De retour de la garden party sur le coup de une heure du matin (voir l'épisode précédent) nous gagnons non pas l'hôtel de Goiania mais un autre situé à proximité dans le village de Acreuna, Goiania étant situé à plus d'une heure et demi de route.
Acreuna, personne - à part les brésiliens qui vivent là - ne sait que ce village existe. Personne n'y va, personne ne s'y arrête, sauf par erreur ou obligation professionnelle. Il n'y a rien à y voir ni rien à y faire. Ca tombait bien, nous n'étions là qu'en transit, pour une seule nuit.
A vrai dire nous étions déjà passé par là le matin pour déposer nos bagages sans avoir pris le temps de visiter nos chambres. Mais une pointe d'inquiétude avait tout de même gagné le groupe habitué à un certain degré de luxe confort : qu'est-ce qu'un bled paumé en plein milieu de nulle part comme Acreunia, qui plus est dans un pays émergeant, pouvait offrir comme niveau de prestation hôtelière ?
Ce qui nous attendait allait dépasser de très loin nos espérances les plus folles.
Une illustration valant souvent mieux qu'un grand discours, je cède la place aux images que je commenterai au fur et à mesure.
La première surprise fut en premier lieu la taille de la chambre. Fini les suites de 40m² au 17° étage avec vue panoramique sur la ville, literie hyper-king-size et les 130 chaines de l'écran plasma... Ici la fonctionnalité est réduite à ses fondamentaux : dormir. Deux lits jumeaux séparés par un intervalle qui permet à peine de poser les pieds par terre. Une télévision "dernier cri" dont nous n'avons pas réussi à comprendre le fonctionnement (pure curiosité intellectuelle, on était trop crevés pour la regarder) et une climatisation "mécanique" ultra-silencieuse que nous avons du éteindre pour pouvoir dormir, la chaleur étant préférable aux vrombissements. Point de superflu, tout juste le strict minimum, voire un tout petit peux moins.
Vous apprécierez le goût exquis de la décoration et le très beau vert à peu prés coordonné de la litterie et du magnifique noeud papillon hyper tendance. Le noeud papillon est réalisé avec les serviettes éponge. Mais cela n'était finalement rien par rapport à la salle de bain que je n'avais tout d'abord pas vue. Normal, elle était masquée par la porte d'entrée restée ouverte...
Là encore, point de salle de bain en marbre ou hyper design, point de baignoire d'angle ou de douche géante, point de sèche cheveux intégré... juste le strict nécessaire réuni dans l'espace minimum, soit environ 2m² ! Normal que je ne l'aie pas vue en entrant. Quoique spartiate et d'une hygiène acceptable (je n'ai pas vu un seul cafard vivant), cette salle d'eau / wc offrait pourtant tout ce dont on peut avoir besoin pour ses ablutions quotidiennes. Bon d'accord, quand on va pisser tout le monde entend, et en cas de grosse commission il était impossible de s'isoler. La convivialité brésilienne que voulez-vous ! Mais au final ce n'était pas le pire.
Le pire c'était la douche.
Les brésiliens sont les rois de la débrouille. Bricoler est une spécialité dans laquelle ils excellent avec d'autant plus de brio que les normes de sécurité semblent être le cadet de leurs soucis. Un exemple ? La douche. Comment obtenir de l'eau chaude à parti d'eau froide ? C'est très simple, il faut la chauffer par un moyen quelconque.
J'avais déjà croisé un prototype de ce genre en Ecosse voici une quinzaine d'années : il s'agit d'un pommeau de douche avec résistance intégré. Si en écosse le montage était irréprochable, j'avoue avoir un doute sur la sécurité de celui ci.
Admirez plutôt :
Admirez plutôt :
Alors, ce n'est peut être pas très parlant comme ça au premier coup d'oeil, mais voilà ce qu'il faut comprendre :
Je l'ai baptisée "Douche Claude François".
Mon partenaire de chambrée et moi-même avons tout de même longtemps hésité avant de nous lancer, regardant d'un oeil méfiant cette usine à gaz prête à nous griller en moins de temps qu'il ne faut pour le dire... L'idée de mourir électrocutés en pleine pampa brésilienne ne nous emballait pas tellement, ce qui se conçoit aisément ! Mais finalement la chaleur et la transpiration de la journée eurent raison de nos réticences et le lendemain au petit déjeuner nous en riions de bon coeur.
En attendant que le bus vienne nous récupérer pour nous en retourner au milieu des champs, je prends quelques photos de fleurs magnifiques tandis que le soleil matinal joue à dessiner les premières ombres sur les murs.
A Suivre...
Episodes précédents : Départ, Autour de Salvador, Salvador, Goiania, la ville où l'on ne va pas
OMG !!! Super dangereuse cette douche.
RépondreSupprimerSerait-ce la recette pour que les touristes se souviennent de certains établissement ?!?
RépondreSupprimerAaah et ce nœud !!! Mais QUEL nœud !!! En Égypte ils font des cygnes et des trucs improbables avec des kleenex...
@ Fabisounours : Dangereux, oui, c'est une bonne analyse ! Disons qu'une fois qu'on s'est rendu compte que l'appareil fonctionne sans décharger sur le Tambour Major qui se savonne la tête, il faut juste serrer les dents et espérer que ça va pas se débrancher tout seul :s
RépondreSupprimer@Anouchka : C'est certain que le souvenir est impérissable !
Quant au mauvais goût, je reste convaincu que, contrairement au bon goût, il est une donnée universellement partagée de par le monde.
Des photos d'Egypte à nous montrer peut être ?
C'est vrai que ce type de "chauffe-eau" se retrouve partout au Brésil, au début j'avais un peu peur puis on s'y habitue. Ils ont du 110 V, excepté le support l'appareil est en plastique, donc le système est moins dangeuereux qu'il n'y paraît. Ensuite il faut régler le bouton avant de faire couler l'eau, surtout ne pas y toucher lorsqu'on est sous la douche et on ne meurt pas:-)
RépondreSupprimerQuant à la déco elle ressemble à ce qu'on voit partout:l'important c'est d'avoir du goût bon ou mauvais cela varie suivant le temps et le lieu alors....
Malheureusement non, point de photo pour illustrer mes propos... bizarrement j'ai préféré les pyramides ;-p
RépondreSupprimerEt il n'y a pas que le Brésil qui soit friand du "Barbecue Claude François" : l'Argentine, le Chili et le Pérou en faisaient une consommation déraisonnée.
RépondreSupprimerEt même en connaissant la méthode (toujours régler la température avant la douche), l'appréhension ne m'a jamais quittée :)
@ Alain : Les hôtels internationaux sont quand même de bien meilleur aloi ;-)
RépondreSupprimer@ Anouchka : Penses-y la prochaine fois... C'est tellement surfait les pyramides :-D
@ Ydikoi : Ce n'est pas tant le système qui me faisait peur, que la façon dont il était monté ! Les fils apparents et les prises à moitié débranchées, voilà qui n'est pas pour me rassurer !
Non, mais en fait, tant que tu chantes pas du Claude François sous la douche tu crains rien, tu sais !
RépondreSupprimer@ Bastoche : C'était donc ça ^^
RépondreSupprimerJ'adooooore la douche ! Enooorme !
RépondreSupprimerEt moi qui suis en train de refaire entièrement la salle de bain chez moi, ça m'aurait donné des idées !
T'aurais pas des plans plus précis ? Nan parce que là, je vois pas la terre ... Et les "raccordements" ... heu ... ils me font très peur :/
(p... et dire que je suis en train de me prendre la tête pour mettre un spot dans la douche -volume 1- mais que le modèle il faut qu'il soit à 3 m du sol, OU alors on peut le mettre dans le volume 2, alors là c'est plus que 2.25 m ... sinon il le faut en 12V mais du coup y'a un transfo ... on le met où ... Bref un casse-tête)