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  • 25 août 2010

    Un petit tour sur le Mont Blanc

    Jeudi matin. La polenta de la veille et la pizza au fromage sont un lointain souvenir pour mon estomac qui crie famine. Damien aussi s'éveillle. Revigo comme à son habitude est déjà levé. Une vraie pile électrique cet homme ! Aujourd'hui est un grand jour : nous gravissons le toit de l'Europe !

    Non, pas à pied. Ni jusqu'en haut non plus. Nous recourrons pour cette petite expédition aux bons et loyaux services du TMB, le Tramway du Mont Blanc, un train à crémaillère construit au début du XX° siècle, toujours en activité et qui transporte chaque année des milliers de voyageurs, simples randonneurs comme nous, ou alpinistes avertis auxquels il ouvre les portes des grandes voies d'ascension.

    Si les premières locomotives fonctionnaient au charbon et à la vapeur, elles fonctionnent aujourd'hui et depuis les années 50 à l'électricité. Le progrès ne connait pas le vertige. Le plus fou dans l'histoire c'est que le projet initial prévoyait de faire parvenir le train jusqu'en haut du Mont Blanc ! Face aux difficultés techniques insurmontables la ligne s'est arrêtée à 2380 mètres, seulement. Pour cette ascension, rendez-vous était pris au Fayet, bourgade assise au pied du Mont Blanc, juste en dessous de Saint Gervais. Mine de rien nous avons une heure et demi de route à parcourir. Mais comme le décors parmi les montagnes est superbe et que discussions et rigolades filent bon train, le temps passe en un éclair.

    Nous voici devant la jolie petite guitoune qui sert de billetterie. Elle n'a pas changée. Je la retrouve telle que je l'avais laissée la dernière fois, il y a une quinzaine d'années, lorsque ma grand mère habitait encore ici. Souvenirs... Le train arrive sur les quais dans un crissement métallique strident. Une foule hétéroclite s'extirpe des wagons, touristes allemands à la peau blanche, randonneurs d'un jour, alpinistes avertis à l'équipement impressionnant de cordages et piolets. J'ai toujours eu l'impression que cette gare était bien plus qu'une gare : un point de départ vers l'aventure, vers des aventures que chacun peut construire à démesure de ses ambitions.

    On embarque, on s'installe tout devant. Le conducteur annonce le départ. Claquement des portes qui se ferment, grondement du moteur, premières secousses du train qui s'ébranle, la ville passe sous nos yeux. On est partis. Au bout de quelques centaines de mètres, l'ascension commence. Solidement agrippés à la crémaillère les wagons rampent à flanc de montagne. Ca grimpe très fort ! Et peu à peu le paysage de la vallée de se dévoile au fur et à mesure que nous nous élevons, plus près des hautes cimes. La vue sur les Alpes est littéralement extraordinaire. Elle l'eut été davantage avec quelques nuages en moins. Hé oui, ma grand mère me le disait souvent : le temps en montagne est parfois capricieux. Bientôt apparaissent les flancs du Mont Blanc et le glacier de Bionnassay (3° photo ci dessous). Que l'on soit petit ou grand, l'émerveillement est général.


    Le Nid d'Aigle, terminus habituel du TMB, étant fermé en raison d'une poche d'eau menaçante (dont les travaux de pompage commencent aujourd'hui) nous descendons au Col de Bellevue - 1794 m -  qui, comme l'indique son nom, offre un panorama étourdissant sur la chaine des Alpes et les vallées adjacentes. L'air frais y est d'une pureté revigorante. Hélas les conditions climatiques défavorables ne me permettent pas de faire les belles photos que j'aurais souhaité. Halala, si j'avais en main l'appareil convoité depuis un petit moment déjà et que je ne me suis pas résolu à acheter... Mine de rien l'ascension a duré près d'une heure.

    Pour nous faciliter la tâche, et parce que cette portion du chemin n'est accessible qu'avec un minimum d''équipement, nous reprenons le train pour descendre au Col de Voza - 1653 m - où une pluie glaciale nous accueille. Hop hop hop on se réfugie dans le restaurant d'altitude tout proche pour nous mettre à l'abri. D'ailleurs ça tombe bien : on commence à avoir faim.


    Après nous être rassasiés, nous entreprenons le retour à pied qui durera quatre bonnes heures. Que dire de plus sinon que  le paysage est somptueux ? Nous croisons quelques jolies meumeuh parées d'élégantes clarines. A la vue de mon objectif elles prennent placidement la pose.


    Un peu plus bas nous croisons la compagnie de trois jolis cheval's auxquels, pas plus qu'au joli bourriquet de l'Ecot, je ne résiste de rendre une petite visite. Je m'approche, ils m'observent. Je leur tends une poignée d'herbe grasse pour les attirer, les voici qui s'approchent. L'un d'eux passe le museau par dessus la clôture, s'empare de la pitance et se met à mâchouiller. J'en profite pour lui faire un petit câlin ce qui provoque instantanément la jalousie des deux autres qui s'approchent à leur tour. Au loin Revigo et Damien, restés sur la route, m'observent, visiblement amusés par cette soudaine régression infantile.


    Je quitte les trois facétieux compères et rejoins mes amis. La route sera encore longue jusqu'à Saint Gervais puis le Fayet où nous arriverons en début de soirée, les pieds endoloris et affamés.

    Avant de rejoindre la voiture, nous passons devant la Maison Doré, là où vécu ma grand mère pendant quelques années, là où j'ai passé une partie de mes vacances d'été aussi. Mais où est le grand escalier ? Où sont les volets rouges ? Où est la maison de mes souvenirs ? Quel est ce bâtiment tout neuf à sa place ? Je ne reconnais pas les lieux... On m'apprend que la maison a brûlé il y a une dizaine d'années, remplacée par l'édifice actuel. Il ne reste rien, sinon quelques vagues souvenirs et peut être des photos perdues au milieu de tant d'autres dans quelque album chez mes parents...

    Un peu plus loin c'est l'entrée du parc thermal qui m'attend. Toujours aussi majestueuse avec ses grandes portes aux volutes de fer forgé au dessus desquelles trône l'enseigne aux lettres d'or. J'en ai passé des heures dans ce parc... Une bouffée de nostalgie monte soudain en moi. Damien et Revigo, qui me devançaient, ne perçoivent pas à quel point je suis ému.

    Le retour jusqu'à Saint Jean de Maurienne se fera dans un relatif silence. Nous sommes fourbus et n'avons qu'une hâte : rentrer à la maison. 


    Cela tombe bien, Revigo nous préparera une croziflette, variante personnelle de la tartiflette dans laquelle les patates sautées sont remplacées par des crozets nappés de crème fraiche et recouverts comme il se doit de reblochon fermier. Du très très light...  Pendant que la croziflette se dore la pilule sous le grill, un copieux apéritif se déroule dans le jardin.


    La croziflette ne sortira pas indemne de nos coups de fourchette. Ca creuse la montagne ! Ca doit sentir le reblochon dans tout le quartier. Un peu de rosé bien frais, un verre de  vin blanc de Savoie pour faire passer le tout et nous voilà requinqués. Nous finirons la soirée par une partie acharnée de bowling sur Wii, ponctuée par une invraisemblable bataille d'oreillers. Il est plus de deux heures du matin lorsque nous regagnons nos chambres, éreintés, les yeux encore rempli des images de cette journée au milieu des montagnes.

    Après une bonne nuit de sommeil et un dernier café je quitte mes amis en début d'après midi, un brin nostalgique de voir les vacances bientôt s'achever mais heureux de tous ces moments passés ensemble. On s'embrasse une dernière fois, on promet de se revoir. Un soleil radieux m'accompagne. La route sera longue jusqu'à Toulouse et je tiens à être rentré avant le grand chassé-croisé du 15 août.

    Je profite de cette grande journée qui s'offre devant moi pour prendre un itinéraire un peu plus long, à la découverte du Puy en Velais où je ferais une brève halte ainsi que de la Lozère d'où j'admirerai un superbe coucher de soleil, postlude mélancolique à cette semaine placée sous le signe de la détente et de l'amitié.

    Une semaine qui fait du bien. Ca va être dur de retrouver la routine Toulousaine !

    13 commentairess:

    1. Un très beau billet, avec des paysages magnifiques et plein d'émotions. Tu as passé de belles vacances, je vois. :)

      Il va falloir que j'aille saluer le Mont Blanc avant de déménager, tout de même...

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    2. Merci pour cette belle balade !
      Ça me donne envie de Mont Blanc tiens! Et de Rosé suivi de Blanc !
      ^_^

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    3. @ Olivier : Les meilleures vacances que j'ai passé depuis bien longtemps. Les personnes avec lesquelles je les ai passées n'y sont pas étrangères ;)
      La balade en TMB est une excursion de choix !

      @ Gildan : On ne parle pas exactement du même Mont Blanc si je suis ta pensée :) Par contre t'es sûr que ça passe bien avec du rosé ? o_O

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    4. Que ta balade me donne envie de prendre cette crémaillère!!!! J'en avais pris en Suisse...

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    5. Revenant de vacances (et déprimant un peu) j'apprécie tes différents reportages. Magnifiques images, superbes. Merci.
      Comme d'autres, cela me donne envie de passer mes prochaines vacances dans cette région.

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    6. @ Alban : Où ça en Suisse ? En tout cas si t'as l'occasion de passer par St Gervais, je te recommande cette excursion. Ca vaut le détour !

      @ Fred : J'adore la montagne, même si l'on y voit moins de papattes qu'à la plage ;)

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    7. la dernière fois que je suis monté là-haut, c'était avec une classe,mais on oublie les "contraintes" tellement c'est beau!!

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    8. Coucou !
      j'aime quand tu nous fait partager tes voyages.
      On se voit quand tu veux ... Tu me tiens au courant.
      Bises

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    9. Une très belle ballade, de très belles photos, mon dieu que ça donne envie surtout lorsqu'on aime la montagne !!!! Tout simplement magnifique

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    10. Je n'ai pas inventé la croziflette !!
      Très chouette de revivre cette semaine avec tes billets.. Merci !!! Bises !

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    11. en voilà une idée!!! faut que je note ça dans un coin...
      tu me fais penser à Averell.."quand est ce qu'on mange ? "

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    12. Tes billets et photos et ton sens de l'écriture me replongent dans ce séjour qui a bien entendu été un moment très fort pour moi.

      Merci à revigo et toi en espérant que ces moments-là, on les revivra, un jour, afin d'évacuer le trop plein de boulot et le reste.

      J'ai passé de superbes vacances en ta compagnie, en votre compagnie.

      Merci ;-)

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    13. Les photos, et le récit, font envie (et je ne parle pas que de la bouffe, hein !)

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    Bonjour, vous êtes bien chez Tambour Major.

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