La nuit silencieuse règne encore sur la ville morte. Nul vent pour faire frissonner les dernières feuilles meurtries dans leur lente et irrémédiable agonie. De leurs bras décharnés, les arbres tentent de s'agripper aux cieux scintillants tandis que derrière eux se dessine la stature bienveillante de quelques immeubles par dessus la rue déserte. A leur pied, des réverbères ivres de tristesse vomissent leur laideur à la face du bitume inerte. Un oiseau perdu traverse l'horizon en un éclair noir, sans bruit. Il n'est déjà plus là.
Le front appuyé sur la vitre froide, je contemple la beauté du néant. Moi le garçon qui hier encore se délectait de l'insouciance des jours du haut de ses vingt ans, et qui aujourd'hui au seuil de sa vie d'adulte, se demande qui il est vraiment. Par inadvertance mon regard croise mon reflet sur le verre. Et ce que j'y vois me dégoute. La nuit est si belle...
Mais voici que le ciel constellé d'étoiles blanchit peu à peu tandis que sous lui s'éveille l'astre du jour dans sa pâleur diaphane, transperçant d'abord avec mollesse l'écharpe de brume enveloppant l'horizon. Le voici, il est là le soleil rougeoyant, ce coloriste prodigieux qui, dans un éclat insoutenable, éclabousse soudain l'univers de pourpre, de violine et de magenta. Sous les coups de ses pinceaux les ténèbres se replient. Dans une lutte sans merci l'obscurité se débat en un tumulte extraordinaire dissimulé par la sublimité étourdissante la scène. Les ombres foudroyées s'évanouissent, se dissolvent, englouties par un irrésistible déluge de lumière. Progressivement le paysage se dévoile, la vie reprend son cours.
Le combat n'aura duré qu'un instant. Ce court instant ou transparait dans toute sa splendeur la sublime épaisseur du jour et le vide de l'existence.
C'est une nouvelle journée qui commence.
Une journée presque ordinaire.
Le front appuyé sur la vitre froide, je contemple la beauté du néant. Moi le garçon qui hier encore se délectait de l'insouciance des jours du haut de ses vingt ans, et qui aujourd'hui au seuil de sa vie d'adulte, se demande qui il est vraiment. Par inadvertance mon regard croise mon reflet sur le verre. Et ce que j'y vois me dégoute. La nuit est si belle...
Mais voici que le ciel constellé d'étoiles blanchit peu à peu tandis que sous lui s'éveille l'astre du jour dans sa pâleur diaphane, transperçant d'abord avec mollesse l'écharpe de brume enveloppant l'horizon. Le voici, il est là le soleil rougeoyant, ce coloriste prodigieux qui, dans un éclat insoutenable, éclabousse soudain l'univers de pourpre, de violine et de magenta. Sous les coups de ses pinceaux les ténèbres se replient. Dans une lutte sans merci l'obscurité se débat en un tumulte extraordinaire dissimulé par la sublimité étourdissante la scène. Les ombres foudroyées s'évanouissent, se dissolvent, englouties par un irrésistible déluge de lumière. Progressivement le paysage se dévoile, la vie reprend son cours.
Le combat n'aura duré qu'un instant. Ce court instant ou transparait dans toute sa splendeur la sublime épaisseur du jour et le vide de l'existence.
C'est une nouvelle journée qui commence.
Une journée presque ordinaire.