Cela fait maintenant trois heures que notre petit groupe patiente, en transit à l'aéroport de Lisbonne, sous la pluie et la grisaille. Une trentaine de personnes dont la moyenne d'âge est plus proche de la retraite que de leur première cuite. Le contact est bon et l'ambiance m'a l'air tout à fait sympathique.
Soudain une farandole d'hôtesses en uniforme traverse l'espace d'attente en un ballet doublement aérien puis se groupe en essaim autour de la porte d'embarquement. Aussitôt un éclair d'excitation parcourt les futurs passagers. Encore quelques instants puis nous embarquons à bord d'un A330 de la compagnie TAP en partance pour Salvador de Bahia. Une fois installé, je me dis que les 8 heures de vol vont être longues : bien à l'étroit dans mon fauteuil high-tech, mes jambes scrutent le moindre intestice susceptible de me procurer un semblant de confort supplémentaire. J'aurais dû garder avec moi un comprimé de Stillnox histoire de me mettre KO pendant toute la traversée. A mon avantage je me trouve assis en bord de travée ce qui me permet d'extirper une jambe de son carcan pour l'allonger, me donnant ainsi l'illusion d'être parfaitement à mon aise. De plus, ma voisine est de gabarit cure-dents : elle ne se battra pas pour l'accoudoir !
A présent l'avion se remplit. Bruits métalliques de ceintures qui claquent, gens qui bavardent en demi-chuchotement, le sensuel chuintement du lusitanien dont le sens m'échappe totalement. Les hautparleurs diffusent de la variété portugaise dans un froufrou de vêtements qui se froissent, de poches plastiques qui crissent, le ronron des moteurs sous les pieds.
17h30 heure française, 16h30 heure locale. Les stewarts ferment les coffres, le calme tombe, le commandant prend la parole, un bébé pleure...
Nous décollons.
18h20 / 17h20 / 14h20 je ne sais plus quelle heure il est !!
Nous avons déjà parcouru 133 Km. Il nous en reste encore 6319.
Altitude 8700 mètres.
Température extérieure : -42°C
Arrivée prévue : 22h locales.
Pour tuer le temps je regarde en boucle "Tempête de boulettes géantes" en VO non sous-titrée. Mais pourquoi j'ai pas gardé un Stillnox avec moi ?? Arf, j'ai même oublié mes boules Quies afin de m'isoler dans un cocon de silence. Je demande au personnel de bord si par le plus grand des hasards ils n'en auraient pas à disposition.... mais, comment on dit "boules Quies" en anglais ?? Bon, finalement je réussis à me faire comprendre et on me propose d'acquérir une paire de bouchons d'oreilles pour la modique somme de ... 9€ ! Hé oui ma chère Simone ! Namého... ils ont fumé du kérosène dans cette compagnie ou quoi ? A ce tarif là, je préfère encore me passer de ce petit gadget pourtant utile en de telles circonstance. J'utiliserai les écouteurs de mon Ipod qui leur tiendront place, même si c'est avec une efficacité moindre.
21h45 heure de Salvador : plus qu'une demi heure avant l'atterrissage... Température au sol : 28°C. Ca va nous changer du froid et de la neige !
Je suis crevé et j'ai mal au dos. Vivement que nous soyons installés à l'hôtel...
Nous nous sommes posés. Quelques applaudissements fusent. Je ne sais pas pourquoi je trouve ça aussi débile que d'applaudir un film pendant le générique de fin... Sitôt la lumière revenue à bord, les passagers de lèvent dans l'anarchie la plus totale, chacun luttant pour récupérer son bagage à main. Nous saluons l'équipage et nous lançons tête baissée dans le cordon hombilical du tarmac.
Muni de mon passeport et des documents destinés à la douane, nous patientons une bonne heure dans un hall de l'aéroport en attente d'un examen de passage que tous espérons purement formel. Il faut chaud, l'air est lourd, épais et humide. L'odeur des vacances est palpable... Les douaniers n'ont pas l'air particulièrement zélés et tamponnent assez distaitement tout ce qu'on présente à la mâchoire d'acier de leur tampon. "Clong, clong clong" ça défile finalement assez vite.
Après avoir récupéré nos bagages qui avaient eu la délicatesse de bien vouloir nous suivre sagement de soute en soute, tout le monde monte dans le car, accueillis par notre tonique guide locale, direction la baie de Salvador où nous attend notre très bel hôtel dominant les flots du haut de son promontoire, ainsi que notre premier repas brésilien. Tandis que les mines acccusent la fatigue du voyage, les esprits sont déjà tournés vers les découvertes qui nous attendent dès le lendemain matin, après une bonne mais courte nuit de sommeil.
A suivre...
AHHH j'espère que les photos viendront. Je vais suivre avec impatience ton séjour au Brésil que je connais un peu. Salvador pour commencer c'est sympa
RépondreSupprimerLes boules Quiès, en anglais ça se dit
RépondreSupprimer«ear plugs». Comme butt-plug mais pour les oreilles :-P
Tu as au contraire bien fait d'oublier le Stilnox : Tu cumulais déjà les risques de faire une thrombose veineuse profonde (vol de nuit, de durée supérieure à six heures, ta grande taille...). Le somnifère en aurait ajouté un de plus.
Pourtant, c'est bien comme tout un A330 !
RépondreSupprimerMais c'était un voyage organisé (et avec de parfaits inconnus ?) ou bien ?...
@ Alain : Les photos sont pour bientôt ;)
RépondreSupprimer@ Eric :
1/ Mais où avais-je donc la tête ? C'était pourtant évident ! :D
2/ Houlà, je m'en souviendrai pour les prochaines fois !!
@ Kynseker :
1/Quand on mesure 1.90m, un A330 c'est tout petit... surtout quand on a de grandes jambes !
2/ Réponse dans le prochain billet... la question a déjà été posée ailleurs, je vais donc prendre le temps d'y apporter une réponse claire.
Je fais à quelques centimètres près la même taille et je supporte bien l'A330... L'âge sans doute :-D
RépondreSupprimerPour le reste, je vais de ce pas lire la suite ! :-)