Me retournant sur ce que fut mon existence au cours de ces dernières années, le constat dressé est amer. Il ne me sert à rien de nier l'évidence : je stagne. Ma vie est stagnation. Nul progrès, nulle avancée, rien qui me donne envie de dire : "oui, putain, ça je l'ai fait". En dépit des joies qu'une suite de quotidiens ordinaires ait pu me procurer jusqu'ici, tout me paraît plat, tout ce qu'il m'arrive me semble banal, tout ce que je fait ne peut recevoir d'autre qualification que médiocre. Il n'y a rien de bien saillant dans tout cela. Ceux qui me connaissent s'en remettront peut-être à ce surcroit d'exigence personnelle doublé d'une certaine dose d'auto-scepticisme qui font de moi un éternel insatisfait. Je ne sais pas trop.
Soyons clairs, je ne renie ni n'ignore les rencontres réalisées ici ou là au grés des occasions, ni les amitiés parfois puissantes qui se sont nouées ces dernières années et dont certaines me sont devenus essentielles. Je n'oublie pas non plus tous les petits bonheurs qui viennent émailler une vie en définitive bien banale, car il n'est pas tant question de ce qu'est ma vie que de ce que j'en ai fait jusqu'à présent. Et le bilan est maigre.
A bien y réfléchir j'aurais voulu que ma vie soit extraordinaire, riche, pleine, enivrante qui sache me captiver, susciter en moi l'envie incessante d'en faire toujours plus, porté par le tourbillon d'un travail passionnant dans lequel je m'épanouirais chaque jour d'avantage... Non pas une vie exceptionnelle ni la belle vie ; une belle vie, tout simplement.
Alors certes, il est des chantiers en cours dont l'aboutissement prochain devrait donner un sacré coup de booster à cet océan de platitude. La mer est toujours très calme avant la tempête. Espérons seulement que les éléments seront à la hauteur de la quiétude faussement ataraxique qui plane sur chacune des heures passées, qui passent, et qui passeront encore.
Hier soir en sortant de la douche, scrutant mon visage fatigué dans le miroir de la salle de bains, ma main passant machinalement dans cette barbe mal tenue a révélé la présence de quelques rares poils blancs. Non pas blonds clair, mais bien blancs, d'un bout à l'autre. Mes premiers poils blancs.
Je vieillis.
Soyons clairs, je ne renie ni n'ignore les rencontres réalisées ici ou là au grés des occasions, ni les amitiés parfois puissantes qui se sont nouées ces dernières années et dont certaines me sont devenus essentielles. Je n'oublie pas non plus tous les petits bonheurs qui viennent émailler une vie en définitive bien banale, car il n'est pas tant question de ce qu'est ma vie que de ce que j'en ai fait jusqu'à présent. Et le bilan est maigre.
A bien y réfléchir j'aurais voulu que ma vie soit extraordinaire, riche, pleine, enivrante qui sache me captiver, susciter en moi l'envie incessante d'en faire toujours plus, porté par le tourbillon d'un travail passionnant dans lequel je m'épanouirais chaque jour d'avantage... Non pas une vie exceptionnelle ni la belle vie ; une belle vie, tout simplement.
Alors certes, il est des chantiers en cours dont l'aboutissement prochain devrait donner un sacré coup de booster à cet océan de platitude. La mer est toujours très calme avant la tempête. Espérons seulement que les éléments seront à la hauteur de la quiétude faussement ataraxique qui plane sur chacune des heures passées, qui passent, et qui passeront encore.
Hier soir en sortant de la douche, scrutant mon visage fatigué dans le miroir de la salle de bains, ma main passant machinalement dans cette barbe mal tenue a révélé la présence de quelques rares poils blancs. Non pas blonds clair, mais bien blancs, d'un bout à l'autre. Mes premiers poils blancs.
Je vieillis.
Les affres de la trentaine ! ;-) Tous autant que nous sommes, je pense que nous pouvons faire le même constat de sentiment de platitude navrante et d'envie de courir après... mais après quoi au juste ? That is the question. D'un autre côté, une vie trop trépidante ne risque que d'accroître le pelage blanc ;-) Mais même sans ça, ce n'est que le début...
RépondreSupprimerCela dit, les poils blancs dans la barbe, c'est plutôt sexy (dixit MMH, car des poils blancs, je n'en manque pas ^^).
RépondreSupprimerUn petit air de Montaigne... Nul doute que la tempête est à venir... Il suffit parfois de peu. Toutefois, je ne suis pas sûr, cher Tambour, que ton âge canonique soit le bon pour juger d'une vie. C'est à la chute de la première dent, dit-on, lors de l'âge mûr, que l'homo blogus est autorisé à s'interroger sur la signification de son existence... Mais peut-être cet âge mûr est-il sur le pas de ta porte... Dans ce cas, cave senectitudinem!
RépondreSupprimerBein je me pose souvent les mêmes questions, mais je ne crois pas qu'en dehors des petits plaisirs il existent vraiment autre choses. Je te pose la même question que Glimpse : courir après quoi au juste.
RépondreSupprimerPeut être qu'il faut simplement accepter de ne pas avoir une vie de hero.
J'ai remarqué (et mon entourage aussi) mes premiers poils blancs dans la barbe il y a quelque semaine, et si je fait le point sur ma vie ... non vaut mieux pas !
Pourtant, dans ta liste des choses à faire, tu as bien avancé. Les points 6 et 13 du lot "Ça, c'est prévu", seront bientôt rayés. Pour le 8 et le 2, tu peux le rayer aussi ,je crois.
RépondreSupprimerEt si on dit que les gens heureux n'ont pas d'histoire, alors tu pourrais rayer aussi le point 8 de "Ce que je dois prévoir", non?
Tu verras, ce que ça fait à mon âge canonique, de trouver un poil blanc... sur le torse !
[ton captcha me demande de copier "cantal". Ça donne faim]
Y a des jours avec et puis des jours...
RépondreSupprimerMince Glimpse m'a piqué ma réplique parce que moi des poils blancs sur la barbe j'en ai pleinnnnnn et aussi sur mes jolis petits cheveux !
RépondreSupprimerJe ne doute pas un instant qu'avec les 2 malheureux poils blancs, tu ne fasses encore tomber des cœurs !
Toutes mes félicitations pour tes premiers poils blancs, petit scarabée.
RépondreSupprimerTrentenaire,ET avec quelques poils blancs,il faut se rendre à l'évidence,ta vie est derrière toi;et visiblement tu l'as raté.
RépondreSupprimerHeureusement la présence de Gaudi adoucira tes derniers jours,à condition que sa présence soit tolérée dans ta maison de retraite. ^^
Seule note d'espoir,il te reste 20ans pour acquérir une rolex et ainsi,réussir ta vie. :)
Qui ne rêve pas d'une vie "riche", "passionnante" et/ou "exaltante" ?... Mais combien se donnent (réellement) les moyens d'y parvenir ? Il n'y a que toi qui peux faire de ta vie ce que tu veux qu'elle soit car il n'appartient qu'à toi de la remplir de ce qui te semble bon. Certains remplissent leur vie avec du vide : pourquoi pas si c'est leur choix.
RépondreSupprimerQuant aux cheveux blancs, ils donnent aux hommes un charme indéfinissable alors réjouis toi un peu :)
Et si l'extraordinaire était de vire l'ordinaire avec des yeux et un cœur émerveillés ?
RépondreSupprimerben de bxl
Bah, tu vieillis peut être, mais tu n'es pas encore con :-)
RépondreSupprimerFais comme mamie : profite de ta jeune vieillesse / vieille jeunesse !
une vie exaltante,ou chaque minute est brûlée à la vitesse d'un bâton d'encens....(peut-être). je sais par contre que pour continuer d'avancer, il faut savoir s'arrêter, contempler le paysage, et souvent chercher dans ses souvenirs quelle direction il faudra prendre demain. La jachère est nécessaire pour que les plantes fleurissent.
RépondreSupprimerSincèrement votre.
Les histoires de premiers poils blancs, ça me fait toujours sourire... Parait que c'est le stress ! Tu dois avoir une vie trop bien remplie ?
RépondreSupprimerJe ne te connais pas, mais je m'en remets, je m'en remets...(à ton exagérée exigence)
RépondreSupprimerJe n'aime pas beaucoup te lire compter sur l'avenir pour t'estimer à ta juste valeur, traduire en platitude ce qui a été brillant, parce que les critères ne sont pas les bons. Si cela te sert à te motiver pour faire mieux dans l'avenir, tant mieux. Mais franchement, tous ces coups de pouce, ces influence que tu as eues dans la vie des gens que tu as rencontré ça ne compte pas?
La seule question qui se pose à propos des poils blancs, c'est à quel moment et à quelle longueur il faudra les mettre en valeur pour faire fantasmer tout le monde sur le beau bear que tu seras devenu.
Hormis être directeur du fmi, président, ministre, participer à une télé réalité, créateur, artiste... la vie de beaucoup de personnes semble plate, en fait la vie de quasiment tout le monde est plate et est seulement pimentée de manière ponctuelle. Et je pense que quand tu es hétéro, ta vie est encore plus plate (mariage, le chien, le bébé, le scénic...), être gay nous amène peut-être un peu plus de piment dans notre vie :)
RépondreSupprimerhttp://nouvelle-epicerie.fr/catalog/product_info.php?products_id=5633
RépondreSupprimer:)))
*Hugs*
RépondreSupprimerTu es un peu en avance pour la middle age crisis, mais chez les pédés, la ménopause c'est passé trente ans...
RépondreSupprimerTu sais, mon grand, vieillir on ne fait que ça depuis le berceau, et ça ne s'arrêtera qu'au tombeau. C'est simplement que jusqu'à l'âge adulte on appelle ça grandir, pour ne pas faire peur aux pitits nenfants. Mais en fait c'est juste de la rhétorique. Fais donc un tableau avec toutes les choses que tu VOULAIS faire dans tous les domaines dans la première colonne, celle que tu as réalisées dans la seconde, et ce qu'il te reste à accomplir dans la troisième, et après tu pourras vraiment faire le bilan. Et je suis certain qu'il ne sera pas aussi plat que tu le décris. Se tromper et recommencer (autrement de préférence...), il n'y a que comme ça qu'on apprend. Et le bonheur n'est pas au bout du chemin, contrairement à ce que voudraient vendre certains prosélytes. Le bonheur c'est le chemin.
Qui n'est jamais passé un moment ou à un autre par ce genre de constat ou de réflexion? Après, que tu vieillisse, malheureusement tu ne pourras rien y faire... mais quel âge as-tu? ;)
RépondreSupprimerBon courage et à bientôt!
Lol, mon cher !!!
RépondreSupprimerQui n'a pas connu ce sentiment de "platitude" n'a pas eu de vie!
Quand je regarde la mienne et ce que j'ai traversé (et que je traverse), je me dis qu'il y a trois ans à peine,j'aurais pu écrire (mais pas aussi bien ) la même chose!
Quand tu auras conquis la mer déchaînée qui t'attends, tu te retourneras et tu te diras que la vie est belle et que si elle ne t'avais pas fait attendre aussi longtemps, tu l'aurais trouvée bien plus morne que ce que tu ressens aujourd'hui.
Je sais, c'est profond, et je ne suis pas sûr d'avoir compris moi même ce que je viens d'écrire...
@ Tous : Je réponds globalement car certaines réponses seraient amenées à être inutilement répétées. Une fois n'est pas coutume, vous ne m'en voudrez pas :
RépondreSupprimer- Pour les poils blancs, j'imagine qu'il y en avait déjà mais que je ne voulais ou ne pouvais pas voir. Hors de question de sortir la teinture pour l'instant (nan mais ça va pas ?). Quand au charme que cela pourrait développer chez moi, j'ai un doute : ne suis-je pas déjà magnifique ? ^^
- Ce après quoi je cours ? Je n'en sais rien, cela fait partie des questions auxquelles j'ai beaucoup de mal à répondre. Et je crois que la réponse n'est pas tant dans ce que je cherche que dans ce que je fuis. Mais je reste parfaitement conscient de toutes les richesses qui m'entourent. La journée de samedi en fut un magnifique exemple.