Lorsque l'on est en Argentine, il y a deux choses auxquelles on doit très vite s'habituer : risquer sa vie à chaque fois que l'on traverse la rue, et manger de la viande en quantité industrielle. Vous remarquerez qu'il convient de s'affranchir préalablement de la première pour pouvoir s'adonner librement à la seconde... La vie est un sport de combat.
La viande en Argentine est de très bonne qualité et globalement peu chère de sorte qu'il y en a presque à tous les repas. Étant carnivore ascendant vorace, autant dire que je ne me prive pas.
A noter que ici le mot "carne", qui signifie "viande", s'applique uniquement à la viande rouge. Pour désigner le poulet par exemple il ne faut pas dire "carne" mais "pollo" (poulet). Parler de "carne de pollo" est un non-sens...
Ce qui surprend à propos de la viande, c'est le mode de cuisson. Ou plutôt le temps de cuisson. En France le moindre bifteck serait cuit à feu très vif quelques minutes de chaque côté puis servi saignant ou rosé. Ici, point du tout car la technique de l'asado veut que la cuisson se fasse à feu doux et longtemps, voire très longtemps. Et pourtant le résultat est miraculeux : de la viande tendre et savoureuse. Oui oui : tendre !
Et pour obtenir de la viande tendre, ici, il faut la cuire longtemps. En effet, la phase de rancissement est réduite à sa plus simple expression : sitôt abattue, sitôt manjue ! Du coup, la viande qui n'a pas reposé est davantage gorgée d'eau, donc elle sèche moins vite à la cuisson, et surtout comme elle n'a pas ranci, il faut qu'elle cuise plus longtemps et à feu doux pour devenir moelleuse. Exactement le contraire de ce que l'on fait chez nous.
Pour accompagner son assiette de barbaque - de "carne" donc - il y bien entendu tout un arsenal de sauces que l'on trouve un peu partout sur la planète : du ketchup, de la sauce barbecue, un ersatz sucré de moutarde (on peut néanmoins trouver de la véritable moutarde - piquante à souhait mais hors de prix - dans certains supermarchés), de la mayonnaise plus ou moins dégueulasse, ou encore une sauce rosâtre appelée ici sauce samouraï. Mais surtout, il existe la sauce typiquement Argentine indispensable à tout asado digne de ce nom. Un accompagnement sans lequel un morceau de viande serait à peine présentable : le chimichurri.
Le chimichurri est une sauce condiment composée d'un mélange d'ingrédients locaux : du piment chilien doux nommé "aji", de l'ail, de l'oignon, de l'origan, un genre de paprika un peu piquant nommé "pimenton", du persil, de l'huile et du vinaigre. Le résultat donne une sauce assez fluide, acidulée, très légèrement piquante et qui développe une agréable chaleur en bouche, sans vous cautériser les gencives ni vous anesthésier la langue. Purement génial, l'essayer c'est l'adopter !
C'est bien simple, depuis que j'en ai acheté un pot, j'en mets partout : avec la viande bien sûr, mais également sur du riz blanc, sur les pâtes... J'imagine que sur des patates vapeur ça ne devrait pas être mal non plus. Bref voilà une jolie petite découverte culinaire dont j'aurais à présent bien du mal à me passer !
Il faut te lancer dans l'import-export de sauce entre l'Argentine et la France, allez soyons fous entre l'Argentine et l'Europe.
RépondreSupprimerC'est une idée. Cela dit, c'est un marché de niche déjà fortement concurrentiel. Pas sûr que j'aie les reins assez solides ;-)
Supprimerc'estmarrant de faire connaissance avec les autres traditions culinaires ! bonne journée et bisous
RépondreSupprimerOn apprend beaucoup d'un pays à travers la nourriture.
SupprimerOoooh mais j'adore ça moi c'est troooop bon en effet. :D
RépondreSupprimerT'as goûté ça où ? En France ?
SupprimerJe goûterais bien...
RépondreSupprimerSi je t'envoie un pot de moutarde, tu m'envoies un pot de chimichurri ? :)
Pas sûr que l'un et l'autre résistent au voyage... Logé au coeur d'un valise moelleuse, ce sera beaucoup plus sûr ;-)
Supprimer:P
SupprimerUn ventre, tu es un ventre ;p
RépondreSupprimerOui... Ne me dit pas que ça t'étonne :-)
SupprimerBen un peu, si.
SupprimerTu m'en ramène un quand tu reviens? ^_^
RépondreSupprimerEt tu viens le chercher à Toulouse ?
Supprimer¡Tengo hambre!
RépondreSupprimer¡ Yo también ! :-)
SupprimerA priori, tu ne cuits pas ta viande comme eux!:)
RépondreSupprimerDétrompe toi. Cette viande a cuit 1/2 heure au four. Je penche pour la présence de colorants... Ou alors un phénomène paranormal.
SupprimerTu as de la chance de manger autant de viande, je t'envie!!!
RépondreSupprimerOui, tu peux... En 2 mois, je n'ai mangé de poisson qu'une seule fois !
SupprimerJuste petite précision, el aji n'est pas exclusivement chilien. On le trouve partout en Amérique latine. Je le connais bien. Chez nous utilisé aussi pour la viandee les pommes des terre et les empanadas.
RépondreSupprimerCe qui m'émerveille, c'est la grande variété de piments et de saveurs que l'on trouve en Amérique Latine. Il y a une richesse culinaire incroyable. Et surtout taille et force ne sont pas corrélatives !!
SupprimerEt pourtant t'est pas au Pérou. Là-bas! Miam!!
RépondreSupprimerOn peut commander un pot ? Genre en échange d'une pinte/verre à ton retour ? #miam
RépondreSupprimerJ arrive dès que j' ai perdu 19 kilos
RépondreSupprimerJe laisse le Chimichurri aux autres, suis pas très sauce pimentée. Par contre, je veux bien un morceau de barbaque!
RépondreSupprimerj ai le souvenir immense et encore présent 3 années apres d'un morceau de carne argentin mangé dans un resto en italie, un pure délice, tendresse
RépondreSupprimernonfaut carrément ouvrir un resto, il n'y en a pas bcp des argentins sur Paris... Reviens vite !!!
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