savoir que depuis 15 jours je suis sous trithérapie préventive avec tous les effets secondaires indésirables que l'on connaît.
Oui je suis inquiet parce qu'il s'agit de ma santé, il s'agit de ma vie. Et que non je n'ai pas confiance juste en des paroles et que lorsque l'on parle de choses un minimum graves comme elles le sont actuellement, avoir certains documents sous les yeux est le minimum que l'on puisse faire, le minimum de respect pour l'autre. Ce respect tu en fais défaut depuis le commencement, à savoir ne même pas m'avoir conseilllé d'aller aux urgences consulter, au cas où...
Et je te rassurre, oui j'ai fait des tests, et non je n'ai pas attendu 10 jours pour faire une prise de sang et savoir ce qu'il en était de ma sérologie, contraitrement à toi. Et encore, le fait que tu ne veuilles pas me communiquer tes résultats signifie probablement une chose : que tu n'as même pas fait les tests.
Pour finir sache que tu es une raclure. Une belle raclure.
Je n'ai pas attendu de réponse de sa part. J'ai définitivement bloqué son numéro. Il est temps qu'il sorte définitivement de ma vie. Il me l'a assez pourrie comme cela ces derniers jours. Je ferme la porte aux potentielles explications mais je crois désormais qu'il était parfaitement illusoire d'espérer en avoir ne serait-ce que des bribes. Il me faudra faire avec.
Cette réponse je la publie ici, parce que j'en ai besoin, comme j'avais besoin de parler de tout cela et de pouvoir y revenir plus tard. Parce qu'on ne se remet pas de ce genre de chose d'un coup de baguette magique et qu'il faudra du temps pour recoller certains morceaux, ainsi que j'ai pu en discuter avec certaines personnes venues me parler et qui se sont trouvées confrontées à la même situation. Parler avec elles m'a fait du bien. Nous a fait du bien.
Et encore merci pour tous vos messages, textos, courriels et autres échanges en DM sur twitter : vous êtes vraiment formidables...
Bien joué. Ce type est totalement irresponsable! et semble en effet ne pas avoir fait de test , à mon sens, vu la façon dont tu le racontes. PArce que l'attente est terrible, et pour avoir vécu un peu la même chose (mais le type m'avait prévenu)avec la syphilis, je sais comme l'attente peut être difficile. Courage à toi, tu tiens le bon bout! (sans jeu de mots!)
RépondreSupprimerMerci Arthur. Les choses se sont passées exactement comme je le raconte. J'ai gardé des copies d'écran de tous nos échanges, on n'est jamais trop prudent.
SupprimerComment peut-on être encore aussi désinvolte avec tout ce que l'on sait ??? Ce gars n'est pas clair du tout. Raclure, le mot est bien faible. Oui courage à toi tu as vraiment bien fait ce qu'il fallait pour toi. Maintenant il faut te reconstruire et te renforcer. Bises
RépondreSupprimerJ'imagine tous les scénarios que tu dois voir défiler dans ta tête, entre les possibles, les probables, les "à ne pas écarter" ; la peur, l'angoisse, l'autosuggestion, le réconfort, l'optimisme. Tenter de revenir à la source du problème, se heurter à un mur et recommencer le cycle. L'horreur dans les grandes largeurs, car on ne maîtrise plus rien. Raclure est trop faible.
RépondreSupprimerÇa semble tellement un sujet récurant la confiance en l'autre à mesure que je te lis que je commence sérieusement à me lasser. J'ai envie de te dire qu'à force, il va falloir songer à également aseptiser tes rapports charnels. Si le préservatif devient aussi un sujet de doute, pourquoi pas de paranoïa ou tu préfères laisser germer les graines que ton entourage sème dans ta tête, songe à la PrEP. Tous les gens ne sont pas des monstres, ils sont même exception. Pour autant, tu me sembles faire une fixette qui, à force, me dérange à mesure des billets.
RépondreSupprimeril va falloir songer à également aseptiser tes rapports charnels : Qu'en sais-tu de mes rapports charnels ? Rien. Absolument rien. Alors ferme bien ta gueule.
SupprimerTous les gens ne sont pas des monstres, ils sont même exception : Tu extrapôles complètement. Où ai-je écrit cela ? Tu dois te tromper de blog...
tu me sembles faire une fixette qui, à force, me dérange à mesure des billets : Une fixette ? Oui. C'est mon quotidien, le traitement, les effets secondaires, les tests à venir... Et c'est mon blo, j'y parle de ce que je veux, lorsque je le veux et comme je le veux. Lassé ? Hé bien rien ne t'oblige à me lire.
Bisous.
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RépondreSupprimerCourage mon grand ! Tu vas pouvoir tourner la page sur cette malheureuse histoire en espérant que la suite te permette d'oublier ce c** qui n'a pensé qu'à lui !!
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