30 décembre 2008
Rrron Zzzzzzzzzz…
26 décembre 2008
Katsuhiro Otomo - Anthology
En particulier j'avais été séduit par la bande annonce d'un dessin animé d'un genre pour moi totalement nouveau, venu tout droit du pays du saké et du Wasabi, loin des traditionnels Goldorak et autres Chevaliers du Zodiaque. Il s'agissait grosso-modo d'une histoire pour adultes, celle d'une guérilla menée dans Neo-Tokyo par des bandes de jeunes motards désœuvrés et drogués. Une nuit, l'un d'eux, Tetsuo, a un accident de moto en essayant d'éviter un étrange garçon qui se trouve sur son chemin. Blessé, Tetsuo est capturé par l'armée japonaise et devient l'objet de nombreux tests dans le cadre d'un projet militaire ultra secret visant à repérer et former des êtres possédant des prédispositions à des pouvoirs psychiques. Vous aurez peut être reconnu le synopsis de Akira.
Le choc esthétique fut tel que je me souviens avoir enregistré l'animé et me l'être repassé plusieurs dizaines de fois sans jamais m'en lasser.
La première histoire du recueil - Flower- (en couleurs, exception à la règle) démarre très fort. Le sentiment d'immensité désertique est admirablement rendu. On y retrouve comme très souvent des préoccupations écologiques, une ambiance de fin du monde et une certaine fascination pour le corps humain en déchéance, les chairs boursoufflées mises à nu, ce que j'appellerai "l'organique viscéral", ingrédients qui composent régulièrement les oeuvres du Mangaka.

Tout ces éléments se retrouvent intégralement dans une autre BD de Otomo :Dômu - Rêves d'enfants, publié un peu avant Akira dont il n'est en sorte qu'une répétition générale.
25 décembre 2008
Petit Papa Nawouel...
Et vous ? Z'avez été gâtés ?
23 décembre 2008
The end
19 décembre 2008
Comment chier dans les bois
Cela fait un an que Méchant Chimiste m'avait offert ce bouquin au titre somptueusement prometteur : "Comment chier dans les bois", mais que par paresse et occupations diverses j'avais abandonné à lui même sur un coin de ma table de nuit, entre deux tomes du Guide du Voyageur Intergalactique, le prix Goncourt d'il y a deux ans, acheté mais toujours pas commencé - il n'en sera que meilleur – quelques japonaiseries.
Après avoir ingéré diverses choses plus ou moins digestes, dont une profusion de Mangas à la réussite très variable, et tout récemment l'Evangile du Monstre en Spaghettis Volant qui a fait l'objet d'un billet ces dernières semaines, je me retrouvais nez à nez avec l'objet...
"Comment chier dans les bois"... J'avoue que le sous-titre m'a tout d'abord intimidé : "Pour une approche environnementale d'un art perdu". Mwé mwé mwé...
Deux hypothèses étaient envisageables. La première, pessimiste : il s'agit d'un bouquin trés écolo où on nous raconte qu'il faut pas chier n'importe où parce que ça fait mourrir les ours et les marmottes, que les citadins sont des gros nases, et que la nature nous fera tous périr... Bref, la loose, le bouquin chiant à s'arracher les yeux avec un cure-dent.
La seconde : le bouquin est en fait une vaste farce dont le contenu n'a aucun rapport avec le titre, un peu à l'image de “L'Art de péter” (à lire absolument !), que j'avais offert de mon coté à Méchant Chimiste pour je ne sais plus quelle occasion, peut-être bien pour un nawouel d'ailleurs, tandis que j'avais offert à son Ptit Créole un bonnet péruvien porte bonheur. Mais là n'est pas la question.
C'est donc pétri de doutes que, confortablement allongé dans mon lit douillet, j'ouvrais la couverture et commençais ma lecture.
Je ne vais pas faire un résumé du livre, je me contenterai de quelques commentaires qui je l'espère vous donneront envie de lire ce bouquin car, oui, j'ai aimé !
Kathleen Meyer, à qui l'on doit ce petit bijou scatologique, écrit avec une souplesse et un naturel tout à fait agréables. On a presque l'impression qu'elle est à coté de nous et nous raconte ses anecdotes : on l'entend rire, hésiter, hausser le ton, on la voit presque gesticuler pour mimer certaines situations pour le moins cocasses, on perçoit quasiment les inflexions de sa voix. D'ailleurs j'aimerai bien savoir quelle voix elle a vraiment. Je l'imagine volontiers parler rapidement, façon moulin à paroles, le timbre un peu haut placé et vaguement nasillard, mais avec détermination et une conviction qui emporte l'adhésion. Car quoique tout ceci ne soit que fantasme, le texte est toujours incisif et sans cesse en alerte. On ne s'ennuie jamais.
Quant au fond, hé bien je dirai que c'est un savant mélange des deux hypothèses émises un peu plus haut. Le discours est clairement écolo : non, faut pas chier partout dans la nature parce que ça fait des milliers de mètres cubes de merde déversés chaque année et qui mettent un temps fou à se désagréger, sans compter les risques environnementaux que cela peut représenter... Hé oui on n'y pense jamais mais qui peut aujourd'hui bouffer des fruits tropicaux en Martinique pour ensuite aller en chier les graines en Corse et favoriser la propagation d'espèces non endémiques qui pourraient constituer une menace pour l'écosystème ...? Qui à part l'homo sapien sapiens...? (non Martin, les écureils ne le peuvent pas ^^). Pire encore que des graines : s'il s'agissait d'immondes parasites ? Hein ?? Hahaaa, on fait moins les malins hein ?
Donc, une fois posée la trame générale des considération éco-protectrices, Kathleen entre dans le vif du sujet : comment chier dans les bois sans tout foutre en l'air. Car ce n'est pas donné à tout le monde... Et certaines situations défient l'imagination : savez-vous comment les alpinistes font caca ?? Hé bien oui, sachez le, ces funambules des hautes crêtes ne sont pas dispensés des préoccupations bassement matérielles de leur tube digestif : tout ce qui entre par un coté doit nécessairement ressortir par l'autre un jour ou l'autre ! Hé oui... Il faut donc prévoir des systèmes pour éviter que les alpinistes ne se transforment en oiseaux peu avenants ! Déjà qu'une chiure de pigeon c'est cradingue, imaginez être oint un estron d'alpiniste x_x Outre les alpinistes, pensez aussi à des activités de pleine nature comme le Kayak, la rando à ski, voire les expéditions polaires... Bon, ok, c'est pas tous les quatre matins qu'on part randonner au pôle nord, mais tout de même la problématique est assez atypique pour mériter de s'y arrêter quelques instants. Et ce livre nous en donne la jouissive occasion !
Vous apprendrez aussi qu'à volume égal un caca peut avoir une densité très variable ce qui n'est pas sans poser de difficultés lorsqu'il s'agit de ne rien laisser sur place et par voie de conséquence de tout ramener avec soi (si si...) : "Regarde chérie le beau bidon de caca que je t'ai ramené !!". Vous apprendrez aussi qu'il faut être extrêmement prudent lorsque l'on s'écarte du sentier pour aller faire ses petits besoins au risque de se faire mordre les fesses par une bête sauvage ou, pire encore, de rencontrer un Chukar, oiseau décrit par les guides naturalistes comme "un oiseau difficile à pister, qui peut épuiser un chasseur (...)". Je ne vous priverai pas du plaisir de découvrir vous même cet oiseau, sûrement un des plus bêtes de la création, sa description totalement désopilante tellement j'ai ri lors de ce passage, ainsi que mille autres choses encore, dystillées avec un joli talent tout au long dles trop courtes 140 pages de cet opuscule à vous procurer sans plus tarder. Car outre la thématique écolo, il faut avouer que la lecture de ce bouquin procure la délicieuse et régressive jouissance de parler de caca, matière taboue s’il en est, avec laquelle certains d’entre vous ont peut être joué étant tout petits… (j’attends vos témoignages ^^)
Sans vouloir paraphraser Louis-Ferdinand Céline, la merde a bel et bien de l’avenir ! A défaut d’en faire des discours, on en fait des bouquins. Un très bon bouquin en l’occurence !
17 décembre 2008
Marre !!
Ce soir j'en ai juste marre de tout !!
marre, ras-le-bol, ras-la-cuve, plein les bottes, ras-le-cul, plein le dos, plein la casquette…
Voilà, ça devait être dit.
C'est chose faite.
16 décembre 2008
Décousu
Etrange journée que celle qui s’achève. Menée tambour battant (quoi de plus normal me direz-vous) elle m’a donné l’occasion de discuter avec quelqu’un que je ne sais pas trop comment appeler (un ami ? une connaissance ? un copain ? un simple collègue de galère doctoriale ? Je dirai simplement quelqu’un qui ne me veut pas de mal et qui a les pieds sur terre) de notre sors commun en tant que presque futurs Docteurs. Car mine de rien, j’ai toujours une thèse de doctorat à terminer et même si je n’en souffle pas mot, ce fardeau commence à m’épuiser face à mon impuissance actuelle de mener ce projet à bien.
Je me pose beaucoup de questions ces temps-ci. Pléonasme dirons certains… et ils n’ont pas tort : le Tambour Major est génétiquement programmé pour se poser autant de questions à la seconde que le Parlement vote de Lois en une année (je limiterai mon propos à la France, ce sera déjà un bon début). Des questions sur un peu tout et notamment sur mon avenir (mon Destin ?) professionnel. D’un coté j’admire ceux qui ont le courage de leurs ambitions et qui sont capables de tout plaquer du jour au lendemain, parceque cet abandon apparent et momentané se veul le prélude à une gigantesque symphonie, celle d’une vie toute entière, et que dire merde un beau jour à leur petit train train ne leur fait pas peur. Mais d’un autre coté je suis frileux au changement. C’est peut être congénital à tous les Français ça : “Hé bé oui… c’est comme ça… on n’y peut rien…” et patati et patata… alors qu’en réalité, si, on y peut quelque chose, il suffit juste de prendre son courrage à deux mains pour rompre ce fatalisme enkylosant et stérile qui nous condamne à regarder, amer, ceux qui ont eu le courage de leurs ambitions et vivent leur vie sans se soucier des idées reçues et des chemins tout tracés, alors que le meilleur chemin que l’on puisse suivre, c’est le notre !
J’ai déjà dans ma vie pris des décisions qui n’étaient pas toujours faciles et qui n’engagent pas sans blessures. Ceux qui me lisent régulièrement savent de quoi je parle. Je n’aime pas trop les cases toutes faites ; mon coté parfois fantasque totalement assumé en est la preuve. En outre, je sens monter en moi depuis quelques temps déjà un besoin de m’épanouir hors des sentiers battus, comme une sensation d’étouffement, de sclérose.
Cette conversation que j’ai eue en début de soirée a fait écho en moi… Pour une fois j’ai entendu quelqu’un abonder dans un sens que je sais être irrémédiable si je veux mener certaines choses à bien, mais qui suppose des choix drastiques qui ne plairont pas à tout le monde, je le sais d’avance. Je risque de passer un pour traitre, de briser la confiance que certaines personnes ont pu mettre en moi, mais au fond nul n’est irremplaçable et mon traitement actuel n’est pas le plus enviable du monde, il s’en faut de beaucoup.
Tel une chrysalide, le Tambour Major n’aspire qu’à une seule chose : prendre son envol. Et il est en train de décider de s’en donner les moyens. Finir ma thèse est une priorité absolue. J’ai trop trimé pour tout lâcher maintenant. J’attends trop de choses de ce diplôme (le plus haut diplôme universitaire) pour m’arrêter si près du but. Il s’agit donc tout simplement de me donner les moyens – matériels – d’y parvenir avant 2 courtes années, délai au delà duquel l’Université ne soutiendra plus mes travaux.
Bien peu savent ce que signifie réellement rédiger une thèse de doctorat. Il faut y être passé personnellement, avoir enduré ces heures où il ne se passe rien parceque les mots ne viennent pas, que les idées ne sont pas claires ; ces instants de désespoir profond durant lesquels le desespoir nous submerge parceque tout ce que l’on a déjà écrit nous semble si merdique ; ces heures perdues à affiner un plan imprécis ou imparfait, ces journées, ces semaines de solitudes où personne n’est d’aucune aide parceque au fond on est seul avec soi même, face à son sujet… Et ce ne sont pas quelques maigres heures par-ci par-là qui suffisent… il en faut plus, non, beaucoup plus… Il ne s’agit pas que de taper à la machine… ce serait trop simple.
Vous excuserez le caractère un peu décousu de ce billet, son obscurité aussi certainement. Parfois j’envie ces blogs hyper construits où chaque billet est un petit bijou qui cadre avec tout le reste, parce que tout raisonne autour d’une belle thématique. Rien de tout cela ici : c’est un peu un vaste bordel que j’essaie d’organiser, et au milieu duquel j’effectue une auto-psychothérapie…
“Declare independence
Don’t let them do that to you
Declare independence
Don’t let them do that to you”
15 décembre 2008
Amertume
Amertume. Je ne vois pas comment définir autrement cette semaine écoulée, déjà derrière moi, qui ne m'a apporté aucune joie particulière, aucun plaisir dont je puis conserver le souvenir, aucune raison particulière de réjouissance, alors pourtant que des choses agréables se profilent pour tout bientôt. Une affreuse envie de pas envie, une lassitude de tout, y compris d'écrire sur ce blog, des instants dont j'aurais pu - dont j'aurais dû - profiter sont passés de façon tout à fait insignifiante, à de très rares exceptions près, largement insuffisantes à rattraper le ton grisâtre donné à ces dernier jours.
Je crois que cela a commencé dimanche dernier, après une trop courte nuit non réparatrice. Nous avions de la visite ce jour là chez mes parents, de la famille venue d'Espagne que je n'avais pas revue depuis l'été dernier. Aussi étrange que cela puisse paraître, je n'avais pas envie de les voir et passer la journée en leur présence n’a suscité aucune émotion particulière alors qu’habituellement leur venue est annonciatrice de festivités enjouées et de fougueux moments de partage. Mais pas cette fois. Egalement en fin de cette même journée, la visite chez mon cousin qui vennait d'être papa depuis quelques jours. Nous y sommes tous allés, moi plus par politesse qu'autre chose ; je n'avais qu'une envie : prendre mes jambes à mon coup et partir le plus vite possible, marcher seul dans la ville à la fraîcheur du soir, regarder se lever les étoiles, le nez dans mon écharpe, et me laisser engloutir par l'obscurité. Des instants sans reliefs ni saveur, des compagnies transparentes ou auxquelles je ne sais plus donner l'importance nécessaire, une étrange impression d'être en total décalage avec les autres, de ne pas avoir du tout les mêmes précoccupations ni les mêmes désirs, impression que tout se délite autour de moi sans plus faire sens, comme si je perdais en quelque sorte mes points de repère. Mais n'est-ce qu'une impression ?
Décalage total aussi avec ces étudiants qui m'ont accompagné sur un forum pour lycéens à Bordeaux vendredi soir et tout samedi. Non, nous ne sommes pas de la même génération ni du même milieu social. Propres sur eux, dans leurs beaux vêtements de marque, venant des beaux quartiers de la ville rose, cette jeunesse dorée semble croire que tout lui est dû, que tout est monnayable, que le monde leur appartient, insouciante et arrogante... J'étais mitigé entre une tendresse béate pour ces futurs adultes qui ne savent pas encore ce que l'avenir leur réserve en embûches et désillusions, et une forme de dégoût pour cette jeunesse dorée que rien ne semble pouvoir atteindre car papa et maman sont là pour veiller sur eux et que l'argent ne manque pas à la maison. En outre la distance naturelle et entretenue entre le professeur et l'étudiant interdit toute connivence qui serait immédiatement taxée de coupable. Mais la connivence était là bel et bien impossible... Il s’agit bien plus que d’un fossé générationnel.
Sentiment de malaise cet après midi enfin. J'avais envie d'aller faire un tour dans les magasins pour garnir ma penderie un brin indigente en ce moment. Je me rendis par conséquent dans un centre commercial non loin de chez moi et arpentais les boutiques adjacentes en quête du coup de coeur. Avec moi faire les boutiques peut aller très vite : j'aime ou j'aime pas, il n'y a presque pas de demi-mesure, et je n'essaye que ce qui me plait vraiment sur le moment, autrement dit quasiment rien. Je fonctionne beaucoup à l'instinct et ne me trompe que rarement, que ce soit avec une paire de godasses ou une personne avec qui je discute. Entré dans ce temple la consommation, tout n'était que lumières, scintillements et ors, dans un brouaha de roulements de pas et de caddys qui s'entrechoquent tandis que les hautparleurs diffusaient des airs d'anciens noëls dont bien peu connaissent encore le nom (tout se perd...). Autour de moi des gens allaient et venaient, des sacs remplis à la main, des enfants se faisaient prendre en photo avec le père noël, des couples qui se tiennent par la main, des beaux, des moches, des gros, des maigres, des à la mode, des pas fashion du tout... Bien vite, mon enthousiasme initial fut submergé par une forme de nausée migraineuse, une forme de dégoût pour je ne sais pas exactement quoi, m'a fait rapidement abréger la visite. Alors qu'en ces jours qui annoncent noël tout porte à se réjouir, les esprits sont à la fête et aux réjouissances, rien ne me fait vibrer, rien ne me titille les sens, rien ne me porte à me réjouir... rien. Au contraire, je suis las de tout.
Out among the walking wounded every face on every bus
Is you and me and him and her, and nothing can replace the "us" I knew
Nothing can replace the "us" I knew
EBGT – Walking Wounded – 1996
6 décembre 2008
Gugusse
- voici les photo de la scène John,- Oh mon Dieu, mais c'est affreux !- Non, c'est Atchoum... l'un des sept nains... Il a été retrouvé étouffé sur une tonne de noisettes. Alors ?- je pense que le suspect est jeune, de taille moyenne et qu'il aime les noisettes. Je dirais qu'il a une dentition saine et fréquente régulièrement son dentiste. Vu la disposition des noisettes je crois qu'il est gaucher et qu'il présente une pilosité très développée. Je crois que c'est un écureuil géant qui a fait le coup.- Ok John, on lance tout de suite un avis de recherche !
4 décembre 2008
L'Evangile du Monstre en Spaghettis Volant
1 décembre 2008
Somewhere over the rainbow
Tard la nuit dernière, alors que je m'apprêtais à mettre un point final à une longue et fastidieuse séance de correction de copies, un coup d'oeil sur mon ordinateur m'indiquait la date du dimanche 30 novembre. La fatigue (et un verre de Vodka caramel) aidant, je me livrais à un malencontreux jeu d'association d'idées qui me menait tout droit à un autre dimanche 30, celui du mois de mai dernier - 6 mois déjà - où je raccompagnais à la gare et voyais pour la dernière fois, sans que je le sache alors, quelqu'un que j'aimais avec une infinie passion et dont le Destin a voulu que jamais plus nous ne nous revoyions. Depuis, de l'eau a coulé sous le pont Saint Pierre et les larmes intérieures autant qu'extérieures ont peu à peu cédé la place à la joie de vivre optimiste qui me fait avancer.
Cet après midi encore, alors que je faisais des recherches dans les fichiers de mon ordinateur, une photo mal rangée réveillait en moi des souvenirs doux-amers dont je m'aperçois que j'ai bien du mal à guérir définitivement, telle une plaie qui a bien cicatrisé mais qui tiraille encore de temps en temps. Alors que l'on pense aller mieux, il y a toujours un petit cailloux dans la chaussure pour vous rappeler que vos pieds vous font mal.
J'ai beau faire tout mon possible pour aller de l'avant, il est parfois des instants où le passé est le plus fort et la mémoire cruelle. Après 5 mois de passage à vide (hé oui...) je refais surface et reprends goût à certaines choses qu'il est parfois bien difficile de partager avec autrui, même et y compris sur un blog où je n'ai jamais directement évoqué la question. Parce qu'il est certains "choix de vie" qui précisément n'en sont pas (si seulement j'avais eu le choix...) et que contrairement à ce que l'on pense, notre société n'est pas aussi tolérante que ce que l'on veut bien croire et que chaque jour des gens se font casser la gueule pour être ce qu'ils sont. Mais parfois, à force de se taire, on étouffe, on se meurt.
Il y a un an et demi que j'ai subi un gros pétage de plombs canalisé par une oreille attentive doublée d'un coeur énorme, à qui je suis éperdument redevable et pour laquelle mon affection est sans limite. Il se reconnaîtra s'il me lit mais sais déjà tout le bien que je puis penser de lui.
Secret je suis, secret je reste, mais le besoin de livrer une part importante de l'ombre dont je me pare était ce soir la plus forte. J'y cède avec appréhension. C'est un petit pas pour l'humanité, mais un grand pas pour le Tambour Major... Peut être certains seront choqués... je m'en fous. Ce n'est plus mon problème, mais le votre, si tant est que cela puisse constituer un problème. Relisez ce que j'ai écrit deux paragraphes plus haut.
6 mois...
C'est long, mais si bref... Je ne pensais pas que les sentiments pouvaient dézinguer quelqu'un de la sorte. Maintenant je sais qu'on est bien peu de choses. Et cela m'énerve d'autant plus que je déteste ne pas maîtriser les situations, ne pas décider (n'en déduisez rien surtout !). J'espère que de son côté tout va bien et qu'il fait son chemin, comme j'essaie de faire le mien...
I sit by my window
Gazing out into the starry night
If only I had someone
With whom to share such a lovely sight
Seems I've wished upon every star I see
For someone to come along and be
My one true friend and love
He's all I'm dreaming of
Someone with whom to share whatever life may bring
Someone who will be my strength, my joy, my everything
Someone who will miss me when we're apart
Whose heart I'll own and will own my heart
Oh how I hope and pray
He'll find me someday
Where could he be?
Will I spend a lifetime searching endlessly?
For that someone to hold
And call my own
Oh where could he be?
Heaven help him find his way to me
Sometimes I wonder
If I'll really find him at all
When the time is right
Will he be there to catch me, when I fall?
Is it really only a matter of time
Before he walks into this life of mine
Well waiting is all I can do
Will my dream ever come true?
Where could he be?
Will I spend a lifetime searching endlessly?
For that someone to hold
And call my own
Oh where could he be?
Heaven help him find his way to me
Where could he be?
Will I spend a lifetime searching endlessly?
For that someone to hold
And call my own
Oh where could he be?
Heaven help him find his way to me
(Where could he be)
Heaven help him find his way...to me...
Les mots ne sont pas de moi. Je les emprunte à un autre blog que j'avais parcouru par le plus grand des hasards l'an passé (comme quoi il n'y a pas de hasard, il n'y a que des coïncidences). J'hésitais à le poster, ne me sentais pas prêt pour cela. C'est désormais chose faite.
27 novembre 2008
Hands up to the ceiling
Same as it was before
And up the stairs and on the wall
Is .... Kiss and Terry Hall
And Siouxsie Sioux and Edwin too
And Bobby Dee in '63
And everything I knew was good
And like it was just understood
Now I need that feeling
I'm reaching for that feeling
Hands up to the ceiling
And the rain came down on a cold, gray town
And I showed myself to them
And I went underground
Then I closed my eyes
And something passed me by
I didn't even try
And I don't remember why
And now I need that feeling
I'm reaching for that feeling
Hands up to the ceiling
Hands up to the ceiling
Tracey Thorn :Impressions d'un jeudi après midi presque ordinaire...
26 novembre 2008
L'anguille (contribution sociologique)
La vie regorge d'occasions de se réjouir. Un beau coucher de soleil, le sourire d'un enfant, une soirée entre amis, une grasse matinée au calme, se blottir dans les bras de l'être aimé, un café aux arômes savoureux qui ponctue la journée, une musique qui vous émeut aux larmes, une soirée au coin du feu, un film de Christophe Lambert... C'est si simple...
La vie regorge aussi d'occasions de se mortifier ; je ne m'attarderai pas davantage et vous épargne une litanie par trop funeste. J'avais déjà évoqué dans un billet précédent le cas du boulet qui se plait à vous encombrer inutilement l'existence (oui, je suis très fier de ce billet... Bé quoi ? J'ai le droit d'aimer parfois ce que je fais non ?). Hé bien je crois avoir décelé un autre prototype d'énergumène qui peut pousser un Tambour Major - ou un congénère humain - au suicide : l'anguille.
Hormis chez les amphitryons amateurs de bonne chaire qui l'aiment grillée ou en sauce, ce poisson amphihalin thalassotoque, benthique et lucifuge vous diront les spécialistes, n'a pas très bonne presse. Tout d'abord, il ressemble furieusement à un serpent, ce qui n'est pas la première des qualités pour nous autres, occidentaux. Souvenons nous ensemble de la mésaventure d'Adam et Eve qui nous enseigne qu'il faut se méfier de cet animal sournois et tentateur, cause du malheur des hommes alors qu'on pourrait se la couler douce au Paradis.
Outre la tradition judéo-chrétienne qui voit dans l'anguille, par association avec le serpent, un animal repoussant, d'autres cultures ne sont pas moins tendre avec elle. Jugez en plutôt : dans la mythologie Celte, la déesse de la guerre, furieuse de ne pas être aimée du beau héros, se transforme en anguille et se venge en s'aggripant à sa cuisse, le mordant toutes dents dehors. La sale bête !! En Polynésie, une autre légende raconte que le premier cocotier vient de la tête d'une horrible anguille à qui l'on voulait marier la fille du soleil et de la lune. Heureusement, un beau et preu chevalier décapita le reptile dont la tête fut abandonnée sur le sable. Je simplifie un peu mais c'est l'idée générale. Vous irez chercher vous-même. Vais pas non plus faire tout le boulot non ?
Bon,trève de blabla, revenons à notre étude...
A quoi reconnaît on une anguille ? Nous dirons qu'il s'agit d'un individu a priori normal, et qu'une observation rapide de son comportement en biotope urbain ne permet de le distinguer d'un autre. A priori seulement car, après quelques heures de pratique, on se rend compte que notre anguille présente l'aptitude toute particulière de pouvoir allègrement serpenter en eaux claires comme en eaux vaseuses et d'y mener ses petites affaires tambour battant (non, ce n'est pas un jeu de mot). De serrage de mains en léchage de culs, voire suçage de bites (ce sont des images...) notre anguille vogue au gré de ses intérêts, se faufilant à travers les paniers de crabes les plus infréquentables, pratiquant ici ou là avec une virtuosité qui frise l'indécence ou qui, c'est selon, suscite l'admiration, le "pousse-toi-de-là-que-je-m'y-mette".
Si l'anguilla vulgaris doit son agilité à l'épaisse couche de mucus dont son corps est recouvert et qui la rend si désagréable à manipuler (rappelez-vous cette séquence mémorable de la cultissime émission "La Cuisine des Mousquetaires" - dont je conserve le souvenir ému - où l' inénarrable Maïté tente de trucider une anguille à l'aide d'un gourdin et que l'animal lui file entre les doigts...), l'anguille qui nous occupe aujourd'hui doit son agilité à sa viscosité intellectuelle... Non content de vous faire un bras d'honneur à la moindre occasion qui lui permette de continuer sa médiocre ascension sociale sans honneur, l'anguille arbore presque toujours un sourire de façade et pratique au besoin la courbette et le baiser de main, n'hésitant pas à gratifier de son indispensable personne toute mondanité où il sera susceptible de séduire un esprit assez faible pour ne pas lire dans son jeu, à moins qu'il ne tombe sur plus fort que lui : une autre anguille de plus forte carrure qui voit en ce jeune leptocéphale inoffensif un serviteur dévoué et docile qu'il pourra presser comme un citron et jeter à la poubelle lorsqu'il sera desséché, flétri par l'usage, mais ravi de pouvoir servir dans l'ombre d'un plus grand, inconscient du drame qui se trame au dessus de lui... La loi du plus fort est toujours la meilleure chez les prédateurs. Bouffer ou être bouffé, telle est la règle du jeu.
Vous l'aurez compris, si je brosse à grands traits les caractéristiques d'une anguille c'est que j'en ai une qui gravite dans mon sillage, tapie derrière les apparences d'un collègue inoffensif. Sauf qu'elle ignore qui est le Tambour Major qui, fort de quelques années d'expérience, écoute beaucoup mais parle assez peu, de sorte que je sais pas mal de choses qu'on me dit innocemment alors que je ne demande rien. D'autant que chacune de ces information est intrinsèquement inoffensive, ce qui ne pousse pas à la discrétion de mes interlocuteurs, à ma plus grande satisfaction.
Mon anguille se présente donc sous la forme d'un médiocre doctorant d'une grande faculté de la ville où j'officie régulièrement et avec lequel j'ai le bonheur de coopérer. Je l'avais rencontré voici déjà 3 ou 4 ans alors que j'étais jury d'un concours administratif.
Le bonhomme m'avait alors paru assez sympathique quoique grande gueule, la ramenant un peu tout le temps, étalant sa science comme on étend du Nutella sur une crêpe encore chaude : largement. De taille moyenne, plutôt maigrichon, le visage osseux et les cheveux plaqués en arrière sous l'effet d'une surdose manifeste de gel finition brillant, mon anguille (que j'appellerai Igor) a le chic pour s'habiller de vêtements venus d'un autre âge... Pull jaune poussin, cravates comme personne hormis les Deschiens n'en a porté ces 20 dernières années, costumes un rien trop larges qui lui donnent l'air d'un gamin qui fait mumuse avec les fringues de son papa et joue à être un grand, je vous résume là l'essentiel pour le total-look, Igor est ... ridicule ? Non pas exactement... il est presque ridicule.
Autre trait de personnalité de Igor l'anguille, sa façon de parler. Igor aime s'écouter parler et faire des phrase inutilement léchées, même - et surtout ? - lorsque le protocole n'a plus lieu d'être et que la confraternité laisse place à des conversation aux accents gaulois. Coincé du cul ? Peut être... Il est vrai que la sexualité de l'anguille interroge encore les scientifiques. Bref, notre anguille à nous vous adressera toujours la parole comme si vous étiez Henri IV et traversera volontiers la rue pour vous gratifier de ses salutations poussives, ou tentera le diable pour braver la foule compacte d'une salle de cocktail comble pour venir vous importuner alors que vous étiez en bonne compagnie et que, faux-cul, vous faisiez mine de ne pas l'avoir vu...
Mais c'était sans compter sur son sens aigu du relationnel. Igor s'approchera alors de vous, s'immiscera subrepticement et sournoisement dans une conversation à laquelle il n'était pas convié, et finira par vous causer de choses dont vous n'avez rien à foutre, tandis que votre estomac se retourne sous l'effet conjugué de sa présence et de son haleine fétide. Car, oui, Igor pue de la gueule... Je ne sais pas si c'est de l'acidité gastrique ou un manque d'hygiène buccale (qui a dit les deux ?), mais je vous assure que c'est une raison supplémentaire, voire une bonne raison tout court, pour ne pas le laisser s'approcher. L'autre jour, j'ai bénéficié d'un moment de joie intense, proche de l'orgasme : j'ai grillé une anguille...
Nous sommes un soir de grande mondanité dans une Vénérable Institution Toulousaine dont la pureté d'âme présumée fera rire quiconque connaît le dessous de quelques cartes. Mais ce n'est pas le propos de ce jour. Bref, nous sommes au moment du cocktail de réception, tout ce que la Ville Rose compte en huiles se trouve réuni là et en ma qualité de bras droit d'un des Big Boss, je me devais d'être présent. Igor était aussi de la partie, pour une raison que je n'ai toujours pas comprise étant donné qu'il n'a strictement RIEN à voir avec cette Vénérable Institution Toulousaine, qu'il ne travaille pas pour elle, ni ne fait partie d'aucun de ses comités directeurs. La seule raison que je puis trouver c'est la présence des huiles et la possibilité qui lui est alors donnée - sur sa propre invitation spontanée - d'astiquer quelques rectums d'un revers de langue appliqué dont il a le secret (c'est peut être là la raison de son haleine de teckel eczémateux ?).
De par mes fonctions, et en représentation, j'étais en train de discuter très simplement avec le Président d'une juridiction Toulousaine et son confrère de la Chambre Régionale des Comptes qui m'avaient alpagué le plus jovialement du monde, lorsque je vis se faufiler entre deux plateaux de petits fours, l'anguille et son épouse (elle aussi de cette espèce). J'observe les deux compères louvoyer habilement entre deux importuns faisant obstacles avec leur coupe de champagne à la main, et les voici tout souriants au milieu de notre conversation, désirables comme deux pintades au milieu d'une autoroute à 4 voies. Monsieur le Premier était sur le point de partir alors que nous discutions de l'éventualité de déjeuner ensemble pour parler manucure et je ne voulais en aucun cas que Igor me vole la vedette. C'était moi la star...! Lorsque en un éclair (le génie ?), je lui proposai à Monsieur le Président de lui donner ma carte de visite, ce à quoi il répondit immédiatement en me tendant la sienne, le plus spontanément du monde, au nez et à la barbe de mon anguille que je vis serrer puissamment les mâchoires pour étouffer un cri de rage, fou qu'il était d'avoir échoué si près du but.
La vie regorge d'occasions de se réjouir...
24 novembre 2008
J'y arrive pô !
- donné 14 heures de cours
- passé 7 heures en réunions inutiles
- déjeuné avec le fondateur d'Avocat Sans Frontière et un représentant de l'ONU (authentique !!)
- échangé ma carte de visite avec celle du Président du Tribunal Administratif juste avant qu'il ne prenne congé de notre discussion, au nez et à la barbe d'un petit cul merdeux dont la spécialité première est de se faufiler partout où il peut jouer des coudes pour se caser, fut-ce au prix d'un "pousse-toi-de-là-que-je-m'y-mette"
- bu un nombre incalculable de flûtes de champagne
- me suis bourré la gueule avec d'insignes membres d'une vénérable Institution Toulousaine
- rarement dormi plus de 5h30 par nuit
- passé une journée entière à me geler les pieds tout en jouant au VRP à Pau pour un salon étudiant
- bu des litres de café
- discuté 2 heures de philosophie fondamentale
- fait 6 heures de sport
- pleuré 3 fois en écoutant les Litanies à la Vierge Noire de Poulenc (écoutées 5 ou 6 fois cette semaine)
- décidé de profiter un peu de la vie et de m'amuser un peu...
- fumé quelques pétards (oui, je devrai pas le dire, mais après tout, je suis ici chez moi...)
- passé une soirée de samedi comme je n'en avais pas passé depuis longtemps, mettant ma bonne conscience à la poche
- me suis réveillé 3 fois la tête dans le cul (hélas pas celui de quelqu'un d'autre)
- revu et rencontré des personnes que j'apprécie assez pour avoir envie de les revoir. To be continued !
- fait des projets pour la semaine prochaine et les 4 prochains mois
- eu envie de faire et recevoir des câlins... mais il faut croire que ce n'est pas la bonne période
- me suis posé beaucoup de questions, toujours et encore, en particulier sur mon activité professionnelle
- ai pris la décision de ne plus me prendre la tête pour certaines choses
15 novembre 2008
Pochette Académie


7 novembre 2008
Ce qu'il faut pour être heureux
Ce qu’il faut pour être heureux
Il faut penser ; sans quoi l'homme devient,
Malgré son âme, un vrai cheval de somme.
Il faut aimer ; c'est ce qui nous soutient ;
Sans rien aimer il est triste d'être homme.
Il faut avoir douce société,
Des gens savants, instruits, sans suffisance,
Et de plaisirs grande variété,
Sans quoi les jours sont plus longs qu'on ne pense.
Il faut avoir un ami, qu'en tout temps,
Pour son bonheur, on écoute, on consulte,
Qui puisse rendre à notre âme en tumulte,
Les maux moins vifs et les plaisirs plus grands.
Il faut, le soir, un souper délectable
Où l'on soit libre, où l'on goûte à propos,
Les mets exquis, les bons vins, les bons mots
Et sans être ivre, il faut sortir de table.
Il faut, la nuit, tenir entre deux draps
Le tendre objet que notre coeur adore,
Le caresser, s'endormir dans ses bras,
Et le matin, recommencer encore.
Voltaire
J’avoue avoir été très touché par ces vers. La quête du bonheur est l'oeuvre - utopique diront les plus pessimistes - d'une vie. Suis-je heureux ? je ne le sais pas vraiment. Car au fond qu'est-ce que le bonheur sinon un enchaînement de petites choses qui rendent l'existence agréable ? Je sais en tous cas que je ne suis pas malheureux. On peut toujours chipoter et espérer mieux, voire beaucoup mieux, mais ma situation actuelle n'est pas la lpus mauvaise, sans pour autant confiner au paradisiaque, n'exagérons rien.
Malgré son âme, un vrai cheval de somme.
Penser, panser ses plaies, les plaies de son corps, les plaies de son âme, les plaies d'une vie. Mais par homophonie, on en vient aussi à la panse, c’est à dire l’estomac. Hé oui, l’homme ne se substante pas que de nourritures spirituelles, c’est bien connu. "Il faut penser" peut donc aussi être entendu "il faut panser", c'est à dire se remplir l'estomac. Et moi, quand j’ai l’estomac bien rempli et les amygdales qui baignent, je n’ai envie que d’une chose : un bon petit somme et de ronfler comme un cheval. Quoi ? Ca ronfle pas un cheval ?
Il faut aimer ; c'est ce qui nous soutient ;
Sans rien aimer il est triste d'être homme.
Non, sans rire, l’amour est sans conteste la plus belle chose qui puisse arriver à quiconque et pour paraphraser un auteur dont le nom m’échappe, je plains celui qui meurt sans avoir aimé. Connaître les ivresses sans limites d'un amour vrai et réciproque, la cruauté de la séparation et la douceur infinie d'un baiser de retrouvailles sont des instants magiques dont l'intensité défie le sens commun. J'aimerai mille fois n'avoir pas vécu que de mourir sans avoir aimé.
Soyez prévenus, ici s'arrête la tentative de critique pseudo-sérieuse... Couchez les enfants et éloignez les âmes pures.
Des gens savants, instruits, sans suffisance,
Et de plaisirs grande variété,
Sans quoi les jours sont plus longs qu'on ne pense.
Notez bien l’insistance sur les plaisirs « en grande variétés » : lâchez vous pour de bon, ça rend heureux ; soyez curieux, ne mourrez pas idiots. Cocaïne, Ecstasy, acides, poppers, laitue euphorisante et autres bégonias psychotropes, seul, à plusieurs, avec votre labrador ou un troupeau de moutons, jouez le jeu à fond ! Et de toutes façons la vie est courte, alors jouissez en paix mes frères sans demi-mesure ! N'oubliez pas de noyer les quelques relents de culpabilité qui pourraient vous assaillir sous des flots d'alcool, cela va sans dire mais cela va mieux en le disant.
Surtout, comme le conseille Voltaire,prenez soin de convoquer des gens "instruits" qui sauront vous éduquer aux réelles préoccupations de ce bas monde : un groupe de junkies aux cheveux gras tatoués de bas en haut devrait a priori faire l'affaire si jamais vous cherchiez.
A défaut, vous pouvez toujours regarder le kamasutra en DVD, voire l’œuvre cinématographique d'un Marc Dorcel ou des Studios Falcon ou tout autre maison de votre choix, ça peut donner des idées si votre imagination en la matière fait défaut.
Quoi ? Quoi ? Z'avez jamais maté un film porno ? Tssssss... quelle bande de menteurs ^^
La suite :
Pour son bonheur, on écoute, on consulte,
Qui puisse rendre à notre âme en tumulte,
Les maux moins vifs et les plaisirs plus grands.
Un ami disponible tout le temps, qui puisse apaiser votre âme et vous procurer du bonheur ainsi que de vifs plaisirs ? Si c’est pas d’un fuck-friend ou d'une dealer dont il s’agit alors non, je vois pas… Il était très en avance sur son temps le Sieur Voltaire ! Et notez le lien subtil mais néanmoins extrêment fort entre cette strophe et la précédente, preuve évidente si besoin en était, que le bonheur est la conséquence d'un tout.
Hein ...? Comment ça vous n'avez ni fuck-friend ni dealer ?
Passons...
Où l'on soit libre, où l'on goûte à propos,
Les mets exquis, les bons vins, les bons mots
Et sans être ivre, il faut sortir de table.
Le sujet avait été abordé in limine de ce poème et de façon plutôt subliminale mais là, pour le cas où le message ne serait pas passé au premier coup, Charles-Marie nous en remet une seconde couche sans sous-entendu cette fois : manger, boire, s'en mettre jusque là...
Notez cependant une petite réserve : « sans être ivre, il faut sortir de table ». Hé oui, car déjà au XVIII° siècle la conduite de carriole en état d’ébriété devait être passible d’une amende de 100 sous, voire d’une lettre de cachet qui vous conduisait au gniouf pour 2 ou 3 jours, ce qui à l'époque n'était pas du plus glamour.
Alors, je prolongerai ce conseil de bon sens et de prudence : celui qui conduit, c’est celui qui prend le volant ! Et puis vomir au volant c’est pas classe, mais pas classe du tout du tout. Un peu de tenue enfin !
Il faut, la nuit, tenir entre deux draps
Le tendre objet que notre coeur adore,
Le caresser, s'endormir dans ses bras,
Et le matin, recommencer encore.

Et à titre personnel, s’il y a des volontaires pour la dernière strophe…
1 novembre 2008
Mignonne allons voir si la rose...
L'IDOLE
Sonnet du Trou du Cul
Obscur et froncé comme un œillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encor d'amour qui suit la fuite douce
Des Fesses blanches jusqu'au cœur de son ourlet.
Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré, sous le vent cruel qui les repousse,
A travers de petits caillots de marne rousse
Pour s'aller perdre où la pente les appelait.
Mon Rêve s'aboucha souvent à sa ventouse;
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.
C'est l'olive pâmée, et la flûte câline,
C'est le tube où descend la céleste praline:
Chanaan féminin dans les moiteurs enclos !
27 octobre 2008
La Grande Loi Universelle des Mariages
Car, après l'avoir cogité entre deux verres de bordeaux, tout mariage répond à des canons scientifiques, une sorte de Grande Loi Universelle du Mariage, qu'une étude sociologique un peu plus poussée pourrait sûrement confirmer. Le mariage auquel j'ai assisté n'échappe pas à ce senario...
Je devais prendre avec moi une amie de la fac, que j'avais perdue de vue depuis 2 ans et peut-être aussi mon boulet parce que mon boulet n'a pas le permis et qu'il était possible que les amis (les vrais) avec qui il devait partir ne puissent finalement pas venir au mariage en raison d'obligations professionnelles de dernière heure. Fort heureusement, ces "amis" ont pu se libérer et c'est délivré de ce fardeau inutile que je prennais la route avec ma passagère.
C'est un élément indiscutable de la Grande Loi Universelle des Mariages : les mariages ont toujours lieu quelque part entre le diable Vauvert et le trou-du-cul du monde... Se munir d'un GPS n'est pas une précaution superflue, non seulement pour s'y rendre, mais aussi et surtout pour en revenir ! Car je vous assure qu'en pleine nuit et un repas un minimum arrosé plus loin, nos repères ne sont plus les mêmes. J'ai toujours en mémoire le retour hasardeux dont j'ai été l'otage en août dernier (n'est-ce pas Anouck ? ^^).
Bref, là encore, la cérémonie se déroulait dans un patelin portant le doux nom de Sainte Radegonde, connue pour son très fameux miracle des avoines (si si, je vous assure !! voyez donc Sainte Radegonde, sa vie, son oeuvre en cliquant ici).
Les curés, il en est de toutes les sortes : jeunes, vieux, moches, beaux, libéraux ou intégristes, souriants ou aigris, pince sans rire ou pudibonds... toutes les combinaisons sont possibles. Lorsque j'écrivais plus haut que ma passagère à l'allée avait été plus bavarde qu'une pie passée au sérum de vérité, le manque de superlatifs se fait cruellement ressentir lorsqu'il s'agit de ce prêtre là... Je crois qu'il n'a jamais laissé plus de 1,3 seconde de silence, couvrant d'un soliloque ronflant l'heure et demi qu'à duré la messe. Incroyable... !
Quoique bavard, notre homme n'en a pas moins dirigé l'affaire avec dignité et recueillement – certes relatif - de bon aloi, c'est au moins ça. Je ne ferai aucun commentaire sur la partie musicale qui fut irréprochablement exécutée sur un Farfisa entrée de gamme des années 80. Les initiés compatiront à mon supplice.
Après la messe arrive toujours, Grande Loi Universelle des Mariages oblige, le moment le plus redouté dans un mariage car sa durée peut aller de quelques dizaines de minutes à plusieurs heures : l'entracte précédant le vin d'honneur.
Généralement on sort de l'église, on s'asperge de riz ou de confétis géants, on félicite les heureux époux, on salue les invités que l'on n'avait pas encore pris le temps de voir avant, on bavarde tant bien que mal de tout et surtout de rien, on se raconte les dernières nouvelles en faisant mine de s'intéresser, on se réchauffe au soleil contre un blizzard peu engageant et... on attend...
Ce week-end l'attente ne fut heureusement pas démeusurée et c'est assez rapidement que nous convoyâmes en direction de la salle des fêtes du village voisin. Il faut dire qu'en Aveyron, passé 18h et la nuit tombant, les premiers hurlements des meutes de loups viennent fendre le calme des soirées d'automne et qu'on retrouve régulièrement au petit matin des carcasses encore fumantes de citadins égarés alors qu'il cherchaient un racourci que jamais ils ne trouvèrent...
Je vous ai indiqué plus haut que je ne connaissais pas le marié avant ce jour. Ceci prit toute sa mesure lors de la séquence PowerPoint où les amis diffusent des photos sensées retracer de façon fulgurante la vie du marié. Car... je n'ai rien compris... ou si peu. Je suppose que le narrateur a dû lâcher quelques vannes mûrement réfléchies et longuement réécrites pour produire tout l'effet comique attendu sur son auditoire - du moins le supposè-je - car si ce n'est le rire à peine contenu de notre ami humoriste d'un soir qui signalait de temps en temps une drôlerie potentielle, ses traits d'humour m'ont laissé de marbre.
Car, c'est une autre constante de la Grande Loi Universelle des Mariages que lors des repas de mariage le père d'un des époux - ou un invité spécialement désigné à cet office - fasse un discours solennellement déclamé, quand bien même personne ne lui en voudrait d'y déroger et de nous épargner des considérations de PMU sur les valeurs du mariage, et autres foutaises, blablablabla... je vous épargne la litanie.
D'où cet axiome de la Grande Loi Universelle des Mariages :
Je vous laisse libre de compléter cette théorisation par vos apports personnels. Les grandes découvertes ne sont que rarement l'oeuvre d'un seul homme.