Ils firent irruption dans la rame comme deux voleurs en fuite, la police à leur trousse, le souffle court. Ils riaient, beaux dans leur exubérante jeunesse. S'adossant contre la paroi jaune du wagon ils ne se rendirent même pas compte que le métro avait repris sa course folle à travers les galeries perforant les entrailles de la ville.
Plus rien n'existe autour d'eux. Ils sont seuls au monde parmi la multitude vespérale des derniers voyageurs. Les yeux dans les yeux, son bassin fermement arrimé au sien, il caresse ses longs cheveux châtains aux reflets d'argent ondoyant en mèches souples. Ses yeux de lionne pétillent de désir. Il est fougueux dans son jean. Ses mains vont et viennent sur ses hanches. Elle feint de se débattre. "Arrête" dit-elle dans un soupir tandis que leurs lèvres s'entremêlent d'abord timidement puis qu'elle en redemande encore et encore. Et lui de succomber sans opposer résistance. Ils rient emportés par l'ivresse fauve de l'instant, intouchables.
Mais soudain les wagons s'arrêtent, les portes s'ouvrent dans un bruissement mécanique. On se frôle, on se bouscule, il doit partir. Un dernier baiser longuement appuyé jusqu'à l'ultime seconde et déjà les portes se referment. Un tremblement agite la rame. Un dernier regard en direction du quai. Il n'est plus là.
Seule, son regard plonge dans le vide, sa tête contre la vitre, l'esprit encore vagabond. Passant sa main dans ses cheveux elle tente de se redonner une contenance. Elle sait désormais qu'on la regarde. Dans un sursaut de pudeur elle se renferme et fait mine de rien, la figure faussement altière, les joues encore rosies.
La voix robotique des hautparleurs annonce la fin de mon bref voyage. Je me lève. Elle n'est plus là elle non plus. Je ne l'ai même pas vu descendre à la station précédente, moi aussi emporté par mes pensées solitaires.
Plus rien n'existe autour d'eux. Ils sont seuls au monde parmi la multitude vespérale des derniers voyageurs. Les yeux dans les yeux, son bassin fermement arrimé au sien, il caresse ses longs cheveux châtains aux reflets d'argent ondoyant en mèches souples. Ses yeux de lionne pétillent de désir. Il est fougueux dans son jean. Ses mains vont et viennent sur ses hanches. Elle feint de se débattre. "Arrête" dit-elle dans un soupir tandis que leurs lèvres s'entremêlent d'abord timidement puis qu'elle en redemande encore et encore. Et lui de succomber sans opposer résistance. Ils rient emportés par l'ivresse fauve de l'instant, intouchables.
Mais soudain les wagons s'arrêtent, les portes s'ouvrent dans un bruissement mécanique. On se frôle, on se bouscule, il doit partir. Un dernier baiser longuement appuyé jusqu'à l'ultime seconde et déjà les portes se referment. Un tremblement agite la rame. Un dernier regard en direction du quai. Il n'est plus là.
Seule, son regard plonge dans le vide, sa tête contre la vitre, l'esprit encore vagabond. Passant sa main dans ses cheveux elle tente de se redonner une contenance. Elle sait désormais qu'on la regarde. Dans un sursaut de pudeur elle se renferme et fait mine de rien, la figure faussement altière, les joues encore rosies.
La voix robotique des hautparleurs annonce la fin de mon bref voyage. Je me lève. Elle n'est plus là elle non plus. Je ne l'ai même pas vu descendre à la station précédente, moi aussi emporté par mes pensées solitaires.
J'aime tellement ces instants à la fois offerts et chipés.
RépondreSupprimerJ'adore ton récit. Quand je l'ai lu, il y avait la vidéo.
RépondreSupprimerOui il y avait la vidéo... et les sentiments !
RépondreSupprimerSaint Michel - Marcel Langer / Sain Mikhaïl Marcèl Langèr !
RépondreSupprimerj'adore la métro toulousain ! En plus, on peut glisser le long des rampes quand les chaussures sont sèches pour descendre plus vite les escaliers (et frimer un peu aussi).
je ne savais pas qu'il y avait un métro dans les petites villes campagnardes!!;-)))
RépondreSupprimerJoli texte. C'est toujours un plaisir de vous lire. :)
RépondreSupprimer(:.eril suov ed risialp nu sruojuot tse'C .etxet iloJ
RépondreSupprimerJe vois que monsieur est comme moi il regarde beaucoup les gens dans la rue dans le metro. Tu ne peux pas faire comme tout le monde lire ton journal ?
RépondreSupprimerBien beau récit
Le texte est magnifique mais moi, j'ai pas vu la vidéo :(((
RépondreSupprimer"Pendant le temps de mon séjour dans le sous sol de cette ville chatoyante je n'ai pu m'empêcher de contempler l'Harmonie dans ce qu'elle a de plus voluptueux. Ces deux êtres, ces deux corps ne faisant plus qu'un à, unis par leur complicité - à moins que ce ne fut par leur complémentarité. Deux amants offerts aux regards de tous mais invisibles à nos coeurs aveugles. Lui, elle, le monde tout entier contenu dans leur amour.
RépondreSupprimerDeux visages aux lignes simples mais rares, préservés, épargnés. Magnifiés, comme touchés par la grace, ils traversent ma conscience dans un état de demi-rêve. Perfection de leur union : l'homme et la femme faits l'un pour l'autre ; l'un avec l'autre.
Et moi assis, contemplant le spectacle de la vie, le spectacle de deux inconnus qui deviennent universels, le temps d'un bref voyage au-delà du temps et de l'espace. Moment fugace, indescriptible s'il en est, maintenant fini mais pour toujours palpitant sous ma peau."
Tu as le don de nous transporter et comme pour un bon livre, ça donne envie de lire la suite ... Le jour où tu en écris un, je veux bien faire bêta lecteur !
RépondreSupprimerSuperbe! L'impression de voir ce que tu as écrit!!
RépondreSupprimerTrès joli texte, nerveux et dynamique. Il a eu raison de partir rejoindre son mec, on s'amuse bien avec les lionnes, mais ça n'a pas la même saveur!
RépondreSupprimer@ Olivier, Gouli, Fabisounours, Karedig, Alban: Petit exercice de style et la scénette (réellement vécue) était captivante.
RépondreSupprimer@ Antoine : Ca t'a marqué dis donc les annonces en occitan ^^
@ Nigloo : On a même l'eau et l'électicité, tu te rends compte ?
@ Gildan : .etbavitpca tiaté (eucév tnemelleér) ettenécs al te elyts ed ecicrexe titeP
@ Stéphan : Parce que tu lis ton journal dans le métro toi ? ;)
@ Fred : Ferme les yeux, et regarde ;-)
@ Ek91 : J'aimerai savoir écrire ces choses là...
@ Blau : Ce n'est pas à l'ordre du jour. Tu pourras toujours relire ma thèse le moment venu. Bon, ok, ce sera un poil moins palpitant ^^
@ Flavien : Mwouahaha, je n'avais pas imaginé ça comme ça. Ce serait assez drôle en fin de compte :D
Saint Michel, c'était ma station, mon quartier pendant 2 ans, ses kebabs, ses bistrots, Le Safari, entre autres. Pas un quartier terrible mais un quartier que j'ai beaucoup aimé !
RépondreSupprimerLorsque j embrassai mon ami ds le metro, il me disait ; arretes, on va nous reconnaitre!
Je lui disais: oui et alors ?
il répondait: embrasse -moi encore, alors !
Biz
Ça a l’air sympa le métro à Toulouse …
RépondreSupprimerMoi je garde un mauvais souvenir du métro (parisien) avec la (triste) gueule des gens qui vont bosser le matin. (J’en faisais partie). C’est une des raisons qui m’a fait partir vivre en province.
Mais je ne dis pas cela pour casser l’ambiance !
Toi il faut que tu arrêtes de regarder les films de Lelouch. lol.
RépondreSupprimerBlaque à part très joliment raconté tout ça. Mais tu aurais du suivre le garçon pour le consoler de cette rupture même temporaire.
Je ne te connaissais pas un côté si fleur bleue :-)
RépondreSupprimeren tous les cas ils en ont de la chance ces deux là: ils s'aiment au grand jour et quand ils sont ensemble plus rien d'autre n'existe, bref ils sont en plein bonheur :)
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