• A propos
  • M'écrire
  • Facebook
  • Instagram
  • Lutte Nuptiale
  • Premières fois
  • Identités Singulières
  • Twitter
  • 18 décembre 2017

    Abécédaire amoureux de Toulouse

    A comme Abattoirs. Lieu de mort devenu lieu de vie depuis sa réhabilitation très réussie en musée d'art contemporain. Il y fait bon flâner le dimanche avant d'aller danser le tango sur les toutes proches berges de la Garonne.

    B comme Brique, matériau dont sont faites les demeures d'ici et qui donne à la ville sa couleur si caractéristique de bonbonnière.

    C comme Canal. Ou plus exactement comme Canaux car Toulouse en compte trois : celui du Midi qui rejoint Sète. Celui latéral à la Garonne qui serpente vers Bordeaux. De leur union nait le Canal des Deux Mers... Enfin le Canal de Brienne par lequel les bateaux contournent l'effondrement du lit de la Garonne au Basacle.

    D comme Daurade. Nulle référence au poisson, il s'agit d'une église bâtie sur un ancien temple romain dédié à Minerve. Faisant face â la Garonne, elle abrite, avec Notre Dame du Taur, l'une des vierges noires de la ville.

    E comme Exupère, saint local né à Arreau, dans les pyrénées et qui vécut entre le IVe et le Ve siècle. Troisième évèque de Toulouse, on lui doit l'achèvement de la première basilique Saint Sernin. Une belle église sise aux portes du faubourg Saint Michel, à deux pas du très beau Jardin Royal où flânaient encore naguère demoiselles à marier et galants de bonne famille, lui est dédiée.

    F comme Foie gras. L'un des mets emblématiques du Sud Ouest. Foin de pain brioché, ici on le savoure sur du bon pain au levain à la mie ferme, accompagné d'un vin de Sauternes ou d'un liquoreux dont Gaillac, toute proche, produit des merveilles. Et même si les terres de Bayonne se font lointaines, le piment d'Espelette lui est un fier compagnon.

    G comme Garonne, le fleuve tumultueux qui traverse la ville dont cette dernière eut, jadis, à subir la fureur de ses inondations. Dame discrète et élégante, elle est une figure imposée sans laquelle Toulouse se serait plus Toulouse.

    H comme Hôpitaux. Celui de la Grave, dont le célèbre dôme de cuivre qui se reflète si bien sur l'onde calme de la Garonne, m'a vu naître lorsqu'il était encore une maternité. Celui de l'Hôtel Saint Jacques, lui aussi situé rive gauche et qui abrite notamment un musée de la médecine. Purpan et ses urgences funestement connues. Rangueil, perché sur les côteaux. Marchand, enfin, qui aurait certainement plu à Montesquieu.

    I comme Isaure. Clémence Isaure, figure semi-légendaire de Toulouse, fondatrice des Jeux Floreaux. qui inspira et inspire encore l'âme des artistes  :
    « Toulouse ! ville antique où fleurissent encore
    Pour les poètes, vos fleurs d’or, Clémence Isaure » 

    [Charles Cros - Vision du grand canal des deux mers, 1888]
    J comme Jacobins, la splendide église gothique au fameux palmier sous la ramure duquel repose la chasse de Saint Thomas d'Aquin. Son cloître, qui invite au farniente lascif, voit chaque automne courir les doigts des plus grands pianistes du monde.

    K comme Kunc, famille de musiciens injustement tombée dans l'oubli. Aymé, fils de Aloÿs, fut prix de Rome en 1902 devant Maurice Ravel et créera en 1927 à l'orchestre la Tétralogie et Parsifal de Wagner. Il fut trente années durant le directeur redouté du Conservatoire de Toulouse.

    L comme Lumière. Ville basse et toute bariolée de briques roses, Toulouse possède cette caractéristique luminosité joyeuse qui la rend si agréable à vivre. Les couchers de soleil y sont, en toute saison, absolument spectaculaires.

    M comme Montagnes. Les Pyrénées en l'ocurrence, splendide chaîne de montagne, horizon naturel des Toulousains, qui se dessine comme une muraille par temps clair. Terrain d'élection de mes randonnées estivales, elles abritent mille joyaux de la nature. Ville fleuron de l'aéronautique, c'est à de toutes autres montagnes que Mermoz et Guillaumet, héros de l'aéropostale, se sont heurtés.

    N comme Nougaro, qui du quartier des Minimes aux rues de New York, a semé ses mots au rythme de gants de boxe.

    O comme  Orgues, dont Toulouse, de par la richesse exceptionnelle de son patrimoine, est l'une des capitales. Le rugissement des tuyaux se mêle parfois à celui de l'Orchestre National du Capitole qui, sous la baguette de son sémillant chef, essaime la culture sur tous les continents.

    P comme Places. Celle du Capitole la plus célèbre de la ville, son opéra, ses cafés, ses badauds. La place Saint Georges, celle du pilori, qui vit jadis agoniser Jean Calas et tant d'autres. La place Wilson dont la rotondité s'élance vers la gare Matabiau et le canal du Midi. La place Saint Pierre, haut lieu des soirées étudiantes...

    Q comme Quais, ceux de la Garonne bien entendu. Les blanchisseuses et pêcheurs de sable d'antan ont cédé la place aux promeneurs qui ont bien raison de profiter de ces ramblas à fleur d'eau et le long desquelles il est si agréable de venir prendre le soleil tout en admirant un riche patrimoine dont Toulouse peut s'ennorgueillir.

    R comme Rues, celles étroites et sinueuses qu'il faut avoir arpenté pour s’imprégner de l'ambiance de la ville. Dédale hors du temps, elle plongent le promeneur dans de lointains souvenirs du XIVe siècle, offrant au regard ici une fenêtre à meneau renaissance donnant vue sur un plafond à caissons, là une porte cochère entrebâillée dissimulant incognito l'entrée d'un bel hôtel particulier, là encore un chat moqueur faisant sa toilette du haut de son deuxième étage tandis que tintinnabule la cloche d'un salon de thé feutré où il fait bon prendre son temps à l'occasion d'un brunch dominical...

    S comme Saint Sernin, somptueuse basilique du XIème siècle, joyau de l'art roman, cette fleur de corail que le soleil arrose. Ô Toulouse !

    T comme Tou'Win, une chouette équipe avec laquelle j'ai appris bien plus qu'à jouer au rugby.

    U comme Universités, trois au total, qui attirent des étudiants du monde entier, érigeant Toulouse au deuxième rang des villes universitaires de France.

    V comme Violette, fleur emblème. Discrète, au parfum d'antan, elle s'exportait jadis aux quatre coins du monde. Je t'aime, mais c'est un secret, nous glisse-t-elle au creux de l'oreille...

    W comme Wallon, Ernest de son prénom. Professeur de droit mais surtout premier président du Stade toulousain, club de rugby à XV fondé en 1907. Le stade fief des Rouge et Noir - dix neuf fois champions de France et quadruple champion d'Europe - porte son nom depuis 1921.

    X comme Xavier, l'un des fromagers de la place Victor Hugo, ce ventre de Toulouse où il fait bon aller faire son marché et croquer sur le coin d'un zinc accueillant, quelques huîtres arrosées d'un petit vin blanc.

    Y comme Yeux, qu'il faut avoir à l'affût pour découvrir les mille richesses architecturales et ornementales dont la ville est constellée, entre cariatides cachées, cours secrètes et points de vue surprenants.

    Z comme Zénith, la plus grande salle de spectacles de la ville où se pressent fans et idoles. Toulouse est une fête !

    2 commentairess:

    1. Joli abécédaire cher Tambour, juste un petit détail à corriger à moins que la Garonne ne s'en fut plus à Bordeaux, en ces temps où il n'y aurait plus pour d'aucuns ni droite ni gauche :)

      RépondreSupprimer
    2. Abécédaire amoureux, c'est le cas ;) Mais Toulouse est une ville tellement incroyable qu'elle le mérite. Il y a une quinzaine d'années maintenant, je travaillais rue du Taur dans cette grande, grande librairie côté place du Capitole, et j'allais souvent prendre mon en-cas à Saint-Sernin. Il y a pire, vous avouerez. Sur le chemin, il y avait non seulement la façade grandiose de l'église du Taur que je ne cessais d'admirer (je la trouvais immensément haute), mais aussi, au bout de la rue, la librairie Maldoror au charme désuet mais incomparable quand on aime les vieux livres... J'ajouterais seulement un P bis pour "propreté" qui mériterait de s'améliorer dans certains quartiers. Mais bon, ça ne gâche quand même pas le plaisir de flâner dans ses petites ruelles ou le long de ses grandes avenues dégagées.

      RépondreSupprimer

    Bonjour, vous êtes bien chez Tambour Major.

    Ce billet vous a plu ? Il vous fait réagir ?
    Laissez donc un commentaire grâce au magnifique formulaire mis à votre disposition.

    Z'allez voir, ce n'est pas bien compliqué :

    1) Ecrivez votre petit mot doux dans l'espace de saisie ci-dessus.
    2) Identifiez-vous : sous Sélectionner le profil, cochez Nom/URL.
    3) Saisissez votre nom de scène, votre pseudonyme ou celui de votre chat si c'est ce dernier qui écrit.
    4) Si vous avez un blog, vous pouvez lui faire de la pub en mettant son adresse dans la case URL.
    Sinon passez directement à l'étape suivante.
    5) Cliquez sur Publier.
    6) Tadaaaaaam ! Sous vos yeux ébahis, votre commentaire s'affiche dans toute sa splendeur.

    Elle est pas belle la vie ?
    À bientôt !