Pas plus tard qu'il n'y a pas longtemps, je me trouvais au cœur de la patrie du cassoulet. Non pas pour en savourer un en bonne compagnie mais pour me balader. Car oui, toi lecteur d'un jour ou d'une vie, sache que Castelnaudary est une charmante ville que traverse le Canal du Midi dans laquelle il fait bon venir se promener.
Sortant de ma voiture à peine garée sur un vaste parking situé en contrebas de la vieille ville, je me trouvai nez à nez avec une boutique du meilleur aloi offrant à la vue du visiteur toute une variété de conserves et de préparations locales. Malgré mon appétence notoire pour la bonne chaire, mon œil fut en réalité attiré par les poteries culinaires exposées en devanture. D'abord toute une série de cassoles de toutes les tailles imaginables, allant de la portion individuelle à des volumes bien plus généreux, puis des plats ronds vernissés, enfin un drôle d'engin ressemblant à une sorte de grosse terrine ovoïdale dont j'ignorais tout autant le nom que la fonction.
En effet je suis friand de ces vieilleries qui racontent une histoire,
comme les casseroles en cuivre étamé et les cocottes en fonte qui
constituent la base de ma batterie de cuisine ou encore la jolie cassole que j'utilise à l'occasion. Est-ce que mon plat sera
meilleur là dedans que dans une cocotte en fonte que je mettrai au four
de la même manière ? Peut-être. Je n'en sais rien, et je m'en
contrefiche car, au fond, ce n'est pas cela qui est important. Non : ce
qui m'importe c'est le plaisir de cuisiner, d'essayer et de surprendre mes convives.
Évidemment intrigué par l'allure ésotérique du bidule, je poussais la porte du magasin pour examiner l'objet d'un peu plus près. Je l'ignorais à cet instant mais il m'en fallait absolument un.
La dame qui tient la boutique m'a expliqué que cet objet s'appelle un diable. A titre personnel, elle y prépare ses pommes de terres et légumes farcis ainsi que ses poulets. On pourrait s'en servir pour cuisiner tout un tas de trucs, du simple ragout de légumes au poulet rôti du dimanche, en passant par l'épaule d'agneau. La cuisson se fait au four, bien entendu, mais le diable peut tout aussi bien se poser sur la braise où il remplira parfaitement son office.
Malgré quelques recherches, j'ignore pourquoi cet objet s'appelle un diable. Car, en cuisine, un diable c'est tout autre chose - une sorte que casserole rondouillarde - et cela sert à cuire les patates. Peut-être les deux petites cornes qui servent à manipuler le couvercle et à son utilisation dans un feu de bois, en ont-elles suggéré le nom ?
Comme je l'ai déjà écrit un peu plus haut, je n'avais absolument pas besoin de ce bidule tout de même assez encombrant (il occupe à lui seul près de la moitié de ma plaque de cuisson qui est en 90 !). Paradoxalement, c'est son caractère totalement superflu qui le rend parfaitement indispensable. Et j'imagine très bien que l'on puisse y préparer, de manière totalement hérétique - quoique la provenance de l'objet et son lieu de fabrications constituent d'indéniables circonstances atténuantes - un délicieux cassoulet, des ragouts et, probablement aussi, toute la cuisine qui se fait dans ce genre d'ustensile, comme elle se pratique en Alsace par exemple J'ai d'ailleurs récupéré quelques fiches de recettes laissées en libre service à la caisse de l'antre des merveilles, afin de guider mes élans créatifs.
A présent il ne me reste pus qu'une chose à faire : l'essayer !
Mes meilleurs voeux pour 2021 de : santé , bonheur , cuisine ...
RépondreSupprimer"Malgré mon appétence notoire pour la bonne chaire" : la chaire, c'est pour monsieur le curé. Je préfère la bonne chère, mes papilles gustatives également ! Bonne année, profitez bien de la bonne chère... avec modération toutefois.
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