C'était il y a trois semaines. Quatre petit jours à Lisbonne qui font du bien. Quatre petit jours dans une ville dont j'avais à peine effleuré les rives du Tage un matin de janvier alors que je rentrais d'un long voyage au Brésil. Autant dire que je n'avais rien vu.
Et puis cela faisait un petit moment que j'avais très envie d'aller visiter Lisbonne et m'imprégner un petit peu de cette ville et de ce pays dont je ne connais en réalité pas grand chose.
L'occasion a fait le larron.
Avec deux amis, nous avions loué un appartement en plein cœur du quartier Alfama. Un joli appartement sous les toits, lumineux et cosi tout ce qu'il faut qui nous a permis de nous sentir aussitôt comme chez nous.
Depuis les fenêtres de la cuisine, notre regard portait sur les jardins cachés, leur calme intemporel et les odeurs succulentes qui s'en dégagent une fois la fraîcheur du soir tombée.
Quatre petits jours qui m'ont donné un premier aperçu de la ville aux sept collines, ses points de vue, sa lumière, son architecture, son rythme, sa langue qui m'est imperméable et dont l'accent si doux a si bien contribué à m'arracher de mon quotidien.
J'en avais tellement besoin.
Ho Lisbonne, que j'ai aimé me noyer jusqu'à l'ivresse dans ton ciel si bleu sur lequel se dessine si bien la pierre blanche de tes clochers. Ce bleu incroyable qui couronne tes toits et contraste si extraordinairement avec l'exubérante crinière incandescente de tes bougainvilliers.
Ô combien j'ai adoré me promener dans tes rues pleines de nostalgie à Alfama, et me laisser envoûter par cette impression étrange qu'elles me replongeaient dans une sorte de passé pas si lointain et si plus proche à la foi. Celui de mes grands parents probablement.
Ce temps d'antan propice à une certaine forme d'insouciance.
Ce temps où l'on entrait dans les maisons par la cuisine. Ce temps où l'on discutait sur le palier entre voisins en rentrant du marché, un sac de courses à la main avec le linge qui sèche à la fenêtre.
Ce temps où l'on entrait dans les maisons par la cuisine. Ce temps où l'on discutait sur le palier entre voisins en rentrant du marché, un sac de courses à la main avec le linge qui sèche à la fenêtre.
Cette époque où l'on faisait cuire son riz avec un dés de bouillon de volaille dans une cocotte en aluminium cabossé.
Comme ce riz simple et pourtant délicieux que j'ai pu savourer avec un poulet au curry formidable, à l'ombre d'un bouiboui familial trouvé par hasard au détour d'une rue, mère et fils en salle, et la grand-mère aux fourneaux. Les saveurs d'antan... madeleine de Proust !
Comme ce riz simple et pourtant délicieux que j'ai pu savourer avec un poulet au curry formidable, à l'ombre d'un bouiboui familial trouvé par hasard au détour d'une rue, mère et fils en salle, et la grand-mère aux fourneaux. Les saveurs d'antan... madeleine de Proust !
Quatre petits jours hors du temps, perdu entre ciel et mer, à l'ombre
des ruelles et des musées, comme une préfiguration des vacances à venir et qui commencent bientôt.
Oh oui, Lisbonne, je reviendrai te voir.
Obrigado !
Les habitants sont en train de se révolter contre l'afflux des touristes qui font des "teufs" bruyantes toute la nuit dans les rues sans respect pour les autochtones et font grimper le prix des loyers ; car les propriétaires ont flairé la bonne affaire, si bien que les Lisboètes ne peuvent plus suivre et sont victimes d'une grave crise du logement. L'afflux d'acquéreurs français (exil fiscal, souvent) en d'autres lieux du Portugal donne lieu à une surenchère immobilière et va provoquer, à court terme, une bétonnisation des sites les plus sauvages. Bref, Lisbonne est en train de connaître le même sort que Barcelone ou Venise.
RépondreSupprimerC'est exactement ce que nous nous disions en entendant parler toutes les langues de la planète : que restera-t-il de Lisbonne lorsque la ville sera entièrement aux mains des touristes ? Vu la situation économique du pays, c'est une aubaine pour les locaux, mais tout à la fois une plaie.
SupprimerLisbonne, je suis tombé littéralement sous le charme de cette ville, la gentillesse et la convivialité de ses habitant et surtout, sa lumière, si particulière. Je découvre ton blog, petit a petit. J'y retrouve bien souvent des maux et des humeurs communes. Merci pour ces reflexions, ces billets d'humeur et ces échanges.
RépondreSupprimerUn grand bonjour de Bruxelles
bat,
Patrick
Sois le bienvenu ici et merci pour ton commentaire. Cela fait toujours plaisir de savoir que ce que l'on écrit est partagé par d'autres.
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