Voilà déjà une semaine que je n'ai rien écrit, mon dieu que le temps passe vite ! Nous sommes vendredi soir (voire samedi matin...) et j'ai l'impression que lundi était hier.
En ce moment j'ai un peu la désagréable impression de passer ma vie au boulot à vrai dire.
Lundi ne rime pas avec ravioli, non, mais avec "cours à la Fac" qui monopolisent ma journée de 9h30 à 18h30 sans discontinuer. Je ne vous raconte pas dans quel état de décrépitude je me trouve à l'issue de ce marathon des méninges ! Il ne me tarde qu'une chose : rentrer chez moi, manger et me coucher sans demander mon reste. Une tasse de bouillon, un suppo et au lit !
Mardi fut à divers titres absolument mémorable.
Quelque soit l'endroit où je suis amené à travailler, je m'évertue à battre des records à la con. Un dont je n'explique pas l'origine consiste à partir de mon lieu de travail le plus tard possible, de préférence à une heure où tout est fermé depuis longtemps. Je me souviens notamment d'une des fois où, resté un peu plus tard pour boucler un dossier super chiant, je me suis retrouvé enfermé dans les locaux de la Cour d'Appel. J'avais déjà expérimenté la chose et étais jusqu'alors parvenu à en sorir. L'expérience fut d'ailleurs assez étrange : me retrouver absolument seul dans cet immense bâtiment qui en journée ressemble à une fourmillère, entre le claquement des pas sur le marbre, le battement des portes, le froufrou des robes noires et l'étrange mélopée constituée par le résonnement des chuchotement et discussions dont seuls les murs gardent le secret. Cette fois là il n'était pourtant pas beaucoup plus tard (21h je crois). Aussi quelle ne fut pas ma surprise de trouver non seulement la porte principale solidement fermée à clé comme de coutume, mais surtout les accès secondaires connus des seuls initiés - habituellement ouverts passé 20h - également condamnés par un lourd verrou. Me voici donc à 21h et des poussières pendu à mon téléphone pour demander de l'aide à un collègue qui connaissait les lieux mieux que moi et qui sut m'indiquer une porte dérobée par laquelle je pus m'extirper du vaisseau fantôme. 21h, ce n'est finalement pas très tard. Non...
Car ce mardi j'ai explosé le record : dernier mail envoyé du bureau à 23h30 !! Oué, ça fait un peu "no-life" mais quand à 17h , ma secrétaire Hélène a explosé de rire en se rendant compte que le fichier sur lequel on bossait depuis 2h venait d'être effacé par une mauvaise manipulation, moi ça ne m'a pas fait rire du tout. Je l'aime bien ma secrétaire, je dis "ma" bien que je trouve répugnant ce possessif et le rapport de subordination qu'il induit, car j'avoue que sans elle je serais dans une incommensurable merdouille. Hélène c'est un peu notre Doris à nous (oui, Doris, de Némo ) : un peu blonde sur les bords (ils sont parfois larges), qui rigole beaucoup, et surtout capable des gaffes les plus monumentales, comme proposer à une étudiante totalement aveugle de lui allumer la lumière, ou encore - aidant sa fille à faire ses devoirs - de téléphoner à une collègue pour lui demander s'il y a 60 ou 99 cm dans un mètre... Je vous jure que c'est vrai. Mais c'est aussi pour ça qu'on l'aime !
Donc mardi soir, après avoir explosé de rire (nan, c'était pas de la nervosité) suite au trucidage en bonne et due forme de fichier - boarf, une broutille : juste des relevés universitaires de notes sur lequel on venait de passer la moitié de l'après midi - je m'emparais du dossier, m'enfermais dans mon bureau et n'en sortai que 6 heures plus tard, une fois son compte réglé une bonne fois pour toute. Je donne peut être l'impression d'un stakhanoviste associable mais vous assure qu'il n'en n'est rien !
Mercredi, journée exceptionnelle comme je les aime. Après avoir très mal dormi pendant 5 courtes heures, me voici enchaînant 6 heures de cours en compagnie d'étudiants plus ou moins réactifs sur un sujet pas polémique du tout : l'arrêt de 2005 rendu par la Cour d'Appel de Bordeaux à propos du "Mariage de Bègles". Pour éviter que tout ça parte en vrille totale, je m'efforce de rendre le sujet hyper technique et de l'éloigner des conversations de café du commerce. Ca a l'air de plutôt fonctionner. Ouf : c'est déjà ça de pris ; je crois ma journée sur le point de s'achever tranquillement. Grave erreur.
Un peu plus tard en effet, Outlook m'apprend sur le coup de 16h qu'un prof sera dans l'impossibilité d'assurer ses cours du second semestre - dans une matière aussi fondamentale que la procédure pénale - en raison du refus d'autorisation de cumul opposé par son supérieur hierarchique. Ouéééy ! J'adore ce genre de nouvelle qui a le don de ruiner le moral des troupes et qui en outre nous fait passer pour une bande de joyeux rigolos auprès des étudiants qui pensent que c'est fait exprès pour les dégouter. Ben voyons ! C'est trop simple comme ça, alors on s'amuse à s'auto-saborder... Nan mais j'vous jure ! Donc, je me retrouve sans prof pour un cours magistral sensé débuter 3 jours après. Génial ! Je vous raconte pas la montée d'adrénalyne et la bonne dose de stress. A ce jour nous sommes d'ailleurs toujours en recherche d'un impétrant...
Jeudi je profite de n'avoir pas cours à 8h pour faire une petite grâce matinée jusqu'à 7h30 du matin. Luxe ! Quelques rendez-vous par-ci par-là, quelques coups de fil en quête de la nouvelle star, entendez un prof de procédure pénale, puis une bonne séance de sport à suer sang et eau pour faire retomber la pression des derniers jours. Et hop 300kg sur la presse, et même pas mal au guibolles.
Rentré chez moi je pensais passer une bonne soirée peinard à bouquiner vautré dans mon canapé à écouter des CD de Schumann que m'a offert un étudiant (oué, y'a des gens bien aussi !) mais énorme surprise alors que j'ouvre ma boite mail. Une notification FaceBook ainsi rédigée :
Je traduis dans les grandes lignes : Je m'appelle Marcelo raul tambour-major [NDLR : j'ai modifié le nom hein !!] je suis d'Argentine et je recherche tous les tambour-major par facebook.
Ca alors !! Les tambour-major parlent au tambour-major ! [NDLR : tambour-major n'est pas mon vrai patronyme hein !! Voyez l'origine de ce pseudo dans cet autre billet] Je savais qu'il y avait d'autres familles portant ce patronyme en particulier en Argentine car un oncle de mon grand-père paternel (rital) était parti s'y installer lors du grand exode italien d'après la première Guerre Mondiale. Mes grands parents eux mêmes sont arrivés en France à la même époque. Je bondis donc sur l'occasion et réponds illico à ce message. Aussitôt une réponse surgit : nous nous connectons dans la foulée sur MSN et papoterons toute la soirée (mille excuses à ceux qui ont tenté de m'intercepter et à qui je n'ai point répondu mais la circonstance était tout à fait exceptionnelle).
Mon interlocuteur s'appelle Raul, a 24 ans, habite au beau milieu de l'Argentine dans un bled paumé au milieu de la pampa. Il me pose plein de questions sur ma famille, je lui en pose sur la sienne : à quel degré sommes nous parents ? Nous n'aurons pas la réponse exacte, mes grands parents tambour-major étant piémontais, les siens siciliens... mais ritals dans les deux cas. D'ailleurs, fait troublant, nos père et grand-père respectifs ont des second prénoms similaires. Cela ne veut peut être rien dire, mais cela rajoute à l'identification familiale qui est en train de se tisser à 6000 km de distance. On échange quelques photos de nos familles, histoire de faire un peu connaissance, le tout dans un espagnol truffé d'expressions et tournures typiquement argentines, ce qui me contraint à une certaine gymnastique intellectuelle pour en distordre le sens et en retrouver la signification en bon castillan, langue que je manie avec une certaine aisance même si les premières minutes ont révélé un début d'oxydation... Un peu plus tard j'échange trois phrases avec son père.
Troublant ! Vraiment c'est une expérience assez étrange que de rencontrer des gens se trouvant à l'autre bout de la planète, portant le même nom, ayant la même histoire, et dont un ancêtre commun - peut être fort lointain - unit indiscutablement notre lignage. Car je puis vous assurer que même en italie, le patronyme en question n'est pas le plus commun.
Il est minuit passé lorsque nous nous disons au revoir. Un pont est lancé par delà les océans. Etrange sensation... vraiment !
En ce moment j'ai un peu la désagréable impression de passer ma vie au boulot à vrai dire.
Lundi ne rime pas avec ravioli, non, mais avec "cours à la Fac" qui monopolisent ma journée de 9h30 à 18h30 sans discontinuer. Je ne vous raconte pas dans quel état de décrépitude je me trouve à l'issue de ce marathon des méninges ! Il ne me tarde qu'une chose : rentrer chez moi, manger et me coucher sans demander mon reste. Une tasse de bouillon, un suppo et au lit !
Mardi fut à divers titres absolument mémorable.
Quelque soit l'endroit où je suis amené à travailler, je m'évertue à battre des records à la con. Un dont je n'explique pas l'origine consiste à partir de mon lieu de travail le plus tard possible, de préférence à une heure où tout est fermé depuis longtemps. Je me souviens notamment d'une des fois où, resté un peu plus tard pour boucler un dossier super chiant, je me suis retrouvé enfermé dans les locaux de la Cour d'Appel. J'avais déjà expérimenté la chose et étais jusqu'alors parvenu à en sorir. L'expérience fut d'ailleurs assez étrange : me retrouver absolument seul dans cet immense bâtiment qui en journée ressemble à une fourmillère, entre le claquement des pas sur le marbre, le battement des portes, le froufrou des robes noires et l'étrange mélopée constituée par le résonnement des chuchotement et discussions dont seuls les murs gardent le secret. Cette fois là il n'était pourtant pas beaucoup plus tard (21h je crois). Aussi quelle ne fut pas ma surprise de trouver non seulement la porte principale solidement fermée à clé comme de coutume, mais surtout les accès secondaires connus des seuls initiés - habituellement ouverts passé 20h - également condamnés par un lourd verrou. Me voici donc à 21h et des poussières pendu à mon téléphone pour demander de l'aide à un collègue qui connaissait les lieux mieux que moi et qui sut m'indiquer une porte dérobée par laquelle je pus m'extirper du vaisseau fantôme. 21h, ce n'est finalement pas très tard. Non...
Car ce mardi j'ai explosé le record : dernier mail envoyé du bureau à 23h30 !! Oué, ça fait un peu "no-life" mais quand à 17h , ma secrétaire Hélène a explosé de rire en se rendant compte que le fichier sur lequel on bossait depuis 2h venait d'être effacé par une mauvaise manipulation, moi ça ne m'a pas fait rire du tout. Je l'aime bien ma secrétaire, je dis "ma" bien que je trouve répugnant ce possessif et le rapport de subordination qu'il induit, car j'avoue que sans elle je serais dans une incommensurable merdouille. Hélène c'est un peu notre Doris à nous (oui, Doris, de Némo ) : un peu blonde sur les bords (ils sont parfois larges), qui rigole beaucoup, et surtout capable des gaffes les plus monumentales, comme proposer à une étudiante totalement aveugle de lui allumer la lumière, ou encore - aidant sa fille à faire ses devoirs - de téléphoner à une collègue pour lui demander s'il y a 60 ou 99 cm dans un mètre... Je vous jure que c'est vrai. Mais c'est aussi pour ça qu'on l'aime !
Donc mardi soir, après avoir explosé de rire (nan, c'était pas de la nervosité) suite au trucidage en bonne et due forme de fichier - boarf, une broutille : juste des relevés universitaires de notes sur lequel on venait de passer la moitié de l'après midi - je m'emparais du dossier, m'enfermais dans mon bureau et n'en sortai que 6 heures plus tard, une fois son compte réglé une bonne fois pour toute. Je donne peut être l'impression d'un stakhanoviste associable mais vous assure qu'il n'en n'est rien !
Mercredi, journée exceptionnelle comme je les aime. Après avoir très mal dormi pendant 5 courtes heures, me voici enchaînant 6 heures de cours en compagnie d'étudiants plus ou moins réactifs sur un sujet pas polémique du tout : l'arrêt de 2005 rendu par la Cour d'Appel de Bordeaux à propos du "Mariage de Bègles". Pour éviter que tout ça parte en vrille totale, je m'efforce de rendre le sujet hyper technique et de l'éloigner des conversations de café du commerce. Ca a l'air de plutôt fonctionner. Ouf : c'est déjà ça de pris ; je crois ma journée sur le point de s'achever tranquillement. Grave erreur.
Un peu plus tard en effet, Outlook m'apprend sur le coup de 16h qu'un prof sera dans l'impossibilité d'assurer ses cours du second semestre - dans une matière aussi fondamentale que la procédure pénale - en raison du refus d'autorisation de cumul opposé par son supérieur hierarchique. Ouéééy ! J'adore ce genre de nouvelle qui a le don de ruiner le moral des troupes et qui en outre nous fait passer pour une bande de joyeux rigolos auprès des étudiants qui pensent que c'est fait exprès pour les dégouter. Ben voyons ! C'est trop simple comme ça, alors on s'amuse à s'auto-saborder... Nan mais j'vous jure ! Donc, je me retrouve sans prof pour un cours magistral sensé débuter 3 jours après. Génial ! Je vous raconte pas la montée d'adrénalyne et la bonne dose de stress. A ce jour nous sommes d'ailleurs toujours en recherche d'un impétrant...
Jeudi je profite de n'avoir pas cours à 8h pour faire une petite grâce matinée jusqu'à 7h30 du matin. Luxe ! Quelques rendez-vous par-ci par-là, quelques coups de fil en quête de la nouvelle star, entendez un prof de procédure pénale, puis une bonne séance de sport à suer sang et eau pour faire retomber la pression des derniers jours. Et hop 300kg sur la presse, et même pas mal au guibolles.
Rentré chez moi je pensais passer une bonne soirée peinard à bouquiner vautré dans mon canapé à écouter des CD de Schumann que m'a offert un étudiant (oué, y'a des gens bien aussi !) mais énorme surprise alors que j'ouvre ma boite mail. Une notification FaceBook ainsi rédigée :
Objet : family !!!!!!!! jajajajjajajaja
"yo soy marcelo raul tambour-major soy de argentina y estoy buscando a todos los tambour-major por facebook si te unis gracias desde ya."
Je traduis dans les grandes lignes : Je m'appelle Marcelo raul tambour-major [NDLR : j'ai modifié le nom hein !!] je suis d'Argentine et je recherche tous les tambour-major par facebook.
Ca alors !! Les tambour-major parlent au tambour-major ! [NDLR : tambour-major n'est pas mon vrai patronyme hein !! Voyez l'origine de ce pseudo dans cet autre billet] Je savais qu'il y avait d'autres familles portant ce patronyme en particulier en Argentine car un oncle de mon grand-père paternel (rital) était parti s'y installer lors du grand exode italien d'après la première Guerre Mondiale. Mes grands parents eux mêmes sont arrivés en France à la même époque. Je bondis donc sur l'occasion et réponds illico à ce message. Aussitôt une réponse surgit : nous nous connectons dans la foulée sur MSN et papoterons toute la soirée (mille excuses à ceux qui ont tenté de m'intercepter et à qui je n'ai point répondu mais la circonstance était tout à fait exceptionnelle).
Mon interlocuteur s'appelle Raul, a 24 ans, habite au beau milieu de l'Argentine dans un bled paumé au milieu de la pampa. Il me pose plein de questions sur ma famille, je lui en pose sur la sienne : à quel degré sommes nous parents ? Nous n'aurons pas la réponse exacte, mes grands parents tambour-major étant piémontais, les siens siciliens... mais ritals dans les deux cas. D'ailleurs, fait troublant, nos père et grand-père respectifs ont des second prénoms similaires. Cela ne veut peut être rien dire, mais cela rajoute à l'identification familiale qui est en train de se tisser à 6000 km de distance. On échange quelques photos de nos familles, histoire de faire un peu connaissance, le tout dans un espagnol truffé d'expressions et tournures typiquement argentines, ce qui me contraint à une certaine gymnastique intellectuelle pour en distordre le sens et en retrouver la signification en bon castillan, langue que je manie avec une certaine aisance même si les premières minutes ont révélé un début d'oxydation... Un peu plus tard j'échange trois phrases avec son père.
Troublant ! Vraiment c'est une expérience assez étrange que de rencontrer des gens se trouvant à l'autre bout de la planète, portant le même nom, ayant la même histoire, et dont un ancêtre commun - peut être fort lointain - unit indiscutablement notre lignage. Car je puis vous assurer que même en italie, le patronyme en question n'est pas le plus commun.
Il est minuit passé lorsque nous nous disons au revoir. Un pont est lancé par delà les océans. Etrange sensation... vraiment !
Me faire enfermer au bureau, ça m'est arrivé plusieurs fois, et heu, je n'aime pas trop ça. :) Aujourd'hui, je travaille chez moi, donc pas de danger...
RépondreSupprimerSi tu veux rigoler, tu peux demander à Hélène de convertir un mètres en pieds pouces du Canada... juste pour voir. ;P
Sinon, avec Fessebouc, je me suis rendu compte qu'il y avait plusieurs gars qui avaient le même nom (et prénom) que moi. C'est dérangeant, on se sent moins unique...