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  • 23 octobre 2020

    Inktober avec un clavier #23 Déchirure

    Mine de rien cela va bientôt faire deux mois que nous nous voyons. Tout cela est assez étrange. Étrange parce que les choses se passent sans précipitation, ni que je sois sujet aux bouffées d'angoisses qui en principe m'assaillent dès la première seconde. Alors que d'habitude je me mets dans des états d'anxiété pas possible, je suis d'un calme olympien. 

    A vrai dire, je suis même en-deça car, de nous deux, c'est lui qui est le plus en demande. C'est lui qui le matin envoie le premier message. C'est lui qui le soir envoie le dernier. En journée, nous discutons. J'avais perdu l'habitude que l'on pense aussi souvent à moi et qu'on me le manifeste aussi ouvertement. C'en est presque dérangeant pour être honnête.

    Nous nous voyons assez régulièrement, même si depuis une semaine nos rencontres sont abrégées pour cause de couvre feu. Étrangement, avant de le rejoindre, je me demande pourquoi j'y vais, pourquoi je ne renonce pas tout simplement, tant je ne ressens aucun besoin ni manque à son égard. Depuis le temps, et au gré des déceptions essuyées, j'ai appris à vivre avec moi-même en déployant tout un tas de stratégies d'évitement : travailler beaucoup, avoir beaucoup d'amis, faire du sport (quand les salles ne sont pas fermées pour cause de crise sanitaire...), écrire un blog et beaucoup d'autres choses encore qui font que je ne m'ennuie jamais et que je ne ressens que rarement la solitude qui, me concernant, est toute relative.

    Pourtant, il suffit que je sois avec lui quelques minutes pour que tout se volatilise. Son grand sourire et sa jovialité suffisent à tout balayer. Et nous passons à chaque fois un joli moment à discuter de tout et de rien. Lui venant d'Amérique du Sud, je travaille mon espagnol. Il me parle d'une multitude de choses que j'ignore et qu'il me plait d'apprendre. Et lui parfait son français tout en apprenant certains de nos us et coutumes qui, malgré ses deux années déjà passées à Toulouse, lui paraissent encore étranges si l'on n'a pas les clés pour en décrypter les codes. Peu à peu nous prenons nos marques.

    Mais il suffit symétriquement que nous nous séparions pour que je replonge aussitôt dans mon quotidien, sans ressentir ni le poids de la séparation ni l'impatience de la prochaine fois. Certes je pense un peu à lui, sans qu'il ne me manque.

    Parfois je me demande où me mène cette histoire qui, de mon côté, ne soulève pas de passion particulière. Envoyé en France afin d'y préparer un doctorat de mathématiques sur recommandation d'un de ses anciens professeurs, pour qui il travaille désormais au Mexique, son avenir n'est pas vraiment inscrit sous nos latitudes. Savoir qu'il projette de rentrer dans son pays une fois sa thèse terminée me freine et m'interdit probablement, plus ou moins consciemment, de me lâcher davantage. J'ai peur de me faire encore une fois très mal. Et je ne connais que trop bien le goût amer de la déchirure.

    2 commentairess:

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